Evaluation du dispositif de formation du Programme Apicole Européen 2021
Date de publication : 01/02/2023
Ce document constitue une synthèse de l’évaluation du dispositif de formation qui est une composante du Programme Apicole Européen (PAE). L’évaluation a été demandée par ADA France (Association pour le Développement Apicole) en Comité Sectoriel Apicole et mise au programme de l’unité Évaluation de FranceAgriMer.
Les objectifs sont, d’une part, d’évaluer la pertinence et l’efficacité des formations dispensées par les Centres de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) qui ont une spécialité apicole, et d’autre part d’évaluer la pertinence, l’efficacité, l’efficience et la cohérence du dispositif de formation du PAE tout en éclairant la diversité des situations possibles. En effet, les situations des centres sont uniques, liées notamment à leur historique, au turnover important dans les directions de centres ou encore aux décisions politiques du Conseil Régional qui est le premier financeur des formations des CFPPA.
Méthodologie
Le comité de pilotage a rassemblé toutes les directions du Ministère en charge de l’agriculture, les équipes en lien avec l’apiculture à FranceAgriMer, deux DRAAF/Service Régional de la Formation et du Développement (SRFD), ADA France, GDS France (Groupement de Défenses Sanitaires) et INTERAPI (interprofession des produits de la ruche). Il s’est réuni à trois reprises pour suivre l’évaluation et présenter/valider les conclusions aux 15 questions évaluatives (10 sur la formation apicole délivrée en CFPPA et 5 sur le dispositif de formation du PAE). Un groupe de travail entre le Ministère et FranceAgriMer a eu pour objet de rendre opérationnelles les recommandations issues de l’évaluation.
Les données ont différentes sources : bibliographie, données de gestion du dispositif de formation, entretiens qualitatifs et quantitatifs avec dix des onze CFPPA dits apicoles de métropole, deux enquêtes en ligne (auprès des anciens diplômés et de la promotion en cours) et enfin deux études de cas en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Ces deux focus ont permis d’interroger plus largement les acteurs impliqués dans les financements des CFPPA, les formations apicoles et les dynamiques d’installation apicole comme les Conseils Régionaux, les DRAAF/SRFD, les ADA régionales, les Chambres Régionales d’Agriculture et certains Points Accueil Installation en Occitanie.
Résultats
Les CFPPA délivrent plusieurs formations diplômantes en apiculture, certifiées par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA) : le BPREA en spécialité apiculture qui permet d’obtenir le niveau 4 nécessaire pour la capacité agricole et être ainsi éligible à la Dotation aux Jeunes Agriculteurs (DJA) et le Certificat de Spécialisation (CS) Apiculture qui permet de former spécifiquement de futurs apiculteurs ayant déjà un diplôme agricole de niveau 4. Ces formations nécessitent une habilitation qui certifie la qualité (formateurs, intervenants et enseignements délivrés). Par ailleurs, les centres sélectionnent les candidats les plus motivés avec les meilleurs projets d’installation viables qui pour une large partie s’installent effectivement ou se tournent vers le salariat.
Maintenir cette offre de formation coûte cher pour le centre (experts, matériels pédagogiques, pratiques et visites), surtout lors-qu’il y a peu de stagiaires puisque les Conseils Régionaux financent un coût horaire de formation à l’heure et par stagiaire dans le cadre de marchés publics de formation ouverts à la concurrence.
Conclusion
Ces formations ont été jugées efficaces et pertinentes pour délivrer les compétences requises pour des apiculteurs professionnels même s’il semble irréaliste de former parfaitement un apiculteur en un an alors que les stagiaires sont souvent des adultes non issus du monde agricole et pour une majorité d’entre eux en reconversion professionnelle. Le dispositif de formation du PAE est donc jugé pertinent en permettant de développer des formations pour des apiculteurs professionnels, et efficace car les diplômés s’installent ou deviennent des salariés. Le dispositif est cohérent en interne avec les autres dispositifs du PAE et en externe en cofinançant des dépenses complémentaires à celles financées par les Conseils Régionaux. Cette aide contribue au maintien d’un outil de qualité, en devenant pour certains centres indispensables (effet d’aubaine limité) et constitue même un moteur de développement de la qualité des formations (effet levier avéré).