Comptes des industries de la charcuterie
Date de publication : 20/12/2024
Cette publication présente les résultats pour les cinq années 2019 à 2023 de l’analyse des comptes des industries de la charcuterie. FranceAgriMer, la FICT (Fédération des Entreprises Françaises de Charcuterie Traiteur) et l’interprofession INAPORC font réaliser chaque année cette étude par la Banque de France, afin d’informer les professionnels sur l’évolution de l’activité et des résultats financiers des entreprises de ce secteur.
Objectifs
L’importance du secteur de la charcuterie est reconnue par l’interprofession du porc et les acteurs de la filière. En effet, les produits de cette activité représentent de l’ordre de 70 % des produits issus de la filière porcine française.
La FICT (Fédération des Entreprises Françaises de Charcuterie Traiteur), l’interprofession INAPORC et FranceAgriMer souhaitent en conséquence être informés régulièrement de la situation économique du secteur de la charcuterie-salaison-traiteur. Ils font réaliser chaque année une étude portant sur l’évolution de l’activité et des résultats financiers des entreprises de ce secteur. La période étudiée comprend la dernière année civile et les quatre années précédentes. La présente étude a donc porté sur les années 2019 à 2023.
Méthodologie
Sur une période rétrospective de 5 ans, la Banque de France réalise une analyse de la situation économique et financière du secteur de la charcuterie-salaison-traiteur. Elle comprend entre autres une étude des indicateurs généraux d’activité, marges et rentabilité, une évolution des soldes intermédiaires de gestion, ainsi qu’un diagnostic financier du secteur global (autonomie et structure financière, solvabilité, vulnérabilité…).
L’échantillon étudié est constitué des entreprises avec bilan répondant au code APE 10.13A (activité principale : préparation industrielle de produits à base de viande).
L’activité et les résultats financiers des entreprises du secteur sont analysés, en distinguant en particulier le facteur de la taille (par tranches d’effectifs), et en comparant les résultats avec ceux d’autres secteurs d’activité du domaine de la viande, et de façon générale avec ceux des industries agroalimentaires.
Résultats
En 2023, la filière des industries charcutières comptait 451 entreprises et un effectif de 27 580 salariés, représentant respectivement 29 % et 24 % de son secteur d’appartenance (industries de la viande). Le tissu économique est très majoritairement constitué de petites et micro-entreprises (76 %).
Sur le plan de l’activité, une dynamique de croissance s’est poursuivie en 2023 (chiffre d’affaires + 6,2 %) sous l’effet conjugué de la reprise de la consommation alimentaire en RHF et des impacts de l’inflation sur les prix de vente (cours du porc). Cette tendance semble commune à toutes les tailles d’entreprise, bien que dans des proportions plus importantes s’agissant des grandes entreprises (> 249 salariés).
En 2023, les marges commerciales ont progressé faiblement, mais à un rythme moindre que le chiffre d’affaires. Les soldes intermédiaires de gestion ont globalement été en faible croissance.
Au final, 30 % des entreprises ont essuyé une perte en 2023 contre 25 % en 2022 et 18 % en 2021. À des fins d’ajustement des coûts de fonctionnement, les fabricants de charcuterie industrielle comme l’ensemble des industries de la viande ont réduit leur effort d’investissement en 2023, même s’il est resté à un niveau important. Les entreprises ont également légèrement diminué leurs effectifs ; ce phénomène concerne toutes les tailles d’entreprises.
Les entreprises du secteur sont globalement bien capitalisées compte tenu de la maturité du secteur. Elles affichent en effet des structures financières bien dotées en fonds propres (41 % du total du bilan en 2023). Le taux d’endettement est resté maîtrisé (58 %) et se situe bien en-deçà de la référence de l’industrie (74 %).
En matière de liquidité, les positions de trésorerie se sont quelque peu dégradées face aux tensions inflationnistes (en moyenne - 16 jours de CA) mais elles sont restées positives à la clôture de l’exercice.
La proportion d’entreprises cotées par la Banque de France à un niveau supérieur ou égal à « 4 + » (cotation « bonne + ») était de 67 % en juillet 2023, légèrement supérieure à la référence de l’industrie (65 %).