Conseil spécialisé « Grandes cultures » du 2 décembre 2025
Date de publication : 08/12/2025
© Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr
Le conseil spécialisé « Grandes cultures » de FranceAgriMer s’est réuni le 2 décembre 2025, sous la présidence de Benoît Piètrement, pour examiner la conjoncture économique mondiale des marchés des oléoprotéagineux et du sucre ainsi que les nouvelles prévisions de FranceAgriMer pour la campagne commerciale française 2025/26. Parmi les autres thématiques abordées, une étude sur l’utilisation des huiles végétales dans l’industrie agroalimentaire financée par FranceAgriMer et un focus sur la gouvernance rénovée de la bioéconomie.
Actualisation des bilans prévisionnels français pour la campagne commerciale 2025/26
Davantage de colza pour le marché intérieur et l’exportation
La production française 2025 est toujours estimée à plus de 4,6 Mt (millions de tonnes) par le SSP. Les disponibilités totales pour le marché (collecte + stock initial + importations) devraient dépasser 6 Mt. Les prévisions d’utilisations sont également révisées à la hausse à plus de 5,8 Mt dont 4,55 Mt destinées à la trituration, en progression de 186 000 tonnes par rapport à la campagne précédente, et 1,2 Mt aux exportations (+ 137 000 t par rapport à 2024/25).
Tournesol : ressources et trituration révisées à la baisse
Les disponibilités totales pour le marché (collecte + stock initial + importations) sont désormais prévues à 1,6 Mt, en repli sur un an et par rapport aux prévisions d’octobre. Les prévisions d’utilisations sont réduites à 1,5 Mt, en particulier pour la trituration (1 Mt).
Soja : réduction des prévisions d’importations et de trituration
Les estimations de récolte et de collecte sont en repli par rapport à l’an dernier. Le recours aux importations est prévu à moins de 0,7 Mt pour approvisionner les marchés. En effet, l’activité de trituration est attendue en baisse à 0,8 Mt (- 0,1 Mt par rapport à l’an dernier).
Concernant les bilans prévisionnels en pois et féverole, les ressources totales sont supérieures à celles de l’an dernier, portées par de bonnes productions. Les utilisations seront affinées tout au long de la campagne 2025/26.
Sucre : des disponibilités plus faibles pour l’exportation
Avec une production française 2025/26 estimée à ce stade à 4,4 Mt (- 0,1 Mt par rapport à 2024/25) et un stock initial plus faible que l’an dernier, les disponibilités pour le marché sont plus limitées qu’en 2024/25. Les utilisations sur le marché intérieur, désormais prévues à 2,5 Mt, resteraient stables par rapport à l’an dernier. Les exportations françaises de sucre sont attendues à moins de 2,2 Mt, en repli par rapport à la campagne précédente, notamment vers l’Union européenne.
Pour en savoir plus, consulter le diaporama présenté au conseil.
Étude sur l’utilisation des huiles végétales dans l’industrie agroalimentaire
FranceAgriMer a financé une étude sur l’utilisation des huiles végétales dans l’industrie agroalimentaire, réalisée par le cabinet Ceresco. Objectifs :
- comprendre la segmentation des usages sur le territoire français (consommation à domicile et hors domicile, utilisations par les industries agroalimentaires) ;
- dresser un bilan détaillé des quantités utilisées par les industries alimentaires (margarines, sauces et vinaigrettes, biscuiterie et pâtisserie industrielles, produits apéritifs …) ;
- identifier les huiles utilisées, leurs origines, leurs fonctions et les enjeux pour les industriels ;
- analyser le positionnement de l’offre française sur ces marchés stratégiques et formuler des pistes pour répondre aux besoins actuels et futurs des utilisateurs industriels.
L’usage industriel des huiles végétales neutres en goût (colza et tournesol) a fortement progressé en 20 ans, à la suite de l’évolution des modes de consommation et du remplacement de l’huile de palme, voire de matières grasses d’origine animale dans les recettes. L’usage majoritaire des huiles végétales est l’incorporation dans des recettes où la texture, la tenue des produits et un goût neutre sont primordiales.
Produits indispensables pour les industriels, ces huiles restent pourtant considérées comme des produits de commodité. Elles sont peu différenciées et valorisées, selon leurs qualités technologiques ou nutritionnelles.
Pour en savoir plus, retrouvez l’étude intégrale et sa synthèse sur le site internet de FranceAgriMer
Une gouvernance rénovée pour la bioéconomie
Enfin, FranceAgriMer a présenté la gouvernance rénovée de la bioéconomie, articulée autour du groupement d’intérêt scientifique (GIS) Biomasse et de la CTI Bioéconomie, lieu de concertation sur l’ensemble des biomasses et leurs usages.
Le ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire a précisé les travaux en cours pour la révision de la Stratégie nationale de mobilisation de la biomasse (SNMB), en cohérence avec la Programmation pluriannuelle de l’énergie et la Stratégie nationale bas carbone. 22 contributions écrites des membres du groupe de travail « biomasses et transitions » de la CTI Bioéconomie de FranceAgriMer (dont celles de France Gaz Renouvelable et d’Intercéréales/AGPB/AGPM) ont été recueillies en vue d’identifier les premières pistes de travail, mais n’ont pas encore été évaluées en termes de faisabilité et d’efficacité. Les autres membres du conseil spécialisé grandes cultures sont invités à compléter ces premières contributions s’ils le souhaitent. La CTI Bioéconomie de FranceAgriMer doit se réunir le 11 décembre 2025.