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Conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 15 avril 2020

Dans un contexte économique mondial confronté à la pandémie de Covid 19, FranceAgriMer a révisé ses bilans prévisionnels céréaliers pour la campagne commerciale 2019/20 à l’occasion de son conseil spécialisé « Grandes cultures-marchés céréaliers » du 15 avril dernier. La filière céréalière s’est organisée pour continuer à assurer l’approvisionnement des marchés intérieur et extérieur, dans le respect des consignes de sécurité imposées pour éviter la propagation de l’épidémie. Elle subit néanmoins un ralentissement d’activité de certains secteurs sur le marché intérieur (meunerie, malterie), en raison des mesures de confinement et de la fermeture des circuits de restauration hors foyer. La chute des cours du pétrole liée à l’effondrement de la demande impacte également le marché du bioéthanol : on observe un ralentissement des activités des éthanoleries (maïs et blé). À l’inverse, les exportations de céréales françaises vers les pays tiers sont tirées par une forte demande internationale.

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Nouvelles prévisions de FranceAgriMer pour la campagne commerciale céréalière 2019/20

Blé tendre : le record à l’exportation attendu vers les pays tiers ne compense pas la baisse des débouchés intérieurs en France et dans l’Union européenne

Sur le marché français, le débouché de la panification est révisé à la baisse de 150 000 tonnes à moins de 2,6 Mt (millions de tonnes) du fait du ralentissement de l’activité des moulins à partir de la seconde semaine de confinement, lié à une moindre demande en boulangerie artisanale et industrielle. Le confinement a en effet entraîné une baisse de fréquentation des boulangeries au profit des grandes et moyennes surfaces (GMS). Seules les ventes de sachets de 1 kg vendus en GMS ont progressé, mais elles représentent moins de 5 % du débouché de la meunerie française.

Le débouché, biscotterie, biscuiterie et pâtisseries industrielles est également minoré de 50 000 tonnes par rapport au mois dernier, à 1,15 Mt.

Le débouché alcool est aussi revu en baisse à moins de 1,5 Mt ( -150 000 tonnes par rapport aux prévisions de mars dernier), du fait de la baisse de consommation de biocarburant induite par le confinement.

Seules les prévisions d’utilisations de blé par les amidonniers (2,7 Mt) et les fabricants d’aliments du bétail (5,1 Mt) sont maintenues au même niveau que le mois dernier.

Au total, les prévisions d’utilisations de blé tendre sur le marché français sont désormais prévues à 14,8 Mt en baisse de 350 000 tonnes par rapport au mois dernier, du fait des mesures de confinement.

Les prévisions de ventes de blé français vers l’Union européenne pour 2019/20 sont également révisées en forte baisse par rapport au mois dernier à 7,7 Mt (-335 000 tonnes), en raison du ralentissement de la demande dans la plupart des pays européens, pour l’alimentation animale mais aussi les utilisations industrielles dans le Nord communautaire (biocarburants).

Seules les exportations françaises de blé hors Union européenne sont révisées en forte hausse au niveau historique de 13,2 Mt (+ 500 000 tonnes par rapport au mois dernier) avec des chargements qui s’amplifient depuis la seconde semaine de mars. Si l’Algérie, le Maroc et l’Afrique restent nos principales destinations, la Chine a acheté plus de 1 Mt de blé français depuis le début de la campagne, avec de nouveaux embarquements en mars dernier, soit 8 fois plus qu’en 2018/19.

Dans un contexte de hausse des cours mondiaux depuis la mi-mars, le blé français profite d’un regain de compétitivité sur les marchés internationaux face aux autres origines, y compris Mer noire.

Mais le dynamisme des exportations de blé français ne compense pas la baisse d’activité sur le marché intérieur, français et européen. Le stock de blé français atteindrait 2,6 Mt en fin de campagne (+ 161 000 tonnes par rapport au mois dernier), en légère augmentation par rapport au stock de début de campagne, estimé à 2,5 Mt.

Blé dur : mise sur le marché de stocks à la ferme

La collecte de blé dur en vue de sa commercialisation est portée à 1,55 Mt (+ 41 000 tonnes par rapport au mois dernier) en raison de la mise sur le marché de stocks détenus par les agriculteurs.

Avec l’augmentation des ventes de pâtes en GMS en raison du confinement, la semoulerie française a été fortement sollicitée ces dernières semaines. Les prévisions d’utilisation de blé dur par la semoulerie française sont ainsi revues à la hausse à 635 000 tonnes (dont 530 000 tonnes pour le marché domestique), soit 40 000 tonnes de plus qu’en mars dernier.

Les prévisions de ventes de blé dur vers l’Union européenne sont maintenues à 1 Mt tandis que les prévisions d’exportations vers les pays tiers sont portées à 260 000 tonnes (+ 40 000 tonnes par rapport aux prévisions de mars) en raison de la demande soutenue des pays du Maghreb. Face à la demande, le stock de fin de campagne se réduirait à 29 000 tonnes.

Orges :  moins de débouchés en malterie mais des exportations de grains dynamiques

Sur le marché français, les prévisions d’utilisations d‘orges fourragères sont maintenues à 1,4 Mt. En revanche, les prévisions d’utilisations d’orges brassicoles par les malteurs sont révisées en baisse à 255 000 tonnes (- 45 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison du confinement et de la fermeture des hôtels, bars, restaurants et festivals de printemps.

Les prévisions de ventes d’orges en grain vers l‘Union européenne sont également ajustées à la baisse à un peu plus de 3,7 Mt (-60 000 tonnes par rapport au mois dernier). En revanche, les exportations d’orges vers les pays tiers restent soutenues. Elles sont portées à 3,6 Mt (+ 100 000 tonnes), avec 3 Mt d’ores et déjà expédiées au 10 avril 2020 dont 1 Mt vers la Chine et 0,7 Mt vers l’Arabie saoudite.

Au total, le stock final s’alourdirait à près de 1,9 Mt (+ 36 000 tonnes par rapport au mois dernier ) en raison principalement du ralentissement de l’activité de la malterie en France et à l’export.

Maïs : le débouché bioéthanol revu à la baisse en raison du confinement

Sur le marché français, les prévisions d’utilisation de maïs par les fabricants d’aliments du bétail et les amidonniers sont maintenues. En revanche, les prévisions sont révisées à la baisse à 485 000 tonnes pour le débouché alcool (- 55 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de la baisse de consommation de biocarburants et le ralentissement d’activité des éthanoleries.

Les prévisions de ventes de maïs français vers l’Union européenne sont également ajustées à la baisse à 3,7 Mt (- 30 000 tonnes) en raison du ralentissement de la demande européenne pour l’alimentation animale et les utilisations industrielles notamment dans le nord de l’Union européenne.

Au total, le stock final de maïs s’alourdirait à 2,4 Mt (+ 137 000 tonnes par rapport au mois dernier).

Pour en savoir plus, consulter ci-dessous les nouveaux bilans prévisionnels de FranceAgriMer et le panorama des marchés présenté au Conseil spécialisé Grandes-cultures-marchés céréaliers du 15 avril 2020.

Baisse de fréquentation des boulangeries artisanales depuis la seconde semaine de confinement

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