Achats et dépenses des ménages en matières grasses alimentaires

La présente note analyse l’évolution des achats et des dépenses des ménages français de matières grasses alimentaires entre 2008 et 2017, tous circuits confondus. 

Dans cette étude, l’univers des matières grasses regroupe les familles de produits suivantes : • les huiles alimentaires (dont on présente le détail pour l’huile d’olive et l’huile de tournesol) • le beurre • la margarine • les matières grasses allégées solides (laitières, végétales ou mixtes) • la végétaline La réalisation de cette étude est basée sur les achats des ménages ordinaires français pour leur consommation au domicile principal, suivis à partir d’un « panel consommateurs » de la société Kantar WorldPanel qui enregistre les achats de 20 000 ménages représentatifs des ménages ordinaires résidant en France (27 900 000 ménages en 2017). Les ménages déclarent l’ensemble de leurs achats. Toutefois, ce panel ne prend pas en compte les achats dans le circuit « café, hôtel, restaurant », ni les achats des ménages réalisés en vacances ou pour leur résidence secondaire.

Objectifs

L’étude a pour objectif d’analyser de manière transversale la consommation à domicile des ménages en matières grasses alimentaires, que ce soit d’origine animale ou végétale. Deux sous-problématiques sont abordées : les diffé­rences en termes de profil de consommateurs entre les différentes matières grasses, et l’évolu­tion des achats sur la dernière décennie (2008-2017).

Méthodologie

L’étude s’appuie sur les données d’achats des ménages pour la consommation à domicile, col­lectées par le panel de consommateur de la so­ciété Kantar Worldpanel. Le périmètre de produits analysés inclut les huiles alimentaires, le beurre, la margarine, les matières grasses allégées et la végétaline. Les données analysées sont des cu­muls annuels enregistrés sur les années 2008 à 2017. Les indicateurs suivis : le taux d’acheteurs, les quantités achetées (par ménage français et par ménage acheteur), sommes dépensées par un ménage français, le prix moyen d’achat. 

Le profil de consommateur est analysé selon l’âge de la personne responsable des achats dans le ménage, la région d’habitation du ménage et le statut financier du ménage.

Résultats

L’huile et le beurre sont des produits incontour­nables dans les ménages français. Si l’huile de­meure présente dans la quasi-totalité des mé­nages sur toute la période, ses achats diminuent en volume. Les dépenses n’en sont pas impac­tées en raison d’une tendance à la hausse des prix payés, notamment de l’huile d’olive qui par ailleurs gagne des parts du segment des huiles alimentaires. La consommation du beurre est stable sur 10 ans, et les dépenses évoluent à la hausse par la seule augmentation de prix.

Les autres matières grasses subissent davan­tage de revers : déjà nettement moins présentes dans les ménages que le beurre et l’huile, la mar­garine, la végétaline et les matières grasses allé­gées végétales perdent des clients au cours de la période étudiée; la consommation des matières grasses allégées laitières se maintient en taux de pénétration mais baisse en quantité. 

En termes de profil consommateur, le beurre se distingue par son profil « démocratique », pré­sent dans les proportions similaires dans toutes les couches de société et dans l’ensemble de tranches d’âge. Dans la famille des huiles les profils sont très contrastés selon le produit. L’huile d’olive est privilégiée par les ménages âgés et aisés alors que l’huile de tournesol est choisie davantage par les ménages mo­destes. En ce qui concerne les autres matières grasses, la margarine est consommée plutôt par les ménages à faible revenu et âgés. Elle partage son positionnement « sénior » avec les matières grasses allégées végétales, et son positionnement « populaire » avec les ma­tières grasses allégées laitières et la végétaline.

Conclusion

L’huile et le beurre sont des produits incontournables dans les ménages français, mais leurs tendances d’évolution ne sont pas identiques. La consommation du beurre est stable sur la période de 2008 à 2017, alors que les achats des autres matières grasses (huiles, marga­rine, matières grasses allégées solides) affichent des dynamiques plus défavorables. 

Si les matières grasses alimentaires restent présentes dans les foyers quel que soit leur profil en termes d’âge, les ménages séniors en consomment néanmoins nettement plus que les ménages les plus jeunes. L’évolution des habitudes alimentaires, des compétences culinaires ou encore des recommandations nutritionnelles sont des facteurs potentielle­ment contributifs à ces différences de volumes achetés.