Céréales : de bonnes perspectives de récolte mondiale en 2023/24 mais des incertitudes climatiques

Commercialisation des céréales françaises en 2022/23

En cette fin de campagne commerciale, peu de changements ont été apportés aux bilans prévisionnels de FranceAgriMer pour les principales céréales françaises. On notera cependant un alourdissement des stocks de blé tendre et d’orge, lié principalement à la baisse des prévisions d’exportations françaises.

Les exportations de blé en grain sont désormais attendues à 16,7 Mt, en recul de 100 000 tonnes par rapport au mois dernier, vers les pays tiers. La France reste néanmoins le premier fournisseur de l’Algérie (60 % des achats de ce pays) loin devant la Bulgarie (23 %), la Roumanie (9 %) et l’Allemagne (3 %).

Les prévisions d’exportations d’orge sont également révisées à la baisse de 80 000 tonnes, à moins de 6,3 Mt, alors que les prévisions d’exportations de maïs sont désormais prévues à près de 3,7 Mt (+ 30 000 tonnes).

Les prévisions de débouchés sur le marché français sont également ajustées principalement à destination de l’alimentation animale (- 50 000 tonnes d’orge) et de l’amidonnerie (- 35 000 tonnes de maïs et – 10 000 tonnes de blé).

Poursuite du reflux du prix des céréales en mai, rebond en juin face aux incertitudes climatiques

Les prix des céréales ont continué de refluer en mai avant de repartir à la hausse en juin face aux risques de sécheresse et de déficit hydrique dans certaines régions du monde, y compris en Europe.

Sur Euronext, le prix du blé meunier en rapproché, en baisse constante courant mai, cotait 218,25 €/t le 31 mai dernier avant de repartir à la hausse début juin pour s’établir à 238,25 €/t le 12 juin. Le prix du maïs en rapproché, qui était tombé à 190 €/t le 2 juin, a entamé une remontée depuis le 5 juin pour s’établir à 235 €/t le 12 juin 2023. 

Perspectives mondiales 2023/24

> Des conditions de culture pour l’instant favorables mais des zones de sécheresse

Fin mai 2023, les conditions de culture du blé étaient bonnes dans l’hémisphère nord, selon AMIS/GEOGLAM. Les conditions sont favorables dans l’Union européenne sauf en Espagne, en proie à une sécheresse extrême. Aux États-Unis, la sécheresse a également affecté les rendements dans le centre et le sud des Grandes Plaines. Au Canada, les conditions sont satisfaisantes pour le blé d’hiver mais le manque d’eau menace les semis de blé de printemps qui démarrent.

Concernant le maïs, les conditions de culture sont favorables aux États-Unis. Dans l'Union européenne, les semis s’achèvent dans des conditions satisfaisantes, sauf en Espagne et au Portugal où la sécheresse reste préoccupante, malgré un retour en juin à des températures plus proches des normales de saison.

En France, le potentiel de rendement reste prometteur pour la récolte 2023 mais les fortes chaleurs et le déficit hydrique dans certaines régions commencent à inquiéter pour les cultures de printemps. Les semis de maïs s’achèvent avec quelques jours de retard mais les levées sont homogènes. Pour en savoir plus : https://cereobs.franceagrimer.fr/cereobs-sp/#/publications

> De bonnes récoltes mondiales de blé et de maïs attendues par l’USDA en 2023/24

Le dernier rapport de l’U.S. Department of Agriculture (USDA) du 9 juin 2023 table sur une production mondiale de blés (blé tendre + blé dur) de 800 millions de tonnes en 2023/24, en hausse par rapport à l’an dernier et à la moyenne quinquennale. Une prévision plus optimiste que celle du Conseil International des Céréales (CIC) en mai dernier (750 Mt de blé tendre + 32 Mt de blé dur).

La consommation mondiale de blé devrait progresser en raison de la hausse de la demande pour l’alimentation humaine en Chine, en Russie et en Inde, selon l’USDA.

La production mondiale de maïs pourrait également augmenter à 1 226 millions de tonnes ainsi que la consommation, notamment pour l’alimentation animale, estime l’USDA qui prévoit aussi une hausse des importations chinoises de maïs à 23 Mt.

Seule la production mondiale d’orge reculerait à 148 Mt, entraînant un repli de la consommation et des échanges, prédit l’USDA.

Enfin, le CIC dans son rapport de mai, prévoit une augmentation de la production mondiale de sorgho à plus de 62 Mt. Cinquième céréale cultivée dans le monde, le sorgho est l’aliment de base de 300 millions de ruraux vivant dans des régions semi-arides. La France est le deuxième producteur européen après la Hongrie. Actuellement produit pour l’alimentation animale en Europe, le sorgho dispose de propriétés intéressantes pour l’alimentation humaine, en tant que produit sans gluten et à faible indice glycémique.

Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents du conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 14 juin 2023