2022
Maïs grain : des disponibilités suffisantes pour répondre aux besoins de l’alimentation animale
Nouvelles prévisions de commercialisation des céréales françaises en 2022/23
Blé tendre : des exportations dynamiques vers l’Algérie et le Maroc
Suite aux nouvelles estimations de production de blé tendre en 2022, établies par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (33,7 Mt - millions de tonnes), FranceAgriMer a révisé ses prévisions de collecte de blé tendre pour la campagne commerciale 2022/23 à moins de 31,1 millions de tonnes (Mt), en retrait de 0,3 Mt par rapport aux prévisions du mois dernier.
Les prévisions d’utilisation de blé tendre sur le marché français sont ajustées à la baisse de - 20 000 tonnes dans le secteur de la biscuiterie, biscotterie et pâtisserie industrielle au vu du rythme des mises en œuvre, et de - 55 000 tonnes pour le secteur de l’amidonnerie/glutennerie, dont l’activité pourrait être impactée par la hausse du coût de l’énergie.
Au total, les utilisations de blé tendre sur le marché domestique sont désormais prévues à 14,4 Mt.
Enfin, les prévisions de ventes de grains vers l’Union européenne sont révisées à la baisse de 60 000 t à 7,1 Mt, alors que les prévisions d’exportations vers les pays tiers sont portées à 10,1 Mt (+ 100 000 tonnes), avec pour principales destinations en ce début de campagne l’Algérie et le Maroc. .
Orges : repli des prévisions d’exportations vers les pays tiers
Malgré une légère révision à la baisse des estimations de récolte à moins de 11,4 Mt, les prévisions de collecte en orge sont portées à 9,7 Mt, en hausse de 86 000 tonnes par rapport au mois dernier.
Sur le marché français, les prévisions d’utilisation sont ajustées à la baisse pour le secteur de la malterie (- 20 000 tonnes), mais révisées à la hausse pour la fabrication d’aliments du bétail à 1,35 Mt (+ 50 000 tonnes par rapport au mois dernier).
Les prévisions d’exportations vers les pays tiers sont revues à la baisse à 2,5 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de la compétitivité des origines Australie et Mer noire et du repli des achats de la Chine qui reste néanmoins notre principal client en ce début de campagne, devant l’Arabie saoudite et l’Iran. Les prévisions de ventes d’orge en grain vers l’Union européenne sont en revanche maintenues à plus de 2,9 Mt, en hausse de plus de 100 000 tonnes par rapport à l’an dernier.
Maïs grain (hors maïs fourrage): des disponibilités en baisse mais des besoins domestiques restreints par l’influenza aviaire et la décapitalisation structurelle des cheptels
Avec une production désormais estimée à moins de 10,4 Mt par le SSP, la collecte de maïs grain est prévue à 8,8 Mt, en recul de 3,8 Mt par rapport à 2021/22. Les disponibilités pour le marché atteindraient néanmoins 11,3 Mt, en incluant les stocks de début de campagne (2,2 Mt) et les importations, prévues à ce stade à 350 000 tonnes.
Les utilisations sur le marché français sont prévues à 5,75 Mt dont 1,85 Mt pour l’amidonnerie et 2,3 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail. Les fabricants d’aliments du bétail devraient en effet utiliser davantage d’orge cette année dans leurs formulations, compte-tenu des disponibilités. Par ailleurs, le repli de la demande en aliments du bétail suite aux épizooties d’influenza aviaire et à la décapitalisation structurelle des cheptels, devrait se traduire cette année encore par de moindres utilisations de céréales par les fabricants d’aliments du bétail (- 500 000 tonnes par rapport à 2021/22, toutes céréales confondues, selon les prévisions de FranceAgriMer).
Les prévisions d’exportations de maïs grain sont attendues en forte baisse par rapport à l’an dernier. Elles sont à ce stade prévues à 3 Mt vers l’Union européenne (4,9 Mt en 2021/22) et à 360 000 tonnes vers les pays tiers (590 000 tonnes en 2021/22).
Des prix des céréales encore élevés et fluctuants, de nouveau orientés à la hausse
Malgré la décrue des cours des céréales observée depuis les pics atteints au printemps suite au déclenchement du conflit russo-ukrainien, les prix restent élevés et fluctuants en blé comme en maïs au gré des prévisions de récolte et des aléas climatiques mais aussi du contexte géopolitique.
Sur Euronext, les cours des céréales évoluent de nouveau à la hausse depuis septembre. Le blé cotait à plus de 364 €/tonne le 10 octobre dernier, en hausse de 14 % par rapport au mois précédent et de 35 % par rapport à l’an dernier. À la même date, le mais s’était renchéri à près de 347 €/tonne en hausse de 8 % par rapport au mois précédent et de 37 % par rapport à l’an dernier.
Bonne qualité des blés tendres biologiques récoltés en 2022
Les résultats des analyses sur la qualité technologique des blés tendres biologiques de la récolte 2022, réalisées par FranceAgriMer et Arvalis-Institut du végétal sur des échantillons représentatifs prélevés à l’entrée des silos, révèlent une teneur en protéine moyenne de 11,1 % en moyenne nationale, en baisse de 0,2 % par rapport à l’an dernier. 82 % de la récolte bio présente un taux de protéine supérieur à 10,5 %.
Les poids spécifiques sont élevés, avec une moyenne nationale à 77,3 kg/hl et 76 % des blés au-dessus de 76 kg/hl. Suite aux conditions climatiques particulièrement chaudes et sèches qui ont prévalu au printemps et en été, la teneur en eau est faible à 12,7 % en moyenne nationale, contre 13,9 % l’an passé. Un atout pour la bonne conservation des grains sans avoir recours au séchage. 88 % des blés bio récoltés présentent en effet une teneur en eau inférieure à 14 %.
Les temps de chute de Hagberg sont également très bons avec 92 % des blés au-dessus de 240 secondes, ce qui témoigne de l’absence de grains germés.
Enfin, la force boulangère s’élève à 165 en moyenne nationale. Les notes de panification sont satisfaisantes à bonnes, avec des pâtes équilibrées en élasticité, des coups de lame bien développés et une mie de couleur crème.
Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents présentés au Conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 12 octobre 2022 sur la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français, les nouvelles prévisions de FranceAgriMer pour la campagne de commercialisation française 2022/23 et la qualité technologique des blés tendres biologiques de la récolte 2022.