Huiles essentielles de lavande et lavandin : production, marchés et enjeux pour la filière en 2023
Date de publication : 21/07/2025
Période concernée : 2023
L'analyse des données de production et de marché de la lavande et du lavandin jusqu’en 2023 et l'apport de données économiques et financières des exploitations permettent de de mesurer la crise que connait aujourd'hui le secteur, en la resituant dans son contexte.
Objectifs
Ce focus sur la filière lavandicole française vise à présenter et à analyser les données disponibles relatives à la filière lavande et lavandin et à ses exploitations jusqu’en 2023, en les replaçant dans un contexte plus large, tant historique que microéconomique. Il doit permettre de mieux appréhender la crise que traverse le secteur, tout en proposant un rapide panorama des principaux axes de recherche et enjeux réglementaires actuels.
Méthodologie
Ce travail mobilise différentes sources, de la sphère publique (données PAC, notes de conjoncture ONIPPAM), d’organisations professionnelles de la filière (Cihef, Cpparm, Apal, APPSL) ou encore de fournisseurs privés de données (Trade Data Monitor). Des études réalisées par des cabinets privés (Agrex Consulting, CER France, Opsio) ou des ouvrages spécialisés ont également été utilisés, l’ensemble étant référencé dans la bibliographie.
Résultats
Après une période de régulation des marchés reposant sur des quotas de production, on assiste dans les années 2010 à une hausse marquée tant des surfaces que du nombre d’exploitations lavandicoles, respectivement de + 94 % et + 65 % entre 2010 et 2020. Cette dynamique, qui a dépassé les frontières de l’hexagone, résulte des prix atteints sur le marché des huiles essentielles du fait d’une demande, en nette progression dépassant l’offre.
Le record de surfaces de 33 000 ha en lavande et lavandin est atteint en 2021, avec une intensification des cultures au-delà des secteurs traditionnels du sud-est, jusque dans le bassin parisien. Néanmoins, dès 2019, le déséquilibre entre l’offre et la demande s’était inversé, entrainant une surproduction alors même que les acheteurs ajustaient leurs achats, utilisant leurs stocks et se reportant sur des produits concurrents. Les stocks se sont alors accumulés chez les producteurs et les prix qui leur étaient payés se sont effondrés.
Bien que la production diminue depuis 2022, conjonction de la baisse des surfaces, de mauvaises conditions climatiques et d’attaques de ravageurs, l’offre reste supérieure à la demande et la crise sévit toujours. Les exploitations voient leur situation économique et financière se dégrader, les pépiniéristes sont également en difficulté et c’est toute l’économie territoriale qui se trouve fragilisée.
Dans ce contexte, et pour ne pas perdre davantage en compétitivité, la filière se mobilise au travers des programmes de recherche mais aussi face à certaines évolutions réglementaires qui la menacent.