2023
France : des exportations de blé très dynamiques en première partie de campagne
Des blés français compétitifs à destination du Maghreb
FranceAgriMer a relevé ses prévisions d’exportations françaises de blé tendre pour la campagne commerciale 2022/23 à 10,6 millions de tonnes (Mt), en hausse de 300 000 tonnes par rapport aux prévisions de décembre et de 1,8 Mt par rapport à 2021/22.
Grâce à des prix compétitifs et des taux de fret avantageux par rapport à d’autres origines, les exportations françaises de blé atteignent, en ce début d’année, 1,7 Mt vers le Maroc, 1,5 Mt vers l’Algérie et 0,9 Mt vers l’Egypte, soit trois fois plus que l’an dernier. Les achats du Maroc, en particulier, affichent un record sans précédent sur la dernière décennie, en raison d’une faible récolte et de l’absence de recours aux blés russes.
Mer noire : retour à la normale en seconde partie de campagne ?
Pour autant, la Russie devrait rester le 1er exportateur mondial de blé tendre en 2022/23 selon le Conseil International des Céréales (CIC) qui anticipe des exportations russes de 41,8 Mt, en hausse de 28 % par rapport à 2021/22, loin devant l’Union européenne (+ 8 % à 31,6 Mt). Les exportations ukrainiennes de blé baisseraient pour leur part de 26 % à 13,9 Mt selon le CIC, tandis qu’UkrAgroConsult livre un pronostic plus optimiste à 14,7 Mt.
De fait, en dépit des surcoûts d’assurance maritime, les exportations au départ de la Mer noire sont en passe de rattraper le retard pris en début de campagne, grâce au corridor maritime reconduit jusqu’en mars 2023 sous l’égide des Nations-Unies.
Selon UkrAgroConsult, l’Ukraine aurait exporté, au 1er janvier, 23 Mt de céréales (blé, orges et maïs) contre 25 Mt l’année précédente. Quant aux exportations de céréales russes elles atteindraient, selon la même source, 24 Mt versus 26 Mt l’an dernier à la même époque, alors que le gouvernement russe annonce, de son côté, un chiffre supérieur : 32,5 Mt, en hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
Si la bataille des chiffres fait rage, l’incertitude reste aussi de mise pour la seconde partie de campagne, face à l’escalade du conflit russo-ukrainien.
Des cours en nette baisse
En attendant, les cours des céréales ont poursuivi leur baisse sur Euronext pour retrouver leur niveau d’avant conflit. Le 16 janvier, le prix du blé meunier était au plus bas depuis le 23 février 2022 à 285,50 €/tonne, tandis que le maïs s’affichait à 279 €/tonne, au plus bas depuis le 24 février.
Le prix des engrais suit la même dynamique, en raison de la baisse de la demande et de la baisse des cours du gaz naturel.
Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents présentés au Conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 18 janvier 2023.