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Conseil spécialisé "viandes blanches" du 23 septembre 2021

Le conseil spécialisé « viandes blanches » de FranceAgriMer s’est réuni le 23 septembre 2021 sous la présidence de Jean-Michel Schaeffer et la vice-présidence de Gérard Viel. À l’ordre du jour : conjoncture économique des filières volailles et porc, étude sur les flux d’importations de volailles et contribution du conseil au Varenne agricole de l’eau et du changement climatique.
Mots-clés : volailles, volailles de chair, poules pondeuses, oeufs, oeufs de consommation, ovoproduits, porc, marché, exportations, consommation, importations, marchés de détail, restauration hors domicile, Industries agroalimentaires
Poulets label rouge à Rungis

Conjoncture économique des filières avicole et porcine en 2021

En porc comme en volailles, les coûts de production restent élevés, en lien avec le coût de l’aliment et le prix des céréales et des tourteaux. Si les prix des aliments se sont stabilisés depuis juillet, ils restent très supérieurs aux niveaux des années précédentes, dans un contexte de récoltes mondiales révisées à la baisse en raison des aléas climatiques survenus dans différentes régions du monde.

Filière volailles : reprise des échanges avec l’Union européenne

Sur les sept premiers mois de l’année 2021, les abattages de volailles sont en repli de 4 % en volume, par rapport à l’an dernier. Ce chiffre cache néanmoins des disparités entre espèces.

Si les abattages de poulets ont légèrement progressé, les abattages de dindes, canards et pintades sont en net recul et peinent à se redresser dans un contexte sanitaire toujours perturbé par le COVID et les foyers d’influenza aviaire dans le Sud-Ouest.

La reprise des exportations françaises de viandes et de préparations de poulet vers l’Union européenne se confirme (+ 46 % en volume et + 11 % en valeur) alors que les exportations vers les pays tiers marquent le pas (-14 % en volume et – 4 % en valeur).

Dans le même temps, les importations de viande de poulet en provenance de l’Union européenne sont reparties à la hausse depuis février et dépassent le niveau observé en 2019.

En France, les achats des ménages restent axés sur les élaborés de volailles et les découpes de poulet. La consommation de magret de canard est pénalisée par le manque d’offre consécutive à l’influenza aviaire, elle est en partie compensée par des hausses d’achats de filets de canard.

Concernant la filière des œufs, la mise en place de poulettes pour la ponte est en hausse par rapport à l’an dernier. Le solde de la balance commerciale s’améliore sous l’effet d’exportations dynamiques et d’importations en recul, qu’il s’agisse des  œufs coquille ou des ovoproduits. En France, les achats des ménages sont en repli de près de 5 % au cours des 12 derniers mois, en raison principalement de la baisse de consommation d’œufs cage et dans une moindre mesure d’œufs bio, qui n’est pas totalement compensée par la consommation d’œufs issus d’élevages au sol ou en plein air. Toutefois, cette baisse est à relativiser au regard des niveaux d’achats très élevés observés entre mars et juin 2020, suite aux mesures de confinement mises en place pour lutter contre l’épidémie de COVID. Ainsi, si l’on compare les achats des ménages en 2021 à ceux de 2019, la consommation d’œufs à domicile est en progression de 4,5 %.

Filière porc : contraction de la demande chinoise en viande de porc

En France, la production porcine mesurée par les abattages a légèrement progressé depuis un an. La reprise des abattages est plus importante dans d’autres pays de l’Union européenne notamment en Espagne, en Pologne et dans les pays du nord de l‘Union européenne à l’exception de l’Allemagne touchée par la fièvre porcine africaine.

La Chine représente un tiers des exportations françaises depuis le début de l’année. Toutefois, les exportations françaises vers la Chine, bien qu’en hausse sur les 7 premiers mois de 2021 comparés à la même période de 2020, ralentissent nettement depuis avril. Ce sont les pièces de viande qui reculent alors que les exportations d’abats se maintiennent vers cette destination. Les importations chinoises de viande de porc toutes provenances se sont fortement contractées depuis août dernier. L’Espagne, gros fournisseur de la Chine en 2020 et début 2021 est fortement impactée et reporte une partie de ses exportations de viande de porc vers d’autres destinations, comme le Japon et l’Italie.

Le repli de la demande chinoise s’est traduit par un net fléchissement des cours européens. Après avoir résisté plusieurs semaines, les cotations françaises sont en recul depuis mi-septembre, au coude à coude avec les cotations espagnoles mais au-dessus des cotations allemandes et danoises. Dans le même temps, le coût de l’aliment pour les élevages de porcs reste élevé même s’il s’est stabilisé autour de 280 €/tonne ces dernières semaines. Cette tendance haute devrait perdurer, au vu des prévisions de récoltes mondiales en céréales moins élevées qu’initialement prévu. 

En France, la consommation globale de viande de porc tend à se stabiliser en 2021. Avec la reprise des activités de la restauration hors foyer, les achats des ménages pour leur consommation à domicile sont en retrait par rapport à l’an dernier.

Étude sur les flux d’importations de volailles en France

Le bureau d’études AND International a réalisé une étude financée par FranceAgriMer sur l’évolution des flux d’importations de volailles jusqu’en 2019, en excluant l’année 2020 trop atypique en raison de l’épidémie de COVID.

