Origine des PPAM entrant dans la composition des produits cosmétiques "bio" fabriqués en France
Date de publication : 03/10/2022
L’étude permet de dresser un état des lieux des PPAM utilisées actuellement en cosmétique « bio » en France. Les attentes et demandes du consommateur sont identifiées et une étude de marché est réalisée sur quatre plantes : calendula, géranium rosat, camomille romaine et rose de Damas. En conclusion, des propositions de stratégies sont étudiées notamment au moyen de leviers que la filière pourrait potentiellement mettre en œuvre (réalisée par KloroBiz pour FranceAgriMer).
Objectifs
Cette étude répond à deux objectifs principaux :
• connaître l’équilibre entre offre et demande de PPAM bio à destination des cosmétiques, en identifiant les PPAM les plus demandées dans les cosmétiques bio, les principales PPAM cultivables en France à destination des cosmétiques bio, les tendances consommateurs et de marchés des cosmétiques bio ;
• identifier les leviers pour aider au développement des filières françaises des PPAM bio à destination des cosmétiques.
Méthodologie
Le travail s’est appuyé sur :
• une large étude bibliographique ;
• l’analyse et le croisement des bases de données COSMOS Organic et Cosmebio ;
• une enquête conduite entre le 14 décembre 2021 et le 17 janvier 2022 auprès de 210 opérateurs (producteurs, transformateurs, metteurs en marché, négoce, fabricants de bases et produits cosmétiques, distributeurs) ;
• des entretiens spécifiques et des focus groups ;
• des entretiens-échanges approfondis pour 4 plantes (calendula, géranium rosat, camomille romaine et rose de Damas).
Résultats
L’étude met en lumière le nombre restreint de plantes cultivées en France incontournables pour la cosmétique bio. Ainsi, sur les 10 000 ingrédients de la base de données COSMOS Organic référençant les ingrédients certifiés, seules figurent 43 espèces de PPAM cultivables en France, et, dans le top 14 des plantes d’intérêt, seulement 8 plantes incontournables : la lavande vraie, le calendula, le géranium rosat, la camomille romaine, la rose de Damas, l’hélichryse italienne, l’arnica montana et le millepertuis perforé.
Dans un deuxième temps, les grandes tendances consommateurs sont présentées, révélant notamment que, bien que ces derniers, dans leurs intentions, accordent une grande importance au discours marketing (storytelling) et à l’engagement environnemental des marques, les actes d’achat restent fortement déterminés par le prix et l’efficacité du produit. Ainsi, dans une tendance de fond où clean beauty, local et bio, correspondent aux attentes des acheteurs, les habitudes de consommation en cosmétique restent soumises aux effets de mode, influencées par les conseils des pairs ou des réseaux sociaux, et font la part de plus en plus belle au e-commerce qui permet de comparer les produits.
Par suite, l’analyse des marchés montre que, dans ce secteur où le prix, hors cosmétique de luxe, reste prédominant, c’est la stratégie de la demande qui oriente le marché français. Les utilisateurs des plantes attendent une production homogène répondant à des standards qualitatifs, mais d’un autre côté, un engagement pluriannuel en amont avec les cultivateurs est rendu difficile par la sujétion aux effets de mode et à la constante innovation des marques. La grande distribution est devenue leader pour la cosmétique bio, ce qui peut freiner les produits à base de plantes françaises dont les itinéraires techniques sont plus exigeants. Pour valoriser l’origine France, le storytelling, est l’atout majeur.
Le fort intérêt pour le Made in France est en effet confirmé sur les principaux marchés à l’export, car il véhicule un imaginaire se suffisant à lui-même. Néanmoins, l’engagement environnemental est devenu nécessaire, et doit intégrer les analyses de cycle de vie. L’étude comporte un focus sur les attentes des marchés asiatiques et américains, principaux importateurs de produits cosmétiques français : s’ils sont tous deux attentifs aux informations sur le produit (effets, composition, fabrication…), l’Asie privilégie la fonctionnalité alors que les Etats-Unis mettent en avant la naturalité.
Face à ces enseignements, l’étude a identifié les leviers suivants pour développer l’utilisation des PPAM cultivées en France dans la cosmétique bio française :
• accompagner le développement de micro-filières, avec les outils de pilotage adaptés ;
• renforcer la notoriété des bassins spécialisés en cosmétique (AURA, Occitanie, PACA) en construisant, collectivement ou par bassins, une marque avec des éléments de poids (valorisation du prix, forte valeur ajoutée,...) ;
• développer une communication autour de l’image France ;
• améliorer la performance technique, en acquérant davantage de références et de connaissance des « modèles gagnants », de manière à accroître la compétitivité ;
• investir les nouvelles tendances du marché tels le numérique (avec les réseaux sociaux et le e-commerce), la clean beauty, et l’efficacité écoresponsable.
Conclusion
Après avoir identifié les plantes cultivées en France, dont certaines peuvent constituer des relais de croissance dans la filière cosmétique bio, l’étude réalisée par Klorobiz permet de démontrer que cette filière est en capacité de répondre à de nombreuses attentes du consommateur et des marchés. Le segment bio peut permettre en effet, notamment en accompagnant des stratégies d’hypersegmentation, de devenir une source de valeur et de différenciation pour les produits à base de plantes cultivées en France.
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Documents associés
- Synthèse de l'étude sur l'origine des PPAM entrant dans la composition des produits cosmétiques « bio » fabriqués en France - Septembre 2022 04/10/2022 - pdf – 921.08 KB
- Diaporama webinaire : Etude sur l'origine des PPAM entrant dans la composition des produits cosmétiques « bio » fabriqués en France - Septembre 2022 04/10/2022 - pdf – 1.68 MB
- Diaporama de présentation du webinaire sur les PPAM dans les cosmétiques « bio » français 10/10/2022 - pdf – 1.67 MB