Veille concurrentielle filières porcines
Date de publication : 11/06/2024
La veille présente de manière synthétique la capacité concurrentielle des principaux pays actifs sur le marché international du porc en 2022, et leur évolution depuis 2017.
Dix-neuf pays sont analysés, dont dix exportateurs nets de viande porcine et neuf importateurs.
Objectifs
Afin d’informer les professionnels sur les marchés des produits du porc dans un contexte mondialisé, FranceAgriMer fait réaliser chaque année une veille concurrentielle internationale de la filière porcine. L’objectif est que les opérateurs de la filière porcine française puissent se situer par rapport à leurs concurrents et évaluer les facteurs d’écarts de compétitivité. La présente étude produit les résultats de l’année 2022.
Méthodologie
L’observatoire mis en place doit présenter de manière synthétique la capacité concurrentielle des principaux pays actifs sur le marché international du porc en 2022, et leur évolution depuis 2017.
Dix-neuf pays sont analysés, parmi lesquels neuf pays de l’UE avant le Brexit (Allemagne, Espagne, France, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Pologne, Royaume-Uni et Italie), six pays d’Eurasie (Chine, Russie, Ukraine, Japon, Corée du Sud et Philippines) et quatre pays américains (États-Unis, Brésil, Canada, Mexique). Dix pays sur les dix-neuf sont exportateurs nets de viande porcine.
Chacun des dix-neuf pays est caractérisé par 27 variables quantitatives, organisées en six axes thématiques : caractéristiques macroéconomiques, maîtrise des facteurs naturels, marché intérieur et potentiel de développement, coût de production en élevage, organisation de la filière et aspects institutionnels, et portefeuille de marchés à l’export. Chacune des variables est transformée en un score qui a une valeur de 10 à 120 points selon les variables. La somme des scores des 27 variables constitue l’indicateur synthétique de veille concurrentielle, qui comprend au maximum 1 000 points.
Résultats
L’année 2022 a été marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces deux pays sont de grands exportateurs mondiaux de céréales et d’oléagineux, la Russie étant de surcroît un important exportateur de gaz. La guerre a entrainé une envolée des cours de l’alimentation animale, et une majoration importante des prix de l’énergie pour les élevages et les industriels du secteur porcin.
Cependant, ces facteurs n’interviennent pas au premier chef dans le classement établi pour l’année 2022 en termes de compétitivité. Le Danemark obtient le meilleur score (659 points sur 1 000), suivi des États-Unis (634 points), et de l’Espagne (623 points). Alors que ces trois pays ont une autonomie en matières premières moyenne voire médiocre, ils se classent devant deux pays nettement mieux dotés en ressources, le Canada (602 points) et le Brésil (598 points).
Les Pays-Bas conservent leur sixième place. La Pologne gagne deux places et parvient au septième rang. L’Allemagne, malgré ses problèmes sanitaires (peste porcine africaine, y compris en élevage) se maintient à la huitième place.
Les cinq premiers pays du classement (Danemark, États-Unis, Espagne, Canada et Brésil) s’appuient sur une production compétitive, des exportations dynamiques et une stratégie de conquête de marchés. Les filières s’articulent autour d’entreprises leaders, internationalisées, et contrôlant une grande part de la production nationale.
La France, 10e au classement en 2021, revient à la 9e place en 2022. Elle possède des avantages naturels en ce qui concerne la production porcine puisqu’elle dispose de matières premières et de surfaces abondantes. Les élevages sont relativement performants par rapport aux autres pays de l’UE, grâce à une bonne technicité, mais les débouchés à l’export se réduisent et la tendance baissière de la production française se confirme.
Suivent ensuite dans le classement la Belgique, le Royaume Uni et la Russie. Cette dernière a quitté le groupe des pays importateurs en devenant autosuffisante en 2020, bénéficiant en particulier d’un coût avantageux des matières premières.
Les sept derniers pays du classement (Mexique, Italie, Chine, Ukraine, Corée du Sud, Japon, Philippines) sont des marchés d’importations, d’où l’intérêt de leur analyse. Leur production est peu compétitive sur le marché international. L’Italie conserve son rang par rapport à 2021, loin derrière les autres pays européens malgré une forte valorisation de ses produits exportés. Certains de ces pays ont un potentiel de développement important, en raison d’un marché très porteur (Chine) ou d’un accès à des matières premières bon marché pour l’alimentation des porcs (Ukraine).
Malgré les impacts économiques de la guerre russo-ukrainienne, cette veille internationale de la compétitivité des filières porcines ne relève pas de bouleversements importants dans le classement de l’année 2022.