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Conseil spécialisé pour les filières viandes blanches du 18 septembre 2018

Le conseil spécialisé pour les filières viandes blanches s’est réuni le 18 septembre 2018, sous la présidence de Jean-Michel Schaeffer, sur fond d’inquiétude forte de la filière porcine, suite à la découverte en Belgique de deux sangliers sauvages infectés par la peste porcine africaine, à quelques kilomètres de la frontière française. À l’ordre du jour : conjoncture et situation des marchés, actualités internationales et résultats détaillés du rapport 2018 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires pour l’ensemble des maillons des filières viandes blanches.
Mots-clés : Porcins, charcuterie, jambon, viande de porc, Volaille, dinde, lapin, oeufs, poulet, viande de volaille, Economie, commerce extérieur, exportations, importations, balance, marché, prix, observatoires, formation des prix et des marges, Conseil spécialisé, viandes blanches, Actus CS Archives
Porcs endormis

Conjoncture économique des marchés porcin et avicole

Concernant le marché du porc, la demande chinoise s’est tassée au premier semestre 2018, alors que la production européenne a augmenté d’environ 3 %, essentiellement en Espagne et en Pologne.

Si les exportations européennes de viande de porc vers la Chine et Hong Kong marquent le pas, ce ralentissement est compensé par une hausse des exportations en volume vers le Japon et la Corée.

Les exportations françaises de viande de porc sont pour leur part, en progression de 10 % en volume, avec un net regain de dynamisme vers l’Italie. Les exportations françaises d’abats progressent aussi de 6 % en volume, en raison d’une hausse des exportations à destination des Philippines, de la Côte d’Ivoire ou de l’Espagne compensant très largement le recul de la demande chinoise.

Depuis la fin 2017, la rentabilité des élevages de porcs s’est dégradée avec des prix de carcasse qui peinent à se redresser et un prix de l’aliment soutenu par la hausse du prix des céréales.

Même constat pour les filières volailles et œufs, avec un coût de l’aliment en hausse sensible au cours des dernières semaines.

La part des poulets importés dans la consommation française reste élevée. Elle oscille entre 40 et 45 % ces dernières années. Sur les six premiers mois de l’année 2018, on observe un léger repli des exportations françaises de viandes de volailles en volume mais une progression en valeur, par rapport au premier semestre 2017. Dans le même temps, les importations augmentent, notamment en poulet. Le déficit de la balance commerciale s’accroît par rapport à 2017.

Les exportations françaises d’œufs en coquille et d’ovoproduits sont également en retrait en volume par rapport au premier semestre 2017, mais les importations sont en fort repli par rapport à 2017. Contrairement à l’an passé, la balance commerciale des ovoproduits est positive au terme des six premiers mois de l’année.

Côté consommation, les achats des ménages français pour leur consommation à domicile sont en repli entre août 2017 et août 2018 pour la viande de porc (- 5,6 %) et s’effritent pour la volaille (- 0,3 %) et la charcuterie (- 0,3 %).

Appui aux exportateurs : Taïwan ouvre son marché à toute la filière porcine française

Suite à une mission d’inspection des autorités sanitaires taïwanaises en mars 2018, huit abattoirs français ont été agréés pour l’exportation de viande fraîche et charcuterie par Taïwan qui a désormais confié à la France le soin d’agréer elle-même les entreprises françaises habilitées à exporter vers cette destination. L’accord officiel de prélisting est intervenu le 7 septembre 2018.

Les autorités françaises ont également demandé à ce pays de lever l’embargo sur la volaille française pour cause d’influenza aviaire, après avoir obtenu l’acceptation de la régionalisation de cet embargo lors d’une bilatérale OIE (Organisation mondiale pour la santé animale), fin mai dernier.

Les exportateurs sont invités à consulter le site Expadon pour suivre l’évolution pays par pays des ouvertures/fermetures de marchés et des exigences sanitaires requises par les importateurs.

Rapport 2018 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires : focus sur les viandes blanches

Plusieurs produits carnés suivis par l’observatoire affichent un prix moyen au détail en hausse en 2017 : + 1,3% pour la longe de porc (côtes, rôtis, filets, escalopes) après plusieurs années de baisse ou de stagnation, + 3% pour le jambon cuit et le poulet standard tous segments confondus. Les prix au détail sont restés stables pour les découpes de poulet ou le poulet label entier.

Sous l’effet de la remontée des prix à la production agricole, les indicateurs moyens de marge brute des maillons d’abattage-découpe des filières carnés ont généralement diminué en 2017.

En grandes et moyennes surfaces (GMS), l’indicateur de marge brute est resté quasi stable pour les produits de longe de porc, avec un taux de l’ordre de 33% du prix de vente pour les produits en UVCI (unités de vente consommateur industrielles correspondant aux produits conditionnés dans les abattoirs, ateliers de découpe ou grossistes) et de 51% pour les produits en UVCM (barquettes de viandes conditionnées par les distributeurs). Le montant de l’indicateur de marge de la distribution en GMS a augmenté sur le kg de jambon cuit (+3%), mais rapporté au prix de vente, le taux de marge reste identique à 2016 (38%). Une augmentation plus importante s’observe sur le poulet standard entier, le niveau de l’indicateur augmente de 11% et, rapporté au prix de vente, passe de 42% à 45%.

Côté éleveurs de porcs, les coûts de production agricoles sont restés relativement stables en 2017. La remontée du prix du porc, amorcée en 2016 s’est poursuivie en 2017, malgré une rechute au cours du second semestre. La marge nette moyenne des éleveurs porcins, après déduction des charges de rémunération du travail et du capital, progresse à 15 cts par kg de carcasse en 2017 contre 4 cts en 2016, après plusieurs années déficitaires.

Le coût de production et la marge nette conjoints de l’intégrateur et des éleveurs de poulets standards ou label rouge ou des éleveurs de dindes ont peu évolué entre 2016 et 2017, compte tenu de la relative stabilité du coût de l’aliment liée au prix des céréales. Cette marge nette conjointe ne couvre toutefois pas le coût de production si l’on considère une rémunération de l’éleveur à 2 SMIC bruts. On s’en rapproche néanmoins pour la filière label rouge. Pour les éleveurs de lapin, une nouvelle baisse du coût de l’aliment conjuguée à des prix de vente en hausse a permis d’améliorer leur marge nette, sans couvrir totalement la rémunération du capital et du travail.

Pour en savoir plus : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr

Télécharger le communiqué de presse ci-dessous.