Conseil spécialisé « Ruminants » du 22 octobre 2025
Date de publication : 31/10/2025
Le conseil spécialisé « Ruminants » de FranceAgriMer s’est réuni le 22 octobre 2025 sous la présidence de Yohann Barbe pour examiner la conjoncture économique des filières lait et viande, dans un contexte sanitaire marqué par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). FranceAgriMer a dressé, à cette occasion, le bilan provisoire des différents dispositifs de soutien déployés par l’Établissement pour soutenir les filières bovine, ovine et caprine.
L’enjeu du renouvellement des générations en production bovine a aussi été éclairé par les données de la MSA, désormais accessibles en open data.
Conjoncture économique des filières bovine, ovine et caprine
Productions : des évolutions contrastées
Les productions laitières françaises sont restées stables sur les dix premiers mois de l’année par rapport à 2024, malgré un contexte sanitaire fragile, alors que les productions de viande bovine et ovine sont en repli.
Commerce extérieur
Le solde commercial français s’est dégradé sur les 8 premiers mois de l’année pour la plupart des produits laitiers. À l’inverse, les exportations de broutards destinés à l’engraissement sont restées stables, sans décrochage significatif jusqu’en semaine 42.
Les dispositifs de soutien en cours
Planification écologique et décarbonation
- Aide à l’achat de matériels de stockage et d’épandage moins émissifs : plus de 780 demandes ont été déposées, 600 dossiers sont d’ores et déjà engagés pour un montant de près de 13 M€. Les engagements et l’instruction des dossiers se poursuivent jusqu’à la clôture budgétaire 2025.
- Par ailleurs, plusieurs lauréats ont été retenus dans le cadre des appels à projets « territoriaux et « structuration de filières - Plan Agriculture Méditerranée » pour un montant total de plus de 1,3 M€. 7 lauréats ont également bénéficié des aides à la maturation de projets pour un montant total de plus de 0,3 M€.
Aides de crise
L’instruction des dossiers FCO est en cours de finalisation. 64,5 M€ sont d’ores et déjà versés à plus de 8 600 éleveurs.
Près de 2 800 d’entre eux ont directement touché des indemnités complémentaires (4 M€ au total) pour les veaux morts nés, sans formalités supplémentaires. Des vagues de paiement complémentaires sont prévues pour les autres éleveurs concernés. Une assistance téléphonique est mise en place au 01 73 30 25 00 pour apporter une réponse individuelle aux bénéficiaires concernant l’instruction de leurs dossiers.
Aide à la recherche
Dans le cadre des appels à projets CASDAR 2025, 8 projets ont été retenus dans le secteur des ruminants pour un montant total de 3,9 M€ :
- 1 projet dans le cadre de l’appel à projets « Démultiplication »
- 6 projets dans le cadre de l’appel à projets « Connaissances »
- 1 projet dans le cadre de l’appel à projets » Co-Innovations »
Pour en savoir plus sur les lauréats : https://www.franceagrimer.fr/aides/par-programme/laureats-des-appels-projets-casdar-2025
Programme « Lait et fruits à l’école »
Ce dispositif remporte un succès croissant grâce à la simplification administrative engagée ces dernières années au profit des usagers : https://www.franceagrimer.fr/actualites/lait-et-fruits-lecole-engagement-croissant-ces-trois-dernieres-annees.
Le rééquilibrage des distributions de produits laitiers (48 %) par rapport aux fruits (52 %) se confirme en 2024/25.
Pour l’année scolaire 2025/26, le dispositif sera encore plus simple, grâce à la réduction du nombre de périodes de distribution et de paiement qui passent de 3 à 2. Objectif : alléger la charge administrative des gestionnaires agréés et inclure davantage de petites communes, qui ne pouvaient jusqu’alors obtenir l’aide, faute d’atteindre le seuil minimum de 400 €.
Lait bio
Comme annoncé par la Ministre en charge de l’agriculture le 1er juillet 2025, un programme opérationnel pour le secteur du lait biologique est en cours de construction, en lien avec le ministère de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire et la Commission européenne pour une mise en œuvre à partir de 2026.
Un renouvellement des générations insuffisant en production bovine
D’après les statistiques de la MSA partagées en conseil spécialisé, le taux de renouvellement des chefs d’exploitation s’est effondré en 2024, en particulier dans les élevages bovins.
En 10 ans (de 2014 à 2024), ce ratio est passé de 73 à 48 % en bovins viande, de 62 à 39 % en bovins lait et de 41 à 29 % en bovins mixtes. À l’inverse, les secteurs ovins et caprins affichent les meilleurs scores annuels d’installation et de renouvellement des chefs d’exploitation, parmi toutes les activités agricoles.
Toutefois, le taux de maintien des exploitants 10 ans après leur installation est supérieur en élevage bovin, notamment laitier, par rapport à l’élevage de petits ruminants.
Pour en savoir plus et retrouver tous les indicateurs de la MSA en open data et en cartes : https://statistiques.msa.fr/ et https://geomsa.msa.fr/