Achats et dépenses de ménages en plats préparés
Date de publication : 16/01/2020
Cette publication analyse l’évolution des achats des ménages français de plats préparés entre 2008 et 2017, sous influence de tendances opposées, entre les peurs alimentaires à l’égard de produits ultra-transformés et le développement de l’offre snacking et de la consommation nomade.
Objectifs
L’étude a pour objectif d’analyser de manière transversale la consommation à domicile des ménages en plats préparés. Deux sous-problématiques sont abordées : les différences en termes de profil de consommateurs entre les différentes familles de plats préparés, et l’évolution des achats sur la dernière décennie (2008-2017).
Méthodologie
L’étude s’appuie sur les données d’achats des ménages pour la consommation à domicile, collectées par le panel de consommateur de la société Kantar Worldpanel. Les données analysées sont des cumuls annuels enregistrés sur les années 2008 à 2017. Le périmètre de produits analysés inclut les plats cuisinés à base de viandes, les plats à base de produits de la mer, les plats à base de pâtes, ceux à base de pommes de terre ainsi que les pizzas, quiches tartes et tourtes. Les focus spécifiques sont consacrés aux sandwiches sous vide et aux soupes prêtes à l’emploi. Les indicateurs suivis sont : le taux d’acheteurs, les quantités achetées (par ménage français et par ménage acheteur), les sommes dépensées par un ménage français, le prix moyen d’achat. Le profil de consommateur est analysé selon l’âge de la personne responsable des achats du ménage, le statut financier du ménage et le nombre de personnes au foyer.
Résultats
Les principaux résultats à retenir sont les suivants :
- les achats de plats préparés sont relativement répandus dans la population (8 ménages sur 10 achètent des pizza/quiches au moins une fois dans l’année, 86 % des plats à base de viande, 7 sur 10 des plats à base de pâtes), et les taux d’acheteurs de ces produits sont stables sur la décennie ;
- les volumes achetés pour la consommation à domicile sont en revanche en légère baisse, alors que les dépenses parviennent à progresser, sous l’effet de l’inflation mais aussi d’un changement de structure d’achat avec plus de plats du rayon frais, dont le prix d’achat moyen est plus élevé ;
- le rayon frais est le seul moteur de croissance du segment de plats préparés, face au recul de plats appertisés et la stagnation de plats surgelés ;
- le leader du segment, les pizzas/quiches/tartes ne bénéficie pas de cette dynamique positive, affichant plutôt une stabilité des achats ;
- les plats à base de pâtes progressent en revanche, surtout vers la fin de la période, sans doute sous l’effet du développement de l’offre destinée à la consommation nomade (hors domicile) ;
- en termes de profil, on distingue d’une part les plats à base de pâtes et pizzas/quiches/tartes/tourtes qui partagent le même profil jeune, familial et à revenu modeste, et les plats à base de viande, de poisson et de pommes de terre, avec un profil plus âgé et/ou plus aisé.
Conclusion
Malgré les tendances parfois défavorables (recherche de naturalité, méfiance à l’égard de produits transformés), les Français ne se détournent pas nécessairement des plats cuisinés, mais les choisissent différemment. La progression de plats préparés du rayon frais peut correspondre à une certaine montée en gamme, mais surtout au développement de l’offre destinée pour la consommation hors domicile, ou nomade avec ses nouvelles occasions et manières de consommer. Si cette dynamique positive témoigne de la capacité du segment à se réinventer, le recul de l’appertisé et la stagnation de surgelés révèlent des défis auxquels les fabricants de plats préparés doivent encore répondre.