Coûts de production en agriculture
Date de publication : 08/07/2021
L'étude intégrale menée pour FranceAgriMer et l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, par le cabinet Ceresco en consortium avec 5 instituts techniques agricoles (IDELE, IFIP, ITAVI, ARVALIS, CTIFL) sur les coûts de production en agriculture et les méthodologies de calcul employées dans les différentes filières agricoles.
Objectifs
Un état des lieux complet des sources de données et des méthodes de production d’indicateurs de coûts, a été réalisé pour l’ensemble des productions agricoles conventionnelles, mais aussi pour les filières sous Signe Officiel d'Identification de la Qualité et de l'Origine (SIQO), afin d’améliorer les indicateurs dont dispose l’Observatoire de la formation des Prix et des Marges des produits alimentaires (OFPM) et de mieux appréhender l’accessibilité des données au niveau des SIQO pour l’observatoire économique des SIQO.
Méthodologie
L’étude qui s’est déroulée sur une année (2020-2021) a mobilisé 5 instituts techniques (IDELE, IFIP, ITAVI, ARVALIS, CTIFL) pour les filières porc, volailles, ruminants (lait et viande), grandes cultures, fruits et légumes et le Cabinet CERESCO pour les filières PPAM (Plantes à parfum et médicinales), vitiviniculture et horticulture. Une première phase « exploratoire », avec plus de 130 entretiens, a permis d’investiguer très largement les structures et outils présents dans les différentes filières, de recenser les freins et les leviers à la mise en place d’indicateurs de coûts de production. Des études de cas approfondies ont également été réalisées pour décrire certaines initiatives d’intérêt. L’ensemble des informations récoltées ont été synthétisées dans 9 monographies de filières : porc, volailles (chair et ponte), aquaculture, ruminants (lait et viande), grandes cultures, fruits et légumes, PPAM (Plantes à parfum aromatiques et médicinales).
Résultats
L’indicateur de coût de production est une construction complexe et peut être utilisé en fonction de plusieurs objectifs :
• recherche pour éclairer des performances économiques (le cas échéant, se comparer) et progresser ;
• aide à la décision en permettant de mesurer l’impact d’un choc externe ;
• simulation en vue du développement de nouvelles productions ou de productions de niches sur l’exploitation ; • optique « politique de filière » avec la mise en place d’indicateurs de référence au niveau national.
Différents types de structures sont impliqués dans l’élaboration de références. Quelle que soit la filière, on retrouve généralement les Instituts techniques, les acteurs du développement, les centres de comptabilité, les démarches d’entreprises (coopératives et privées), les interprofessions, des éditeurs de logiciels, l’INSEE et le SSP via le RICA. Les méthodes de calcul sont peu harmonisées et ces différences s’expliquent aussi par les différences de finalités des indicateurs développés ; la taille des échantillons impacte directement la représentativité des références produites ce qui complexifie la mutualisation de la collecte. Il n’existe à ce jour aucun standard normalisé du calcul de coût de production ; l’étude montre ainsi les différences de calcul selon les filières (rémunération de l’exploitant, du capital, etc.) et les charges prises en compte. Les freins à l’élaboration des coûts de production sont recensés ; ils sont le plus souvent techniques : taille de l’échantillon, absence de standard ou stratégiques (certains représentants professionnels étant rétifs à la diffusion craignant une réduction de leur capacité de négociation commerciale). Des solutions sont proposées : collecter davantage de données, faire en sorte qu’elles soient communes aux opérateurs, élaborer des standards de calcul.
Enfin 9 monographies de filières détaillent les différents dispositifs de collecte et de calcul d’indicateurs, les méthodes de calcul, les usages qui sont faits des indicateurs et les éventuels freins à leurs mises en place.
Conclusion
Les nouveaux usages qui apparaissent soulignent l’intérêt croissant pour l’indicateur du coût de production et la nécessité d’en maîtriser les contours. En effet, deux enjeux montent en puissance et impliquent une « mutualisation du risque » donc une meilleure prise en compte des coûts : sécuriser les volumes de production en pérennisant les exploitations des filières émergentes ou en phase de décapitalisation d’une part, accélérer les changements de pratiques pour répondre aux enjeux sociétaux ou climatiques d’autres part. Le rôle des pouvoirs publics pourrait être de soutenir des systèmes d’interopérabilité « publics ».