Baisse de la consommation des Français sur quasiment toutes les catégories de produits aquatiques frais en 2022

Baisse de la consommation des Français sur quasiment toutes les catégories de produits aquatiques frais en 2022.

Le conseil spécialisé « Pêche et Aquaculture » de FranceAgriMer s’est réuni à Montreuil, le 11 mai 2023, sous la présidence de José Jouneau. Les actualités européennes et nationales, les dispositifs de soutien du plan de relance et du FEAMPA et le bilan sur la consommation des ménages français en produits aquatiques frais en 2022 étaient notamment au menu de cette séance.

Actualités européennes et nationales concernant le secteur pêche et aquaculture

Dans le cadre de ses missions et avec la contribution de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et du ministère chargé de la mer, le conseil a fait le point sur les sujets d’actualités, en particulier la construction en cours du plan de soutien aux entreprises agro-alimentaires, porté par les ministères en charge de l’agriculture et de l’économie.

Les différents dispositifs de ce plan, initié au moment du dernier salon international de l’agriculture (SIA), s’articulent autour de trois axes (soutien aux trésoreries des entreprises, soutien à l’export, soutien à la consolidation et croissance des PME et des ETI). Ils ont été partagés avec les professionnels du conseil spécialisé, qui ont été invités à faire remonter leurs besoins et leurs attentes, afin d’orienter au mieux ces outils.

Des échanges ont également eu lieu sur les demandes que pourraient porter les autorités françaises auprès de la commission européenne, en vue de la révision du règlement des contingents tarifaires (qui a vocation à s’appliquer au 1^er janvier 2024). Un point a été fait sur les différentes contributions apportées par les professionnels du secteur, qui ont permis d’identifier leurs besoins. La concertation et l’expertise vont se poursuivre.

Enfin, concernant le retour sur l’évaluation de l’organisation commune  des marchés (OCM) dans  le  secteur des  produits  de la  pêche et de l’aquaculture, la  commission européenne, dans ses rapports publiés en février 2023, estime que les  objectifs  du règlement ont été globalement atteints, mais  elle insiste toutefois  sur quelques  difficultés  et défis  que  les  Etats-membres doivent relever sur certaines  thématiques (notamment volet des  organisations professionnelles et de leur nombre  limité en aquaculture, normes  communes  de commercialisation, développement des  produits  durables, information  des  consommateurs  avec une réflexion plus  large  sur les produits  transformés, règles  de concurrence).

Plan de relance et dispositifs nationaux du FEAMPA

FranceAgriMer a présenté, en conseil, un point d’avancement sur les différents dispositifs dédiés au secteur de la pêche et de l’aquaculture, dans le cadre du plan de relance.

Pour en savoir plus : https://www.franceagrimer.fr/Accompagner/Plan-de-relance-Peche-et-Aquaculture

Pour ce qui concerne les dispositifs nationaux du fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA), dotés d’une enveloppe globale Etat/FEAMPA de 399 millions d’euros pour la durée de la programmation, 95 dossiers de demandes ont été déposés à ce stade sur la plateforme dématérialisée dans le cadre des dispositifs actuellement « ouverts ».

Pour en savoir plus sur ces  dispositifs : https://www.franceagrimer.fr/filiere-peche-et-aquaculture/Accompagner/FEAMPA

Bilan de la consommation des Français en produits aquatiques frais en 2022 : baisse sur quasiment toutes les catégories de produits aquatiques frais

Source : Kantar Worldpanel pour FranceAgriMer

Le bilan de la consommation des ménages français en produits aquatiques frais pour 2022 (source Kantar Worldpanel pour FranceAgriMer) montre une baisse de consommation pour le poisson frais en 2022, avec une diminution des quantités achetées de 8 % (dernier trimestre 2022 par rapport au dernier trimestre 2021).

Pour le saumon frais, la consommation a été plutôt stable en 2022, mais les quantités achetées ont chuté de 14 % sur le dernier trimestre 2022 par rapport à la même période de 2021.

Ces baisses d’achat sont à lier à l’augmentation générale des prix sur le poisson frais : entre 2021 et 2022, les prix moyens ont augmenté de 7 % (passant de 15,8 € à 16,9 € pour le dernier trimestre 2022 par rapport au dernier trimestre 2021). Des hausses qui ont été particulièrement marquées sur le lieu noir (+ 27 %) et le saumon (+ 10 %).

Sur les crustacés frais, la consommation 2022 est également en recul. Pour le second semestre 2022 par rapport au second semestre 2021, on note une diminution de 18,5 % des quantités achetées - une baisse particulièrement marquée sur la période de décembre 2022 avec - 23 % par rapport à décembre 2021, avec des prix en hausse de 7 % entre 2021 et 2022. Cette tendance peut être expliquée par la fin de la restriction du nombre de convives autour de la table (après la période de la Covid) : les crustacés étant des produits particulièrement coûteux, les consommateurs se sont tournés vers des alternatives moins onéreuses lorsque le nombre d’invités est plus important. La consommation de crustacés a également été impactée par la production française. La hausse des débarquements d’araignée de mer a pu entrainer une augmentation de la consommation pour cette espèce : les quantités achetées ont augmenté de 40 % en décembre 2022 par rapport à décembre 2021. La diminution des débarquements de tourteau peut, quant à elle, expliquer la baisse de 52 % des quantités de tourteau achetées entre décembre 2021 et décembre 2022.

Pendant la période des fêtes, ce sont les crustacés les plus onéreux, comme le homard ou la langouste, qui ont perdu le plus de consommateurs.

La consommation des coquillages frais est également en baisse en 2022, avec - 13 % des quantités achetées entre juillet et novembre 2022 par rapport à la même période de 2021 - une baisse encore plus prononcée en décembre 2022, et des prix en augmentation de 8 % sur le second semestre 2022 par rapport à celui de 2021, avec un pic en décembre 2022.

Cependant, certains coquillages (les moins coûteux) ont été peu touchés par ces baisses de consommation : les coques, bulots, bigorneaux.

Concernant la coquille Saint-Jacques, avec de très bonnes débarques, les quantités consommées ont doublé en 2022 par rapport à 2021, avec des prix stables ou en tendance baissière.

Enfin, côté céphalopodes, les quantités achetées en frais ont augmenté de 20 % (les prix restant stables), en raison notamment de l’Impact de la production française, tandis qu’en surgelés, les quantités ont baissé de 17 % et les prix ont augmenté de 18 %.

Les consommateurs ont favorisé les céphalopodes frais pour leur qualité gustative et leur fraîcheur, notamment pour les repas festif, mais les céphalopodes surgelés restent populaires, malgré une baisse de consommation, en raison de l’attractivité de leur prix et de leur praticité.

Pour en savoir plus sur les dernières données économiques sur la pêche et l’aquaculture, la note de conjoncture « Pêche et Aquaculture » de FranceAgriMer de mai 2023 est consultable via le lien suivant : https://www.franceagrimer.fr/Mediatheque/INFORMATIONS-ECONOMIQUES/PECHE-ET-AQUACULTURE/INFORMATIONS-DE-CONJONCTURE/2023/Note-de-conjoncture-CS-filiere-peche-et-aquaculture-du-11-Mai-2023