Panorama international des filières poulet de chair
Date de publication : 16/04/2024
Ce panorama analyse les facteurs de compétitivité dans la filière poulet de chair de 7 pays par rapport à la France.
Dans un contexte de dégradation de la compétitivité de la filière poulet française, cette publication vise à présenter un panorama international des filières poulet de chair. Elle s’appuie sur l’analyse de la production, de la consommation, des coûts de production et de la structuration de la filière poulet de chair dans 7 pays (Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Brésil, Royaume-Uni, Thaïlande et Ukraine) comparés à la France.
Méthodologie
Cette étude a été conduite sur 8 pays, de l’Union européenne (Pologne, Allemagne, Pays-Bas, France) et des pays tiers (Brésil, Thaïlande, Ukraine, Royaume-Uni). Ces pays ont été choisis en raison de leur contribution à la production mondiale, de leur importance au regard du commerce mondial et, pour les pays tiers, de leurs relations commerciales avec l’Union européenne ; ainsi qu’en raison de leurs faibles coûts de production. Les fiches pays sont construites suivant une structure identique, avec pour chacun d’eux une analyse de la production, de la consommation et de l’organisation de la filière. Une analyse transversale ainsi qu’une cartographie des flux de viandes de poulet complètent cette étude. Les données utilisées sont issues de diverses sources, notamment douanes et OMC. De plus, les travaux ont été enrichis par des entretiens avec des experts identifiés dans chacun des pays étudiés, afin d’apporter des éléments plus qualitatifs.
Résultats
L’étude a permis d’éclairer les filières poulet de chair dans ces 8 pays, au travers de l’analyse de la consommation, de la production, du commerce extérieur, de l’organisation des filières, des coûts de production ainsi que des facteurs de compétitivité hors prix.
Il ressort de l’analyse transversale que la production est en croissance dans la majorité des pays, entre 2015 et 2022, soutenue par une forte demande des consommateurs. Les taux d’auto-approvisionnement sont très variables, selon que les pays sont importateurs ou tournés très fortement vers l’exportation, comme les Pays-Bas, la Pologne et le Brésil. Les filières avicoles de la majorité des pays étudiés sont concentrées géographiquement, souvent à proximité des bassins de consommation et des ports internationaux lorsque le pays dispose d’une façade maritime, notamment en Thaïlande, en Allemagne et aux Pays-Bas. Les degrés d’intégration sont très diversifiés : d’une intégration totale en Ukraine, à des maillons indépendants les uns des autres (avec néanmoins une gestion cordonnée) aux Pays-Bas. Les coûts de production sont plus élevés dans les pays de l’Union européenne que dans les pays tiers, avec des différences souvent significatives, par exemple au niveau du coût de l’aliment, ou des poussins. Le Brésil présente les coûts de production les plus faibles, et le Royaume-Uni les plus élevés. Sur les facteurs hors compétitivité, certains pays ont des initiatives spécifiques sur le bien-être animal et la sécurité des aliments, en particulier les Pays-Bas. La France se démarque par la diversité de ses productions et de ses labels, même si ces derniers ne sont pas toujours lisibles à l’export.
L’ensemble des pays a dû faire face à des crises successives depuis 2020, et en conséquence a connu des augmentations des coûts de production ; malgré tout, la compétitivité du Brésil, de la Thaïlande et de l’Ukraine s’est maintenue. Enfin, l’influenza aviaire hautement pathogène a conduit à une réorganisation des marchés en 2022, avec un renforcement des parts de marché du Brésil, seul pays indemne, qui a pu fournir la demande mondiale. Dans ce contexte, la France continue de perdre en compétitivité, avec une forte dégradation de son solde commercial.