Achats de vin pour une consommation hors du domicile
Date de publication : 25/11/2020
Synthèse de l'étude "Out Of Home" de Kantar WP, portant sur les achats de vin des Français pour une consommation hors du domicile en 2019.
À la différence de la consommation de vin au domicile, pour laquelle FranceAgriMer dispose de plusieurs outils de suivi, il existe peu d’outils de suivi du vin dans le circuit de la restauration hors domicile, plus difficile à appréhender. L’étude Out Of Home de la société Kantar Wolrdpanel permet ainsi de préciser les spécificités de la consommation de vin des Français sur ce circuit au travers d’un panel de consommateurs qui déclarent en continu l’intégralité des achats réalisés pour une consommation hors de leur domicile.
Méthodologie
Les données étudiées sont issues d’un panel de 7 000 consommateurs (de 15 à 75 ans) qui déclarent, via une application smartphone, tous leurs achats de repas, snacks et boissons pour une consommation hors domicile (hors restauration collective). L’étude porte sur la période allant du 31/12/2018 au 29/12/2019 (CAM P2 2020). Les consommateurs déclarent ainsi, en continu, le lieu d’achat (restaurant, café, fast-food...), l’occasion de consommation (déjeuner, goûter, snacking nuit…), le contenu des achats (sandwich, bière, vin...) et sa destination (pour soi, pour un enfant, pour partager à plusieurs…). Cette méthodologie permet d’avoir accès à de nombreuses informations sur les circuits de consommation plébiscités, sur le profil des consommateurs, mais aussi sur leurs attitudes.
Résultats
En 2019 plusieurs faits marquants sont à retenir :
- la restauration hors domicile représente 27 % de la consommation alimentaire, en croissance de 8 % par rapport à 2015, portée par la progression des achats du petit-déjeuner et du déjeuner ;
- un peu plus d’1/3 des consommations de boissons froides des Français hors de leur domicile sont des boissons alcoolisées mais cela représente la moitié de leurs dépenses, avec des comportements d’achat bien distincts en fonction de l’âge :
- les hommes de plus de 50 ans représentent le cœur de clientèle des boissons alcoolisées : un peu plus de la moitié des Français de moins de 35 ans a acheté une boisson alcoolisée pour une consommation hors domicile, principalement de la bière ou un cocktail, en bars et pubs, quand près des ¾ des plus de 65 ans sont acquis aux vins tranquilles, notamment au restaurant ;
- le circuit hors domicile constitue un circuit clé pour toucher de plus jeunes acheteurs, avec des consommateurs de boissons alcoolisées plus jeunes qu’au domicile et une clientèle plus féminine ;
- 40 % des Français ont consommé du vin tranquille au moins une fois hors de leur domicile, 8 % du Champagne et 7 % du vin mousseux ;
- les vins tranquilles sont particulièrement attachés à l’accompagnement de repas (plus de 40 % des occasions de consommation de boissons alcoolisées) quand les vins effervescents sont davantage présents à l’apéritif (7 % des occasions de consommation de boissons alcoolisées). La bière, consommée tout au long de la journée, bénéficie d’un spectre plus large de consommateurs potentiels : les plus de 65 ans sont acquis à la pause de l’après-midi quand les plus jeunes sont davantage consommateurs de boissons alcoolisées à l’apéritif. La crise sanitaire en 2020 a entraîné un repli des Français vers une consommation au domicile. Au sortir du confinement, ils gardent certaines réserves pour un retour à une consommation hors domicile. Ainsi, alors que l’on retrouve une pénétration similaire à 2019 sur les vins effervescents, on observe toujours un retard de pénétration sur les vins tranquilles en septembre 2020.
Conclusion
Dans un contexte de déconsommation structurelle du vin en France, la filière vin cherche de nouveaux relais de croissance. Avec son potentiel de développement, la restauration hors domicile pourrait porter le renouveau de la consommation de vin. Néanmoins, la concurrence entre boissons alcoolisées s’y renforce, notamment entre le vin et la bière, celle-ci bénéficiant d’un engouement croissant. Si le vin souhaite développer son attractivité, cela passera par une nécessaire adaptation aux spécificités de ce circuit et de ses consommateurs, dans un contexte d’incertitudes face à une crise sanitaire qui se poursuit et qui impacte toujours le hors domicile.