Bilan de campagne blé dur (France, UE, Monde)
Date de publication : 13/12/2022
Cette étude annuelle a pour objectif de suivre le marché du blé dur aux niveaux mondial, européen et national. Elle vise à éclairer les professionnels sur l’évolution des marchés en leur fournissant des données chiffrées assorties de commentaires qualitatifs.
Méthodologie
Les données utilisées pour la réalisation de cette étude proviennent des sources suivantes : CIC, USDA, Statcan, TDM, DG Agri, Eurostat, Taxud, Stratégies Grains, Sifpaf, SSP.
Résultats
En 2021, les surfaces en blé dur ont couvert près de 300 000 ha, soit 16 % de plus qu’en 2020, tout en restant inférieures de 10 % à la moyenne quinquennale. Bien que cachant des situations très hétérogènes selon les bassins, le rendement moyen est en hausse sensible tout comme la production. Cette dernière, à 1,58 Mt, affiche + 19 % par rapport à 2020, mais -7 % en moyenne quinquennale. En revanche, la qualité des grains des trois grands bassins de production Centre, Ouest-Océan et Sud-Ouest a pâti de mauvaises conditions climatiques. Comme en 2020/21, les importations de blé dur de la France, dont la quasi-totalité issue des pays de l’Union européenne, ont été limitées en 2021/22. En revanche, les exportations, destinés pour plus de 90 % à des États-membres de l’Union, notamment l’Italie, ont approché 1,1 Mt, soit 30 % au-dessus des ventes de la campagne 2020/21. Comme sur le marché mondial, le marché français a vu les prix du blé dur flamber pendant la campagne 2021/22, avec des niveaux record dès le mois d’août 2021.
En baisse continue depuis 4 ans, les superficies de blé dur de l’Union européenne ont progressé de 5 % en 2021/22, atteignant 2,2 Mha. La production européenne a atteint 7,8 Mt, en hausse de 5 % par rapport à 2020/21, avec une qualité hétérogène et parfois dégradée, du fait de mauvaises conditions climatiques. En lien avec la meilleure production européenne et des disponibilités limitées sur le marché mondial, les échanges intracommunautaires ont progressé de 26 % par rapport à 2020/21 alors que ceux avec les pays tiers ont reculé de 50 %. Les importations sont estimées en très forte baisse, à 1,4 Mt, notamment pour les origines nord-américaines même si elles dominent toujours les flux de blé dur arrivant en UE. Les exportations ont par contre connu un bel essor au cours de cette campagne avec un volume des ventes hors Union européenne estimé à 0,9 Mt ayant pour principales destinations l’Afrique du Nord, le Royaume-Uni et la Turquie. Le bilan de l’Union européenne s’est clôturé en tension, fragilisé par les baisses de production, des stocks bas et le manque de disponibilité en provenance de l’Amérique du Nord. Après une légère contraction début 2022, les cours ont grimpé à nouveau dès le mois d’avril, atteignant des niveaux historiques jusqu’à 545 €/t fin juin 2022 en Espagne. En 2021/22, la production mondiale de blé dur a atteint son plus bas niveau depuis 20 ans, à 30,6 Mt. Touchés par une très forte sécheresse, les producteurs clés, Canada, États-Unis mais aussi Algérie ont enregistré les plus fortes réductions. Ce manque de disponibilités, conjugué à des stocks de report à leur plus bas niveau depuis 14 ans (8 Mt), a conduit à un bilan mondial en forte tension dès le début de la campagne. L’utilisation mondiale, à près de 33 Mt, a reculé de 5 % sur un an et dans certains pays, où la réglementation le permet, le blé tendre s’est substitué au blé dur dans la formulation de pâtes. Estimés à 6 Mt, les échanges mondiaux ont perdu 30 %, par rapport à 2020/21 et les stocks de fin de campagne ont clôturé à un volume estimé à 6 Mt. Bien que le blé dur ait été l’une des seules céréales épargnées par la flambée des prix liée au contexte du conflit en Ukraine, ses cours mondiaux se sont envolés dès le début de la campagne 2021/22 en raison des difficultés d’approvisionnement sur le marché mondial, en particulier au Canada où ils ont franchi les 600 $/t (variété CWAD 1 départ Vancouver) dès le mois de septembre 2021, contre 330 $/t deux mois plus tôt, parvenant à 670 $/t en novembre.