Ce conseil qui réunit désormais les filières céréales, oléoprotéagineux et sucre a vocation à travailler sur les grands enjeux de transformation des filières grandes cultures, en vue notamment :
Il se réunira trois fois par an dans sa formation plénière. Ses représentants dans les commissions thématiques interfilières (CTI) International et Bioéconomie, ont été désignés par le président du conseil.
Trois thématiques de travail prioritaires
Dans un premier temps, le conseil spécialisé sera sollicité sur trois thématiques prioritaires :
Conjoncture des marchés des grandes cultures : céréales, sucre et oléprotéagineux
FranceAgriMer a présenté un panorama du marché mondial des céréales, des oléoprotéagineux et du sucre, ainsi que l’évolution des cours de ces matières premières.
S’agissant du marché mondial des céréales, la demande est là. En témoignent les achats de l’Égypte en blé français à hauteur de 420 000 tonnes depuis le début de la campagne commerciale 2019/20, ses besoins en importation étant estimés à 12,5 Mt. Seul le coût du fret constitue aujourd’hui un frein à l’exportation pour la France vers cette destination. Le Maroc, fortement impacté par la sécheresse a ouvert un quota d’importation origine UE de 633 000 tonnes jusqu’à fin janvier 2020. Enfin, même si elles ont ralenti en octobre, les exportations françaises d’orge vers l’Arabie saoudite sont dynamiques depuis le début de la campagne. Néanmoins la France, comme l’Union européenne restent confrontées à la montée en puissance des pays de la Mer noire vers leurs destinations de proximité, même si la Russie est en retard, cette année, par rapport à ses objectifs d’exportation. L’Ukraine, en revanche a d’ores et déjà exporté 60 % de ses disponibilités.
S’agissant du marché mondial des oléoprotéagineux, la production européenne de colza est à son plus bas niveau depuis 13 ans en raison de la sécheresse estivale. Les importateurs européens se tournent vers l’Australie et le Canada, alors que les exportations ukrainiennes montrent des signes d’essoufflement. Conséquence de cette faible récolte, la trituration de colza a diminué et les industriels tentent de compenser par du tournesol. Un possible accord sino-américain est annoncé pour permettre au soja américain de reprendre la route de la Chine à hauteur de 10 Mt. Néanmoins, les incertitudes demeurent sur les importations chinoises qui pourraient être impactées par la réduction du cheptel porcin lié à la fièvre porcine africaine. Par ailleurs, le soja brésilien sera sans doute plus compétitif à partir de février 2020.
Enfin, la production d’huile de palme est annoncée en baisse en Malaisie, provoquant une hausse des prix de 10 % en quinze jours. Par ailleurs, la demande d’incorporation d’huile de palme dans les biocarburants est en hausse en Malaisie.
S’agissant du marché mondial du sucre, la production européenne 2019/20 est attendue autour de 17 Mt, en léger recul par rapport à la campagne précédente. Les rendements betteraviers sont également en retrait de 5 % par rapport à 2018/19, avec des conditions climatiques défavorables.
Le prix moyen du sucre blanc européen, déprimé en raison de la plongée des cours mondiaux liée aux récoltes record de l’inde et du Brésil en 2018/19, a affiché son plus bas niveau historique (312 euros/tonne) en janvier 2019 avant de se redresser à 320 euros/tonne en août, très en deçà du prix de référence européen de 404,4 euros/tonne. Les productions de sucre des grands producteurs mondiaux sont également attendues en baisse pour 2019/20. Elle ne devrait pas dépasser 27 à 28 Mt au Brésil, en raison d’un arbitrage en faveur de l’éthanol, ce qui augure un recul des exportations brésiliennes de 16 %. En Inde, la production devrait atteindre 26 à 28 Mt, en recul par rapport au record 2018/19 (34 Mt). Mais les stocks indiens pléthoriques (14,5 Mt) entravent une remontée des prix en Inde, comme dans le reste du monde. La Thaïlande, touchée par la sécheresse, devrait aussi moins produire en 2019/20 : 13 Mt au lieu de 14,6 Mt.