Cette étude s’attache à mesurer les évolutions des approvisionnements pour les marchés au détail, la restauration hors domicile (restaurants, cantines, boulangeries…) et l’industrie. Elle s’appuie sur une analyse des données statistiques disponibles sur cette période, complétée par 32 entretiens qualitatifs auprès de distributeurs, industriels, grossistes et traders.  

Si l’étude constate une amélioration de l’approvisionnement en viandes d’origine française pour le secteur de la RHD et de la boulangerie entre 2015 et 2019, elle note en revanche une augmentation des importations pour approvisionner le marché au détail. Concernant l’industrie, le taux de pénétration des importations n’a pas varié mais les volumes utilisés ont augmenté, en lien avec le développement de la consommation de produits transformés. En effet, la consommation de viandes non transformées représente désormais seulement un peu plus de la moitié du marché français, avec un recul constant du poulet entier, au profit des découpes et produits élaborés.  

Tous secteurs confondus, les importations françaises de viandes et préparations de poulet ont progressé de 55 % en dix ans, alors que les exportations françaises ont chuté notamment vers le Moyen Orient suite à la suppression des restitutions à l’exportation. Le solde commercial français est ainsi négatif depuis 2015 pour la viande de poulet, souligne l’étude qui pointe également les écarts de prix de 15 à 30 %  entre produits importés et produits français.

Si la grande distribution est sensible à l’étiquetage de l’origine France et reconnaît le logo « Volailles françaises » pour les viandes réfrigérées, d’autres acheteurs continuent de se tourner vers des origines européennes moins chères. Par ailleurs, la part des produits certifiés (label rouge, bio et certification de conformité) se maintient mais n’a pas progressé. Face à ces constats, les auteurs recommandent à la filière de poursuivre ses efforts en matière d’image de ses produits et de compétitivité par les prix pour la filière standard et d’intensifier ses actions de communication sur la qualité des volailles françaises (bonnes pratiques, recul important de l’usage d’antibiotique, signes de qualité) pour défendre ses parts de marchés.  Ils préconisent également une poursuite des analyses du taux de pénétration des importations par circuit et la mise en place d’un suivi renforcé pour les produits élaborés, en plein essor. Car la perspective de développement de la demande pour des viandes issues d’animaux élevés selon le cahier des charges ECC (European Chicken Commitment) pourrait encore fragiliser la filière française.

Le conseil spécialisé appelle de ses vœux un approfondissement de cette étude notamment sur les raisons des écarts de prix constatés avec d’autres pays européens.

Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique

Lancé en mai dernier, le Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique a pour ambition de réconcilier l’eau et l’agriculture et de bâtir une feuille de route avec l’ensemble des acteurs concernés opérationnelle dès 2022.

35 interprofessions et les 7 conseils spécialisés de FranceAgriMer dont celui dédié aux « viandes blanches » ont été invités à participer à la réflexion menée dans le cadre de la thématique 2 du Varenne de l’eau, relative au renforcement de la résilience de l’agriculture, pilotée par Anne Claire Vial, présidente de l'ACTA et François Champanhet,rapporteur des travaux et membre du CGAAER (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux).

Objectif : identifier les impacts, les leviers et les outils pour renforcer la résilience des filières agricoles en amont comme en aval, les besoins d’accompagnement éventuels ainsi que les axes de développement et de recherches permettant d’aboutir à des stratégies d’adaptation des filières au changement climatique. Cette réflexion est menée avec l’appui des instituts techniques agricoles et de la cellule  « Recherche, innovation, transfert » du réseau INRAE/ACTA/APCA.

Pour les filières des viandes blanches, les instituts techniques ITAVI et IFIP travaillent à évaluer les impacts du changement climatique et des ressources en eau qui sont nombreux : accès aux ressources alimentaires pour les cheptels et évolution des prix, stress thermique et bien-être des animaux, parasitisme, baisse de productivité sans oublier l’utilisation de l’eau dans les abattoirs et les couvoirs. Des propositions d’actions des filières porcine et avicole seront ensuite rédigées et feront l’objet de discussions lors du prochain conseil spécialisé Viandes blanches début décembre.

Les contributions des différentes filières agricoles permettront d’élaborer des boîtes à outils pour chacune d’entre elles.  En parallèle, des diagnostics territoriaux pilotés par les chambres régionales d’agriculture seront réalisés pour initier dès début 2022, une dynamique régionale entre les différents acteurs (Chambres, Conseils régionaux, DRAAF, instituts techniques agricoles, ONVAR...) en vue de la mise en œuvre des plans d’adaptation au changement climatique.

 Pour en savoir plus, consultez  ci-dessous la synthèse de l'étude AND International sur les flux d'importations de viande de volaille en France ainsi que les données de conjoncture de septembre 2021 concernant les viandes blanches.

Crédit photo :©Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr - poulets label rouge à Rungis

Documents associés

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Synthèse de l'étude réalisée par AND International pour FranceAgriMer sur l’évolution des flux d’importations de volailles en France à destination des marchés au détail, de la restauration hors domicile...
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