Aller à la navigation principale Aller au contenu

Gestion de la ressource « eau » : le Conseil d’Orientation de FranceAgriMer se mobilise

Points-clés du conseil d’orientation de FranceAgriMer du 15 juin 2023
Mots-clés : climatique, FranceAgriMer, Conseil d’orientation permanent
Arrosage automatique dans une culture agricole

Gestion de la ressource « eau » : le Conseil d’Orientation de FranceAgriMer se mobilise

La ressource « eau » au cœur des discussions

Dans le cadre de ses missions d’orientation des travaux et des réflexions des filières, cette séance du conseil d’orientation de FranceAgriMer a été largement consacrée à la thématique de la gestion de la ressource « eau », au travers de trois interventions.

Jean-Baptiste Fauré, conseiller agricole à l’Ambassade de France à Madrid, a présenté un point sur la « politique de l’eau » pour les activités agricoles en Espagne. Il a dressé le panorama des productions agricoles espagnoles, caractérisé par la variété de ses conditions pédoclimatiques et la diversité de la répartition de ses productions et de sa population. L’Espagne possède la 2ème surface agricole utile (SAU) d’Europe, dont 65 % sont irriguées (700 000 ha contre 65 000 ha en France). Le développement de l’irrigation a fait le succès de l’agriculture espagnole (augmentation constante du solde de sa balance commerciale agro-alimentaire depuis une dizaine d’années, grâce à l’évolution de ses exportations). Ce succès agricole espagnol s’explique notamment par le développement de sa politique de l’eau et par la particularité de son système d’assurance agricole (mutualisation du risque).

La mise en œuvre d’une « politique de l’eau », accompagnée de grands travaux a permis le développement de certaines régions (bassins versants avec rétention de l’eau via 1 200 barrages, transferts d’eau entre régions), au travers d’une organisation des rôles des différents niveaux de gestion (confédérations responsables de l’affectation de la ressource en eau et communautés d’irrigants chargées de répartir cette ressource).

Face aux défis du changement climatique et à la raréfaction de la ressource « eau », l’Espagne s’est toutefois engagée dans un grand plan de modernisation de sa politique de l’eau jusqu’en 2027.

Eric Dumoulin, sous-directeur à la direction générale de l’Alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a ensuite présenté l’état d’avancement des travaux menés sur la réutilisation des eaux non conventionnelles dans l’industrie agro-alimentaire (IAA). Le projet d’expérimentation du recours à des eaux recyclées dans les IAA est issu des réflexions du Varenne de l’eau et s’inscrit dans l’adaptation au changement climatique. Un état des lieux du cadre juridique existant a été dressé : la réglementation européenne précise que l’utilisation d’eaux recyclées dans les process alimentaires peut être mise en œuvre par les Etats membres, dès lors qu’un encadrement national de la sécurité sanitaire des aliments est bien prévu. Les travaux menés actuellement visent à construire un cadre réglementaire pérenne pour permettre le recyclage des eaux non conventionnelles dans les IAA (préparation d’un décret et d’un arrêté avec régimes associés aux types d’utilisations, critères d’acceptabilité), afin de pouvoir mettre en place des projets et de les enrichir au fil des innovations dans le secteur.

Arnaud Dunand, sous-directeur à la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a enfin partagé avec les membres du conseil la feuille de route visant à la mise en œuvre du plan d’action pour une gestion concertée et résiliente de l’eau, annoncé par le Président de la République en mars dernier. Dans le cadre des objectifs définis par le Gouvernement d’une réduction de 10 % de prélèvements d’eau d’ici 2030, ce plan de sobriété doit être décliné dans les filières agricoles. L’objectif assigné pour ces dernières est une stabilité des prélèvements à horizon 2030. Cet objectif pour le secteur agricole reconnaît l’importance de la réduction de la consommation d’eau à l’hectare irrigué, ainsi que la nécessité d’augmentation des surfaces irriguées au vu de l’impact du changement climatique sur les cultures.

Tout en s’inscrivant dans le pas de temps de planification écologique de 2030, les filières agricoles ont été invitées à poursuivre les travaux de réflexion menés sur les défis face aux impacts du changement climatique, en y incluant un volet « eau ».

Il a ainsi été appelé à la responsabilité collective des filières agricoles, afin de permettre l’anticipation, à l’échelle des filières et des territoires, pour prendre toute leur part à la trajectoire de sobriété nécessaire au niveau national.

Partage des travaux sur deux outils de gestion et diffusion des données

Par ailleurs, deux projets en cours de construction, portant sur la caractérisation des flux de matières premières, de leur volume et de l’accès aux données, ont été exposés aux membres du conseil.

Le centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales (Cereopa) a présenté l’état d’avancement du projet d’Observatoire des ressources incorporées dans les flux de l’alimentation animale (ORIFLAAM), qui vise à l’identification et à la quantification des flux de matières premières destinés à l’alimentation animale. Le partage de ces bases de données pourra permettre aux différents acteurs des filières concernées de disposer d’une même source d’information, d’échanger leurs connaissances et d’utiliser cet outil d’intelligence collective à des fins de suivi des évolutions, d’identification des leviers à privilégier, de prospective.

Le projet REFFLUX, cofinancé par FranceAgriMer et l’agence de la transition écologique (Ademe), vise, quant à lui, à analyser et représenter les mouvements à l’intérieur des filières et à améliorer la connaissance des différents flux de matières premières.

Ces travaux portent sur l’analyse de dix filières animales et végétales, traitées dans leur globalité de la manière la plus homogène possible, tout en respectant leurs spécificités.

Ce projet a notamment pour but de construire un référentiel des flux des matières au sein des filières agricoles françaises permettant de mieux connaître leurs niveaux d’autonomie et de dépendance et de développer leurs interactions.

 

Agriculture.gouv.fr