Marché de l'huile d'olive Monde, Europe, France
Date de publication : 24/10/2024
Cette publication fait état du marché oléicole aux niveaux international et français sur la campagne 2022-2023 et de son évolution sur la décennie précédente. Elle fournit une analyse quantitative et qualitative des données relatives aux surfaces, à la production, à la consommation et aux échanges, avec un focus sur le marché de l’huile d’olive biologique.
Objectifs
Cette étude présente le marché de l’oléiculture aux échelles internationale et nationale, ainsi que son évolution. Elle fournit des informations économiques assorties de commentaires qualitatifs en matière de surfaces, production, consommation et échanges.
Méthodologie
Les données utilisées sont issues de sources internationales (Conseil Oléicole International, FAO, Trade Data Monitor), européennes (Eurostat, Ismea, Ministère de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation espagnol) ou propres à certains pays (Département Agricole des États-Unis). Les statistiques françaises émanent des données PAC, de la télé-procédure Visiolive de FranceAgriMer, de France Olive (Association Française Interprofessionnelle de l’Olive) ainsi que des panels consommateurs Circana et Kantar Worldpanel. Enfin le marché de l’huile d’olive biologique fait référence à des données spécifiques de l’Institut de recherche de l’Agriculture biologique (FiBL), de l’Ifoam et de l’Agence Bio.
Résultats
Avec 2,6 millions de tonnes, la production oléicole mondiale 2022-2023, en recul de 24 % par rapport à la campagne précédente, affiche son plus bas niveau depuis 2016. Elle est marquée par les sécheresses sans précédent ayant frappé l’Europe occidentale et le Maghreb, où se trouvent les principaux pays producteurs. À contrario, les producteurs du Moyen-Orient ont bénéficié d’un contexte climatique favorable et enregistrent des récoltes record. La production française est, quant à elle, estimée à 3 700 t, en recul de près de 36 % par rapport à la campagne 2021-2022 qui approchait les 6 000 t.
La campagne de commercialisation 2022-2023 s’est déroulée dans un environnement économique inflationniste peu propice à la consommation de produits à haute valeur ajoutée, dont l’huile d’olive fait partie. De nombreux pays producteurs traditionnels se sont orientés vers des achats alternatifs. La demande s’est ainsi établie à 2,8 millions de tonnes, niveau particulièrement bas et on observe une bascule entre pays producteurs de l’Union européenne, dont la consommation diminue, et nouveaux pays consommateurs d’Amérique ou d’Asie, qui compensent en partie cette baisse. En France, la consommation (130 000 tonnes) baisse de 3 % par rapport à la campagne précédente, en lien avec l’inflation.
Sans surprise, les échanges d’huile d’olive au cours de la campagne se caractérisent par une forte croissance en valeur induite par la hausse des prix moyens de plus de 27 %. Le marché mondial reste très concentré : les six premiers fournisseurs mondiaux représentent 90 % des flux tant en volume qu’en valeur et l’Union européenne pèse pour près de 75 % des volumes échangés. Le marché français des huiles d’olive est principalement approvisionné par les importations (137 000 tonnes) d’origine espagnole et italienne. La petite production nationale est, pour sa plus grande part, écoulée directement aux consommateurs par les moulins et les oléiculteurs, à un prix de détail largement au-dessus des standards de prix internationaux. Avec une commercialisation tournée vers les circuits courts, les huiles d’olive françaises sont donc moins impactées par l’augmentation des prix mondiaux.
En 2022-2023, l’oléiculture biologique mondiale suit une décroissance similaire à la tendance générale observée sur le marché des produits biologiques. Si la filière oléicole bio française affiche encore, en 2022, une certaine dynamique en termes de nombre d’exploitations et de surfaces cultivées, le contexte économique tendu impacte fortement les volumes commercialisés (- 40 % en moyenne, tous circuits de commercialisation) et renforce les prix pratiqués sur les marchés dominants.