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Commission Thématique Interfilières Bioéconomie du 7 décembre 2021

La Commission thématique interfilières (CTI) Bioéconomie de FranceAgriMer s’est réunie le 7 décembre 2021 sous la présidence de Christophe Rupp-Dahlem pour dresser le bilan des travaux menés en 2021 par ses différents groupes de travail et réfléchir à son programme de travail 2022/23. L’actualité réglementaire et politique a également été évoquée avec une présentation de la stratégie d'accélération "Alimentation durable et favorable à la santé". Enfin, les membres ont été informés du récent rapport de France Stratégie sur la biomasse pour l’énergie et du projet de recherche Cambioscop sur la transition vers une économie bas carbone.
Mots-clés : bioéconomie, méthanisation, biocarburants, co-produits animaux, biomasse
Site de méthanisation"Bioénergie" à Vihiers.

Travaux menés par les groupes de travail en 2021

> Le groupe de travail « produits  biosourcés »,présidé par Didier Majou, s’est penché en 2021 sur

  • le plan de relance et les stratégies d’accélération intéressant les produits biosourcés
  • les intérêts et les inconvénients de la chimie biosourcée par rapport à la chimie pétrosourcée ainsi que les freins et leviers de son développement
  • l’analyse de cycle de vie comme outil d’évaluation environnementale pour l’écoconception des produits biosourcés
  • les enjeux autour du développement des matériaux biosourcés issus de fibres végétales

> Le groupe de travail « coproduits animaux », désormais présidé par Vincent Steinmetz (CGAAER) en remplacement d’Yves Riou, a

  • mis en place un Observatoire des marchés des cuirs, laines, peaux et plumes alimenté par FranceAgriMer
  • assuré le suivi de l’actualité réglementaire et procédé à un état des lieux de la R&D et des valorisations des coproduits animaux
  • restitué l’étude de FranceAgriMer sur les bioressources aquatiques : https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Filieres/Peche-et-aquaculture/2021/Etude-Bioeconomie-Bleue
  • échangé sur l’étiquetage environnemental des produits textiles à base de laine et sur une étude concernant les nouvelles matières alternatives au cuir.

 > Le groupe de travail « méthanisation agricole et agroalimentaire », présidé par Olivier Dauger, s’est investi en 2021 dans

  • le suivi des actualités réglementaires notamment la transposition de la directive RED II
  • le partage d’informations et de connaissances autour du rapport 2020 de l’Observatoire National des Ressources en Biomasse alimenté par FranceAgriMer et  de deux études externes, la première sur les revenus agricoles de la méthanisation et la seconde sur la méthanisation comme levier de la transition agroécologique
  • l’observation des intrants méthanisés, sur la base des outils développés au niveau national et régional
  • les conditions d’utilisation des cultures en méthanisation.

 > Le groupe de travail « biocarburants », présidé par Pierre Cuypers, a

  • poursuivi sa veille réglementaire
  • assuré le suivi économique de la filière via l’Observatoire du marché des biocarburants et  la veille concurrentielle pilotés par FranceAgriMer
  • pris connaissance du  bilan d’incorporation des biocaburants en 2020 et du bilan de la taxe incitative à l’incorporation des biocarburants
  • suivi le projet de conversion de la raffinerie de Grandpuits en bioraffinerie par TotalEnergies.

Les travaux en cours se poursuivront et seront affinés en 2022 et 2023.  La CTI Bioéconomie actera son programme de travail en mars prochain sur la base des propositions prioritaires des groupes de travail.

Stratégie d’accélération "Alimentation durable et favorable à la santé"

Benoit Assemat du CGAAER a présenté à la CTI Bioéconomie la stratégie d'accélération "Alimentation durable favorable à la santé", qu’il est chargé de coordonner. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir n° 4 et  vise à accélérer par l’innovation les transitions agroécologiques et alimentaires.

Elle est déclinée en 11 actions regroupées sous 6 thématiques :

  • mieux comprendre les liens entre systèmes alimentaires, microbiome et santé
  • développer les protéines végétales et diversifier les sources de protéines
  • nutrition et santé grâce aux aliments fermentés
  • créer les conditions d'un système alimentaire sain, durable, structuré et compétitif
  • alimentarité des emballages recyclables, réemployables, réutilisables et intégrant des matériaux issus du recyclage
  • faire émerger les compétences et formations de demain

Plusieurs appels à projets et à manifestation d’intérêt seront lancés courant 2022 et mis en œuvre, selon les cas, par l’ANR, Bpifrance, la Banque des Territoires ou l’ADEME.

Pour en savoir plus :https://www.gouvernement.fr/alimentation-durable-et-favorable-a-la-sante

Étude de France Stratégie « biomasse agricole, ressources et potentiel énergétique »

France Stratégie a présenté à la CTI Bioéconomie son étude sur la biomasse agricole, les ressources et le potentiel énergétique : https://www.strategie.gouv.fr/publications/biomasse-agricole-ressources-potentiel-energetique.  Selon cette étude,  les disponibilités en biomasse agricole ne permettraient pas de répondre aux objectifs de long terme fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Même une évolution profonde des systèmes alimentaires et le développement de l’agroécologie, ne suffiraient pas pour atteindre l’objectif fixé et impliqueraient de forts soutiens au changement. Les auteurs recommandent donc d’étudier et de quantifier d’autres gisements (biomasse forestière, déchets et boues d’épuration) mobilisables pour la méthanisation, afin de compenser le manque de disponibilité de la biomasse agricole.

Projet de recherche Cambioscop sur la transition vers une économie bas carbone

La CTI Bioéconomie a également partagé le projet de recherche Cambioscop, mené par l’INSA Toulouse sur les stratégies pour une transition durable vers une économie à bas carbone fossile en France. Ce projet de recherche, très vaste, modélise par exemple à l’horizon 100 ans les effets d’un retour au sol de différents résidus (digestat, biochar, vinasse…) par rapport à de la paille. Le modèle descend à une échelle locale et prend en compte les différentes conditions pédoclimatiques. Les résultats montreraient par exemple un impact positif des biochars (issus de la pyrolyse de biomasse) sur le carbone organique du sol, et cela quelles que soient les conditions pédoclimatiques considérées, contrairement aux vinasses qui conduiraient à un appauvrissement. Les digestats auraient un effet variable (positif ou négatif) selon les conditions pédoclimatiques considérées. Pour en savoir plus : https://cambioscop.cnrs.fr

Crédit photo : Pascal Xicluna/agriculture.gouv.fr - Site de méthanisation "Bioénergie" de Vihiers - Reprise de digestat liquide par un épandeur