Evaluation des coûts de la chaîne logistique céréalière française
Date de publication : 20/11/2020
Dans son plan filière publié à l’occasion des États Généraux de l’Alimentation, la filière céréalière s’est fixée comme objectif d’améliorer sa compétitivité en passant par une baisse des coûts à la tonne et ainsi « gagner plus de 15 €/tonne sur le prix FOB ». Ainsi, l’étude vise à décomposer et à estimer les coûts au niveau des différents maillons de la chaîne logistique de quatre espèces (blé dur, blé tendre, orge, maïs), depuis leur récolte jusqu’à leur destination commerciale, en vue d’identifier des leviers de compétitivité. Cette étude a été réalisée par les cabinets Ceresco et Systra. Le document attaché vous propose le rapport de cette étude.
Méthodologie
L’essentiel de la méthodologie employée pour cette étude repose sur des entretiens conduits auprès des différents opérateurs intervenant sur la chaîne logistique de la commercialisation des céréales en France et l’analyse de ces entretiens.
Résultats
Cette étude vise à associer à la chaîne logistique française des coûts afin in fine d’identifier des facteurs d’optimisation de cette dernière. Ainsi, quatre postes de coûts unitaires de la chaîne logistique céréalière sont analysés : collecte, stockage et travail du grain, FOBing et transport (ferroviaire, fluvial et routier). À chaque fois les facteurs haussiers et baissiers de ces coûts sont analysés et des leviers internes (mobilisables par la filière céréalière) ou externes sont identifiés. Cette décomposition en coûts unitaires permet de reconstituer le coût logistique lié à des flux typiques pour un marché donné selon une modalité de transport définie (par exemple : transport de blé tendre originaire de la région Centre–Val de Loire et à destination de la Bretagne pour des fabricants d’aliments pour bétail - FAB - en train). Forte de ces reconstitutions de flux typiques et des coûts afférents, l’étude propose enfin de confronter certains de ces modèles de coûts mettant en concurrence différents modes de transport à trois scénarios à horizon 2030 : un scénario « au fil de l’eau », un scénario en défaveur du fret routier et un scénario en défaveur des modes alternatifs (et donc en faveur du fret routier). D’une manière générale, il est important de noter que l’évolution tendancielle des coûts d’exploitation joue plutôt en défaveur du mode routier sur le long terme, notamment du fait d’une augmentation importante à venir des coûts de l’énergie et de la main d’œuvre.
Conclusion
Force est de constater qu’une optimisation est de plus en plus nécessaire, dans un contexte de segmentation croissante et de durcissement des cahiers des charges. Ces évolutions doivent s’opérer alors que l’outil actuel, vieillissant et souvent amorti, sera sujet à des besoins de renouvellement, renchérissant ainsi les coûts de stockage à cause d’une hausse probable des amortissements. Les nouvelles demandes du marché peuvent être un facteur de hausse des coûts mais elles permettent souvent de meilleures diversification et valorisation et constituent une opportunité pour mieux planifier la chaîne logistique, par le développement de la contractualisation notamment. Enfin, l’étude alerte sur une possible hausse des coûts de collecte, de stockage mais surtout d’expédition, avec un coût de transport qui sera significativement augmenté, peu importe le scénario choisi, notamment pour les modes de transport massifiés qui pourraient perdre un peu plus de compétitivité face au mode routier, alors que c’est justement vers eux que la nécessaire transition énergétique devrait pousser les opérateurs.