Évaluation et suivi de la contribution sociale et économique de la filière des macroalgues
Date de publication : 18/10/2024
L’étude fournit des données concernant la filière française de macroalgues, en vue d’aider ses acteurs à définir un plan d’action commercial. Elle vise par ailleurs à caractériser le marché des algues, attestant en particulier de sa diversité et sa délimitation.
Objectifs
L’étude fournit des données concernant la filière française de macroalgues, en vue d’aider ses acteurs à définir un plan d’action commercial. Elle vise par ailleurs à caractériser le marché des algues, attestant en particulier de sa diversité, et sa délimitation.
Méthodologie
L’étude comprend cinq parties principales. La première se propose d’identifier les espèces qui constituent le marché. La deuxième compare le marché français avec les principaux pays concurrents. La troisième consiste en un focus sur la consommation et l’évolution des achats de produits algaux dans les secteurs alimentaire et cosmétique beauté. Pour ce faire, deux phases d’enquêtes exploratoires (d’ordre qualitatif et quantitatif) ont été conduites. Les données récoltées ont permis de réaliser la quatrième étape, qui vise à déterminer les potentiels d’évolution de la filière.
Enfin, cette étude examine la faisabilité d’une collecte de données régulière auprès des acteurs constitutifs de la filière. Certains d’entre eux ont été interrogés dans le but de mesurer leur potentiel d’adhésion à un nouveau système de collecte de données.
Résultats
Le secteur des macroalgues connaît une expansion notable en France. La filière se tourne d’abord vers l’extraction industrielle des hydrocolloïdes (alginates, carraghénanes, agar-agar), puis la transformation, principalement destinée aux marchés agricoles, beauté-bien-être et alimentaire. L’intégration d’entreprises à de grands groupes généralistes, et le foisonnement de start-up développant de nouveaux usages et modes de production, viennent depuis peu accentuer cet essor.
En France, la diversité de l’offre des macroalgues apparaît particulièrement lorsqu’elle est comparée avec celle des principaux pays concurrents. En effet, en évaluant les marchés de la Corée du Sud, de la Norvège, du Canada, de l’Irlande et de l’Islande, on observe que la plupart de ces pays ont tendance à se spécialiser sur une ou deux productions phares. À titre d’exemple Pyropia constitue 70 % de la valeur de la production coréenne (elle se trouve représentée dans les cuisines et les étalages français sous forme de feuilles de Nori).
Les contraintes environnementales, et le cadre réglementaire qui en découle, s’avèrent être les principaux freins pour une massification de la production. Entre autres réponses, le développement de l’algoculture est envisagé. Ce modèle pourrait permettre de préserver le milieu naturel tout en sécurisant la production. Cependant, l’étude révèle que l’algoculture française n’est encore que faiblement rentable.
Ainsi, à l’échelle nationale, la consommation des macroalgues suscite un engouement croissant, et elle évoque pour près de 95 % de la population une alimentation saine, nutritive et soucieuse de son empreinte écologique. Il en va de même pour le secteur cosmétique dont les consommateurs perçoivent les macroalgues comme des ingrédients naturels, innovants et bénéfiques pour la peau. Malgré un enthousiasme global, la pénétration de la production nationale peine à dépasser les réseaux de distribution spécialisés, l’offre accusant un manque d’accessibilité pour environ 54 % d’acheteurs des produits cosmétiques. Les macroalgues souffrent encore d’une certaine méconnaissance publique, pouvant freiner leur démocratisation.Ainsi, une adoption plus large des algues produites en France, principalement dans le domaine alimentaire, nécessite une communication révisée, passant par exemple par une acculturation aux produits et aux filières.
En outre, la filière macroalgues devra trouver des réponses à un manque chronique de matière première, à un cadre réglementaire strict et à une féroce concurrence extérieure.
Par ailleurs, le renforcement de la filière impliquera l’amélioration, voire la refonte, d’un système de suivi/collecte de données (récolte, vente, prix…), pour le moment lacunaire et hétérogène. Du côté des acteurs, l’étude dé