Démarches de progrès environnemental pour la filière Fruits, légumes et pommes de terre : états des lieux et enjeux
Date de publication : 02/05/2022
Etude réalisée par le cabinet Greenflex et co-financée par FranceAgriMer et Interfel
Objectifs
En 2021, Interfel et FranceAgriMer ont mandaté GreenFlex afin de disposer d’un état des lieux des démarches d’évolution des pratiques agricoles actuelles, en faisant le recensement et l’analyse des différentes démarches de progrès environnemental existantes et de mesurer le « chemin à parcourir » et les freins éventuels, pour les professionnels de la filière, pour atteindre les exigences des référentiels identifiés.
Méthodologie
42 référentiels français et 22 référentiels utilisés dans différents pays de l’Union européenne ont été étudiés. Cette analyse a été accompagnée d’entretiens auprès de 14 structures collectives sur leur rapport aux référentiels existants. Un focus sur la démarche Haute Valeur Environnementale (HVE) a été réalisé par Bureau Veritas qui a mené différents travaux (comparaison de diagnostics HVE, entretiens avec des auditeurs etc.).
Résultats
De l’analyse des référentiels, il ressort qu’il n’existe pas de référentiel exhaustif adressant directement l’ensemble des enjeux environnementaux, même de façon succincte. Par ailleurs, peu de complémentarités sont à noter entre les référentiels pour approcher l’ensemble des enjeux.
HVE est un référentiel en très forte croissance ces derniers mois dans l’ensemble des filières. Toutefois, malgré la montée en puissance de ce label, certains freins limitent encore sa massification au sein des filières : la lourdeur administrative associée, un manque d’accompagnement et de soutien technique (notamment au moment de l’autodiagnostic), un label associé à une contrainte plutôt qu’à une motivation spontanée de l’exploitant, de plus en plus perçu comme un prérequis pour assurer des débouchés.
Cependant, l’analyse des audits réalisés par Bureau Veritas souligne que les limites à la labélisation sont davantage présentes en élevage ou en grandes cultures et que la labélisation HVE est majoritairement atteignable par la filière fruits et légumes. Le pilier de la certification environnementale de niveau 3 le plus difficile à satisfaire pour la filière fruits et légumes est le pilier phytosanitaire, l’absence d’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) pénalisant automatiquement les exploitants.
Conclusion
Le frein majeur identifié pour déployer les démarches de progrès environnemental est l’accompagnement des agriculteurs dans leurs démarches. Parallèlement il semble nécessaire de mieux communiquer sur les référentiels existants et de les faire connaître aux consommateurs tout en leur assurant une réelle valorisation économique. Cela implique des changements de pratiques, d’organisation et donc des coûts supplémentaires au sein des exploitations.