Bilan des moissons 2022 et prévisions de commercialisation des céréales françaises

59 % du blé tendre 2022 de qualité supérieure ou premium

Selon les résultats quasi définitifs de l’enquête réalisée par FranceAgriMer et ARVALIS-Institut du végétal à l’entrée des silos de collecte, la qualité du blé tendre récolté en France en 2022 s’avère très satisfaisante, malgré la sécheresse et les fortes chaleurs qui ont prévalu au printemps et cet été.

Si, à l’échelle nationale, la teneur moyenne en protéines (11,4 %) se situe légèrement en dessous de celle des cinq dernières années (11,9 %), la qualité boulangère des blés n’est pas affectée et reste très élevée à 176 en moyenne nationale, avec de bonnes notes aux tests de panification.

96 % de la collecte affiche un très bon temps de chute de Hagberg, supérieur à 240 secondes, témoignant d’une absence de germination des grains, en raison des faibles pluies au moment de la récolte. Le taux d’humidité moyen des grains est exceptionnellement bas à 12 % en moyenne nationale, ce qui constitue un atout pour conserver le grain sans avoir recours au séchage.

En dépit des fortes chaleurs au moment du remplissage des grains et des orages, les poids spécifiques sont majoritairement bons, à 78,3 kg/hl en moyenne nationale. 87 % de la collecte se situe au-dessus de 76 kg/hl et 60 % au-dessus de 78 kg/hl.

Au total, 59 % des blés tendres récoltés sont de qualité supérieure ou premium selon la grille de classement Intercéréales, et cumulent un taux de protéines supérieur à 11 %, un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl et un indice de chute de Hagberg dépassant les 220 secondes.

Avec une récolte révisée à la hausse à plus de 34 Mt (millions de tonnes) par le Service de la Statistique et de la Prospective du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, le millésime 2022 permettra de satisfaire les attentes des utilisateurs, en quantité comme en qualité, après constitution de lots homogènes par les collecteurs pour répondre aux exigences des  différents cahiers des charges.

Des blés durs de très bonne qualité

À l’échelle nationale, la teneur en protéines moyenne du blé dur récolté en 2022 s’établit à 14 %, avec des moyennes comprises entre 13,5 et 14,5 % selon les bassins de production. Plus de 60 % des blés durs de la récolte 2022 présentent une teneur en protéines supérieure à 14 %, selon les résultats définitifs des analyses effectuées en laboratoire par FranceAgriMer et ARVALIS-Institut du végétal sur des échantillons prélevés à l’entrée des silos.

Les poids spécifiques mesurés à l’entrée des silos de collecte sont généralement bons. 94 % des blés affichent un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl et 58 % se situent au-dessus de 78 kg/hl. Les meilleurs résultats sont observés pour le bassin Centre avec une moyenne estimée à 79,4 kg/hl. Au total, la moyenne nationale s’établit à 78,2 kg/hl.

Les temps de chute de Hagberg sont souvent élevés. Ils dépassent 300 secondes en moyenne dans les bassins Sud-Est et Sud-Ouest. Ils sont légèrement inférieurs dans la région Centre, suite aux orages intervenus en fin de cycle cultural. Au total, 93 % des tonnages se situent au-dessus de 200 secondes et 54 % dépassent les 300 secondes.

La teneur en eau des blés durs récoltés cette année, est particulièrement basse, à 11,7 % en moyenne nationale, en raison des conditions climatiques exceptionnelles qui ont perduré jusqu’à la moisson, ce qui constitue un atout pour la conservation des grains.

La récolte est quasiment exempte de grains germés, mouchetés et fusariés (GMF). Les taux de GMF sont exceptionnellement bons à 0,7 % en moyenne nationale. Les bassins Sud-Est et Sud-Ouest affichent les taux les plus bas avec 0,3 % de GMF en moyenne. La vitrosité des grains est également très satisfaisante dans la majorité des cas, avec une moyenne nationale à 85 %.

Prévisions de commercialisation du blé français en 2022/23

Dans un contexte de  prix  russes très compétitifs, FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’exportations de blé tendre français vers les pays tiers à 10 Mt, en repli de 300 000 tonnes par rapport aux prévisions  précoces de juillet dernier.

Si la Russie accuse un retard de 40 % vers ses principales destinations habituelles sur les deux premiers mois de la campagne, ses exportations pourraient s’accélérer dans les semaines à venir, au vu de ses disponibilités à l’exportation révisées à la hausse par les prévisionnistes mondiaux, et proposées à des prix très attractifs sur le marché international.

Cette perspective dépendra toutefois des conditions de renouvellement des accords signés le 22 juillet 2022 sous l’égide de l’ONU, relatifs au corridor céréalier ouvert en mer Noire. La Russie réclame en effet en contrepartie, une levée de toutes les sanctions qui entraveraient encore ses exportations d’engrais et de produits alimentaires, selon elle.

La baisse des prévisions d’exportations françaises vers les pays tiers serait néanmoins largement compensée par:

• l’augmentation des prévisions d’utilisation de blé par les fabricants d’aliments du bétail français à 4,4 Mt (+ 500 000 tonnes par rapport aux prévisions de juillet dernier), suite  au repli des surfaces et des rendements en maïs, attendu par  le Service de la Statistique et de la Prospective du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
• l’augmentation des prévisions de ventes de blé français vers l’Union européenne,  à plus de 7,1 Mt (+ 110 000 tonnes par rapport aux prévisions de juillet dernier).

Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents présentés au Conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 14 septembre 2022 sur la qualité des blés français de la récolte 2022,  la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français et les nouvelles prévisions de FranceAgriMer pour la campagne de commercialisation française 2022/23.