Evaluation des aides à la modernisation des serres maraîchères et horticoles
Date de publication : 04/02/2014
Rapport d'évaluation des aides à la modernisation des serres maraîchères et horticoles gérées par FranceAgriMer et les Offices agricoles qui l'ont précédé, entre 2002 et 2012. Cette évaluation vise à préciser la pertinence et l'efficacité du dispositif en lui-même, ainsi que sa cohérence avec l'ensemble des dispositifs de financement d'investissements dans les serres, notamment à des fins de réduction de la facture énergétique. L'évaluation différencie les effets observés dans l'une et l'autre filière concernées et se conclue par des recommandations d'optimisation des dispositifs d'aide aux serres.
Objectifs
Cette évaluation entre dans le cadre de la convention entre le Secrétariat Général pour l’Investissement (SGPI) et FranceAgriMer qui prévoit une évaluation des appels à projets confiés à l’établissement pour le compte du SGPI.
En plus de répondre aux questions évaluatives communément utilisées (pertinence, cohérence, efficacité, efficience), cette évaluation s’est attachée à interroger l’hypothèse de la diffusion de l’innovation depuis des exploitations leaders à des exploitations followers. En effet, l’aide au secteur qui précédait celle-ci était une aide de type « guichet », toute exploitation éligible était financée, alors que dans le cadre du PIA, c’est un appel à projets et seuls les meilleurs sont retenus et financés. Des entretiens ont été réalisés par la Junior entreprise d’UniLaSalle Rouen auprès de bénéficiaires, de techniciens ayant accompagné les projets, de financeurs…, afin de recueillir des informations pour répondre à ces questions évaluatives. Cette aide a pris fin et n’a pas vocation à être reconduite.
Méthodologie
Données utilisées :
• données de gestion de ces appels à projets (données de la direction des interventions) ;
• entretiens menés auprès d’acteurs de la filière (bénéficiaires, techniciens, financeurs).
Méthodologie utilisée :
• analyse des bénéficiaires et de leurs projets, des modalités de sélection ;
• détermination des effets de l’aide.
Résultats
Des analyses, il ressort que les objectifs des exploitants convergent avec ceux de l’appel à projets (modernisation de l’outil de production, amélioration de l’impact environnemental, des conditions de travail…). D’un point de vue global, l’aide a contribué à accroître la compétitivité des exploitations notamment grâce au financement de projets innovants et ayant des objectifs d’économie d’énergie, d’eau et de baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires. De l’évaluation du dispositif, il apparaît un effet d’aubaine plutôt faible (16 %) et un effet de levier global important si l’on considère l’effet de levier partiel (66 %) et l’effet de levier pur (16 %). Il apparaît également que ce sont principalement les bassins de production dynamiques qui ont bénéficié de l’aide : Bretagne, Val de Loire et Sud-Ouest. En ce qui concerne la diffusion de l’innovation au sein des filières, l’aide du P3A a été un réel levier et l’information sur les projets qui ont été réalisés a bien circulé. Elle satisfait donc à ses objectifs de permettre à des exploitations leaders d’investir dans du matériel très innovant et de servir de modèle à des exploitations followers qui pourront apprécier les effets de ces investissements et les envisager à l’avenir. Cependant, mesurer le degré de diffusion des innovations selon la réplicabilité des projets financés au sein des filières reste complexe. De plus, l’évaluation souligne la difficulté pour certains acteurs (exploitants, techniciens) à appréhender la notion d’innovation.
Conclusion
En plus de répondre aux questions évaluatives standards, pertinence, cohérence, efficacité, efficience, cette évaluation a permis d’interroger et d’apporter des éléments de réponse à la question de la diffusion de l’innovation dans une filière, quand une politique publique aide les exploitations leaders du secteur.