Compétitivité de la filière PPAM française
Date de publication : 16/02/2023
Conduite sur douze plantes, l’étude menée par le Comité des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales pour le compte de FranceAgriMer, permet de déterminer les atouts et les faiblesses de la filière PPAM française, en comparaison de douze pays concurrents, et d’identifier des stratégie d’évolution pour renforcer sa compétitivité.
Pour de nombreux marchés de la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), la France doit faire face à une forte concurrence internationale. En effet, plusieurs pays ont fortement développé certaines productions de PPAM et mettent ainsi sur l’étal mondial d’importants volumes à des prix très compétitifs. Dans ce contexte, l’étude vise à identifier les atouts et les faiblesses de la filière PPAM française par rapport à ses principaux concurrents afin de déterminer des stratégies d’évolution pour renforcer sa compétitivité.
Méthodologie
L’étude s’article en trois phases. La première phase consiste en la détermination des filières et des pays concurrents à étudier. La multiplicité des espèces (plus de 120) et des transformations de la filière PPAM française, imposait pour l’étude et l’analyse de sa compétitivité, une sélection préalable. De ce fait, avec l’appui du comité de pilotage, une douzaine de couples plantes/pays concurrents a été déterminée en fonction de leur représentativité des différents secteurs (plantes à parfum, plantes aromatiques sèches, plantes aromatiques fraiches et plantes médicinales) et des potentialités d’évolution quant à leur production en France. Les couples plante/ pays choisis sont les suivants :
PLANTE SOUS-PRODUIT CONCURRENTS
Arnica Fleurs Roumanie
Basilic Frais Italie
Fenouil doux Graines Turquie
Lavande Huile essentielle Bulgarie
Camomille matricaire Sec Croatie Menthe poivrée Sec Maroc Origan Sec Turquie Romarin Sec Espagne Sauge officinale Sec Albanie Thym Sec Pologne Thym thymol Huile essentielle Espagne Valériane Racine Pays-Bas
La deuxième phase procède à l’état des lieux de la filière PPAM française et détermination des indicateurs de notation. Il s’agit d’inventorier les données disponibles sur la filière, dans sa globalité et sur les douze produits, en France, au moyen de recherches bibliographiques et d’entretiens auprès des différents acteurs.
À l’issue de cette phase, ont été déterminés les indicateurs de performance qui seraient utilisés pour dresser le contexte concurrentiel. Ils ont pris en compte une large palette de paramètres tant structurels, qu’économiques ou règlementaires.
La troisième phase recueille des informations sur les pays concurrents en comparaison avec la France. Comme pour les données françaises, ces informations ont été recueillies via des recherches bibliographiques, des échanges à distance avec les acteurs ou des rencontres sur place pour deux pays (Bulgarie et Pologne). La comparaison entre la France et ses concurrents a été effectuée en déclinant les indicateurs de performance autour des quatre axes de compétitivité suivants : structuration et organisation de la filière, potentiel de production et de transformation des opérateurs, commercialisation et marchés, autres facteurs transversaux.
Des représentations graphiques permettent de visualiser facilement les analyses détaillées contenues dans le rapport d’étude.
Résultats
La comparaison des couples sélectionnés fait ressortir de nombreux atouts mais aussi des faiblesses des filières françaises qui sont nettement corrélés aux volumes concernés. Ainsi, pour les filières de niche, le manque de compétitivité résulte d’une faible représentativité (nombre de producteurs, petite surface, etc.) et par conséquent d’un manque de moyens de développement. On constate par ailleurs que les pays concurrents proposent tous des offres plus importantes en volume.
Globalement, c’est le prix des produits qui constitue la principale faiblesse des filières françaises, lié aux coûts de production. En effet les coûts de main-d’œuvre et d’énergie en France sont parmi les plus élevés de l’ensemble des pays étudiés.
Néanmoins, les filières françaises affichent de nombreux points forts. Elles se distinguent ainsi tout particulièrement par la qualité de leurs produits, leurs signes de qualité comme l’IGP Thym de Provence ou l’AOP Lavande de Haute-Provence et la part importante des volumes labélisés agriculture biologique. Elles sont globalement mieux structurées, avec un regroupement de l’offre plus important. De plus, l’action d’organismes de recherche et de développement permet d’améliorer leurs performances dans de nombreux domaines, et notamment la préservation de l’environnement et des ressources.
Enfin la filière PPAM française bénéficie d’un soutien important des organismes publics, ce qui n’est pas forcément le cas des pays concurrents.
Conclusion
Au vu de l’analyse de ses atouts et faiblesses, la filière PPAM française, forte de sa structuration, reste peu compétitive au niveau des prix, du fait principalement des coûts d’énergie et de main-d’œuvre. Si elle dispose d’organismes de recherche mobilisés, notamment pour développer des outils permettant de réduire le temps de travail, la filière se distingue avant tout par la qualité de ses produits qu’il convient de valoriser tout en communiquant sur l’origine France.