2023
Le secteur viticole étudie quatre scénarios possibles pour l’avenir de la filière à l’horizon 2040
La filière viticole française réunie à Paris, à l’initiative de FranceAgriMer, pour échanger sur les futurs possibles à l’horizon 2040 et les leviers d’actions à mettre en œuvre.
FranceAgriMer a réuni, le 17 janvier 2023 à Paris, les représentants des organisations professionnelles de la filière viticole française, pour une journée de travail consacrée au partage des futurs possibles pour le secteur à l’horizon 2040.
La filière viticole française est confrontée à de nombreux défis liés aux évolutions de son environnement (macroéconomiques, sociétales, climatiques, technologiques...), aux modifications de ses débouchés (conditions de la concurrence mondiale entre pays et entre boissons, bouleversement des circuits de distribution, des lieux et modes de consommation...) et internes (transmission des exploitations, renouvellement variétal, digitalisation, nouvelles pratiques œnologiques, modernisation des modes de gouvernance...), défis qui invitent à une réflexion collective.
Au cours de cette journée, les responsables de la filière viticole française ont pris connaissance de quatre scénarios Vignes et Vins 2040 construits par un groupe d’experts sous la direction des prospectivistes de FranceAgriMer et de l’Institut AgroMontpellier.
Dans le scénario « Filière nomade pilotée par l’aval », les vignobles migrent progressivement vers des zones climatiquement favorables et les acteurs de l’aval pilotent la filière pour répondre aux attentes des marchés internationaux et s’adapter aux nouvelles pratiques de consommation promues par les influenceurs.
Dans le scénario « Production innovante et vertueuse pour des vins d’exportation », le déclin du marché intérieur ne se dément pas malgré la mobilisation des outils technologiques de communication pour améliorer la productivité à la vigne comme à la cave et la connaissance fine des consommateurs. L’export est incontournable.
Dans le scénario « Filière performante et vin plaisir », le vin peut reconquérir le marché intérieur grâce à la compétitivité permise par les biotechnologies et les assemblages internationaux. Des tensions persistent entre région concurrentes mais aussi avec les « rurbains » voisins des vignobles.
Dans le scénario « Marché national privilégié autour de filières régionales coordonnées », la filière valorise sur le marché national des vins qui affichent l’indication géographique mais aussi des pratiques vertueuses pour l’environnement facilitées par l’innovation variétale et les avancées de l’agro-écologie. Les producteurs, le négoce de place et une grande distribution rénovée s’accordent pour résister à l’uniformisation des vins dans un univers agroalimentaire libéral.
Après avoir échangé sur les enjeux et conséquences de chaque scénario, les représentants de tous les maillons de la filière vigne et vin, de la recherche et de l’Administration se sont positionnés sur le caractère redoutable ou désirable de ces futurs possibles et ont élaboré des propositions de leviers d’actions pour empêcher les uns et favoriser les autres.
La mise au jour des points de consensus comme des avis divergents sont autant d’éléments à prendre en compte dans la construction d’une vision stratégique pour la filière.
Ces éléments de réflexion et pistes d’actions sont destinés à être pris en charge par la filière viticole française pour bâtir ses orientations stratégiques.
Pour en savoir plus sur ce travail et les quatre scénarios de la Prospective stratégique sur la filière viticole française à l’horizon 2040 : https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/70225/document/SYN_Prospective_vignes_vins_2040_2045.pdf?version=1