Conseil spécialisé « viandes blanches » du 11 septembre 2025
Date de publication : 15/09/2025

© Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr
Le conseil spécialisé « viandes blanches » de FranceAgriMer s’est réuni le 11 septembre 2025, sous la présidence de François Valy. À l’ordre du jour : conjoncture économique des filières porcine et avicole au premier semestre 2025, focus sur la filière poulet en Ukraine, éclairages sur le renouvellement des générations et dispositifs d’aides ouverts par FranceAgriMer au bénéfice des filières.
Conjoncture économique des filières porcine et avicole au premier semestre 2025
Volailles de chair et œufs : en France, le dynamisme de la production française de poulet se confirme en 2025. La consommation de viande de volaille continue de progresser, tirée principalement par le poulet. Le solde de la balance du commerce extérieur se dégrade, avec une forte progression des importations de poulet en provenance de Pologne.
La production d’œufs se stabilise par rapport à 2024. Les achats des ménages français en œufs alternatifs sont dynamiques et progressent par rapport à l’an dernier qu’il s’agisse d’œufs au sol ou plein air, y compris sous signes de qualité (label rouge et bio).
Au premier semestre 2025, le solde de la balance commerciale française en œufs coquille et ovoproduits est déficitaire, en volume comme en valeur.
Porc : la production porcine française progresse en 2025, avec une légère augmentation du cheptel. Après une certaine stabilité en début d’année, le prix de l’aliment porcin a fléchi en juin, suite à l’annonce de bonnes récoltes et à la baisse des prix des céréales et des oléoprotéagineux. La rentabilité des élevages porcins reste de ce fait, satisfaisante, malgré le repli des cotations du porc. La consommation française de viande porcine et de charcuterie progresse de nouveau au premier semestre 2025, grâce à une météo propice aux grillades et barbecues. Le solde de la balance commerciale française, toujours positif pour les viandes et les abats pourrait se dégrader dans les mois à venir, suite à la mise en place par la Chine d’une caution provisoire de 20 % sur les importations de viandes, abats et graisses de porc européen qui s’ajoute aux taxes existantes, en attendant le résultat de sa procédure anti-dumping contre l’UE.
Focus sur les importations européennes en provenance d’Ukraine
Les membres du Conseil ont pu échanger sur la situation de la filière ukrainienne du poulet avec le Conseiller aux affaires agricoles, auprès de l’Ambassade de France en Ukraine. Ce pays est un acteur majeur en aviculture.
Sur le premier semestre 2025, les importations européennes de viande de volaille en provenance de pays tiers ont augmenté de 11 % par rapport à l’année précédente, tirées par le Brésil et la Thaïlande, qui représentent respectivement 38 % et 19 % des approvisionnements européens. Les importations en provenance d’Ukraine sont en repli de 13 %, même si ce pays se classe à la troisième place des fournisseurs de l’UE (18 %) devant le Royaume-Uni (5 %).
Concernant les œufs coquille et les ovoproduits, les importations européennes en provenance des pays tiers sont en hausse de 35 % par rapport à l’an dernier, principalement alimentées par l’Ukraine qui couvre désormais 71 % des approvisionnements externes de l’Union européenne. Ces importations d’environ 80 000 tonnes restent toutefois marginales par rapport à la production européenne (6,63 millions de tonnes prévues en 2025) qui alimente en priorité le marché intérieur. Les flux d’œufs en provenance d’Ukraine, sont essentiellement dirigés vers l’Italie, la Croatie, la Pologne, la Lettonie, la République tchèque, les Pays-Bas et l’Espagne.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :
- le diaporama de conjoncture présenté au conseil spécialisé « viandes blanches » du 11 septembre 2025
- les indicateurs de la filière porc
- les indicateurs de la filière volailles et oeufs
- la publication relative à la consommation de produits carnés et d'oeufs
L’enjeu du renouvellement des générations dans les secteurs porcin et avicole
D’après les données de la MSA partagées en conseil spécialisé, les secteurs porcin et avicole/cunicole ont perdu respectivement 3 % et 1,5 % de leurs chefs d’exploitation par an, entre 2014 et 2024 soit plus que la moyenne annuelle observée pour l’ensemble des activités agricoles (- 1,4 %). Avec 10 600 chefs d’exploitation agricole, les éleveurs spécialisés en volailles et lapin représentent 2,6 % des chefs d’exploitations, alors que les 5 700 chefs d’exploitation spécialisés en production porcine ne représentent plus que 1,4 % des chefs d’exploitation.
Si les aviculteurs tendent à rajeunir depuis 2014 et sont en moyenne plus jeunes que l’ensemble des chefs d’exploitation, le constat est inverse pour les éleveurs de porcs. De 2014 à 2024, le taux de remplacement des éleveurs est passé de 94 à 57 % dans le secteur avicole et de 64 à 41 % dans le secteur porcin. Dans le même temps, la taille moyenne des exploitations a augmenté. Pour en savoir plus et retrouver tous les indicateurs de la MSA en open data : https://statistiques.msa.fr/ et https://geomsa.msa.fr/#c=home
Programmes opérationnels pour le lapin
Le dispositif des programmes opérationnels a été étendu au secteur cunicole, dans le cadre de la PAC 2023-2027 : 7 programmes opérationnels ont été agréés en 2025 pour un montant d’aide prévisionnel de plus de 494 000 €, proche de l’enveloppe de 500 000 €/an allouée à cette filière pendant 3 ans pour l’aider à se structurer et se développer.
Depuis le 1er septembre 2025 et jusqu’au 30 septembre 2025, les organisations de producteurs peuvent demander une avance de fonds, dans la limite de 80% de l’aide éligible sur le téléservice dédié de FranceAgriMer. Elles pourront actualiser leurs programmes opérationnels 2025 du 1er au 31 octobre 2025, pour l’année en cours ou les années suivantes. De nouveaux programmes opérationnels pourront également être déposés en octobre, avec effet au 1er janvier 2026.
Dispositifs de soutien en faveur des filières avicole et porcine
Ce conseil a permis de dresser un bilan provisoire des différents dispositifs de soutien déployés en faveur des filières viandes blanches, qu’il s’agisse d’aides de crise ou d’aides structurelles (plan de relance et planification écologique).
Les lauréats retenus dans le cadre des appels à projets 2025 « connaissance », « démultiplication » et « co-innovations » du CASDAR ont également été dévoilés lors de cette réunion. Pour les appels à projets 2026, les dossiers de candidatures pourront être déposés du 22 septembre 2025 au 16 janvier 2026 : https://www.franceagrimer.fr/aides/par-programme/aides-la-recherche-casdar