Flux d'importation de volaille en France
Date de publication : 20/10/2021
Cette étude analyse dans un premier temps, l’évolution entre 2015 et 2019 des flux d’importation de volailles en France, par type de débouché, au travers d’analyses quantitatives et d’entretiens avec des professionnels. Dans un second temps, l’étude fournit des recommandations aux opérateurs français du marché des volailles afin qu’ils mettent en place des actions en vue de diminuer la part des importations de volaille en France et de regagner des parts sur le marché intérieur.
Objectifs
Depuis les années 2000, plusieurs pays européens ont consolidé leur appareil de production dans la filière volaille de chair et ont gagné en compétitivité. Ainsi, la France est progressivement devenue un marché d’importation. Sa part d’importation progresse rapidement ; elle a atteint 35 % en 2015 contre 14 % en 2000. La hausse de ces importations est principalement imputable à la multiplication par quatre des importations de viande de poulet. Cette étude vise à caractériser l’évolution des flux d’importation de volaille entre 2015 et 2019 en fonction des débouchés (vente au détail, industrie et restauration) afin de permettre aux opérateurs de mettre en place des actions conduisant à la diminution de la part des importations de volaille en France et aux gains des parts sur le marché intérieur.
Méthodologie
L’étude s’est appuyée sur une analyse quantitative de données issues de diverses sources (SSP, Semmaris, Eurostat, Synalaf, Adepale, Fict) ainsi que des entretiens avec des professionnels (acteurs et grands clients de l’industrie de l’abattage-découpe-transformation). Les recoupements entre ces différentes sources ont permis d’estimer la répartition des flux d’importation entre les trois débouchés principaux (vente au détail, industrie et restauration).
Résultats
Si on compare les flux d’importation de volaille en France entre l’année 2015 et l’année 2019, on constate une augmentation des importations européennes de viande de volaille sur le marché français qui atteignent 39 % en 2019, contre 35 % en 2015. Les deux principaux débouchés de ces importations sont la vente au détail et l’industrie. Sur le circuit de la vente au détail, on constate une augmentation des importations. En effet, d’une part les hard discounteurs restent significativement importateurs même si les achats en grande distribution de produits d’origine française restent importants en viande réfrigérée. D’autre part, pour les élaborés, l’origine Union européenne reste privilégiée pour des raisons de pression sur les prix. Par ailleurs, sur le circuit de l’industrie, le taux de pénétration des importations n’a pas varié, mais les volumes utilisés ont augmenté, en lien avec le développement de la consommation de produits transformés. Quant au débouché de la restauration, l’importation reste importante, bien qu’en diminution en 2019 par rapport à 2015, malgré les actions entreprises par les professionnels. En restauration commerciale, l’import est toujours présent, mais l’origine Union européenne est privilégiée au détriment des pays tiers. Les flux d’importation restent donc très importants sur tous les débouchés. Face à ce constat, la filière française doit poursuivre ses efforts (concentration, outils dédiés à l’industrie, souche) afin d’améliorer sa compétitivité prix, puisque les produits français restent 15 à 30 % plus chers que les produits importés. Des progrès sont d’autant plus nécessaires que les autres pays européens, déjà plus compétitifs, poursuivent leur développement ; ainsi leurs parts de marché se maintiennent ou progressent. Dans ce contexte, la filière française doit être attentive au développement du cahier des charges du European Chicken Commitment (ECC) qui crée de l’incertitude sur les développements futurs du marché français. Enfin, les opérateurs français doivent être particulièrement vigilants à la baisse du marché de la viande réfrigérée au détail, où l’origine France est bien représentée, mais qui ne comptera plus à court-moyen terme que pour la moitié du marché français.
Conclusion
L’augmentation des flux d’importation a donc poursuivi sa hausse entre 2015 et 2019, malgré une diminution des importations sur le circuit de la RHD. Pour les opérateurs, la maîtrise des flux d’importation reste donc une priorité. Afin de mieux se positionner sur le marché français, l’enjeu majeur pour les opérateurs nationaux est de continuer les efforts entamés afin de gagner en compétitivité au niveau du prix et d'intensifier la communication sur les qualités techniques de la viande de volaille française.