Cartographie des flux de biomasse dans les filières de production de molécules biosourcées
Date de publication : 23/10/2023
Cette étude s’intéresse aux flux de biomasse observés lors du cycle de production d’une douzaine de molécules biosourcées obtenues à partir de céréales, betterave sucrière et oléagineux sur le territoire métropolitain. L’objectif principal est de quantifier ces flux et de les représenter sous forme de diagrammes de Sankey. Cette étude présente également une analyse des freins et leviers de la production de ces molécules ainsi que des éventuelles tensions sur la ressource en biomasse.
Objectifs
L’objectif principal de l’étude est de quantifier les flux de biomasse observés lors du cycle de production d’une douzaine de molécules biosourcées produites dans trois bioraffineries : sucrerie (betterave), huilerie (colza, tournesol) et amidonnerie (blé, maïs) sur le territoire métropolitain et d’en faire une représentation graphique sous forme de diagrammes de Sankey. Le second objectif,
plus qualitatif, est d’analyser les freins et leviers de la production de ces molécules ainsi que les éventuelles tensions sur la ressource en biomasse à moyen terme.
Méthodologie
La méthodologie se décompose en trois phases :
• étude bibliographique (publications, brevets, presse…) et série d’entretiens d’experts afin d’établir des rapports d’analyse détaillée par molécule ;
• analyse des rendements « matière » observés le long des cycles de production de ces molécules (bases de données, entretiens
d’experts) afin d’élaborer les diagrammes de flux des trois bioraffineries étudiées ;
• analyse des conflits et synergie d’usage ainsi que des facteurs de développement de la production de molécules biosourcées (réunions avec un groupe d’experts).
Résultats
La part de carbone actuellement dédiée à la production des molécules biosourcées étudiées est de 0,5 % du carbone disponible, soit une part faible de la ressource en biomasse agricole. Les objectifs de progression annoncés par les industriels à moyen terme feraient progresser ce pourcentage à 1 %. Ce carbone provient en plus forte proportion des sucres (saccharose ou glucose) que des corps gras. Concernant les tensions potentielles sur la ressource, un risque d’asymétrie entre offre et demande a été décelé uniquement pour la bioraffinerie du sucre, notamment du fait du secteur levurier.
Conclusion
Les flux de biomasse agricole affectés à la production des molécules étudiées ne représentant que 0,5 % du carbone consommé
par les trois bioraffineries (sucrerie, huilerie, amidonnerie), la tension sur la ressource liée au secteur « chimie du végétal » s’avère très faible en comparaison des autres usages (alimentation, biocarburants,...). Cette observation est à modérer pour la bioraffinerie du sucre de betterave dont certains coproduits, notamment la mélasse, font l’objet de tensions entre les différentes filières utilisatrices (levurerie, biocarburants, alcool,…).
Les déterminants du développement de la production de ces molécules sont globalement favorables malgré certains freins observés : financement de l’industrialisation et surcoût des molécules biosourcées par rapport à leurs concurrentes pétrosourcées.