Évolution des achats de boissons alcoolisées par les ménages français pour leur consommation à domicile, entre 2008 et 2016
Date de publication : 23/10/2019
Analyse de l’évolution des achats de boissons alcoolisées par les ménages français pour leur consommation à domicile, entre 2008 et 2017, tous circuits confondus. La consommation à domicile des boissons alcoolisées est appréciée ici via les taux d’acheteurs, les sommes dépensées et les volumes achetés, ainsi que la répartition des volumes et des dépenses de ce segment entre les différentes familles d’alcool.
Objectifs
L’étude a pour objectif d’analyser de manière transversale la consommation à domicile de ménages en boissons alcoolisées. Deux sous-problématiques sont abordées : les différences en termes de profil de consommateurs entre les différentes familles de boissons alcoolisées, et l’évolution des achats sur la dernière décennie (2008-2017).
Méthodologie
L’étude s’appuie sur les données d’achats des ménages pour consommation à domicile, collectées par le panel de consommateur de la société Kantar Worldpanel. Le périmètre de produits analysés inclut les vins tranquilles et effervescents, la bière, les spiritueux, les produits intermédiaires et le cidre. Les données analysées sont des cumuls annuels enregistrés sur les années 2008 à 2017. Les indicateurs suivis sont : le taux d’acheteurs, les quantités achetées (par ménage français et par ménage acheteur), les sommes dépensées par un ménage français, le prix moyen d’achat. Le profil de consommateur est analysé selon l’âge de la personne responsable des achats du ménage, la région d’habitation du ménage, le statut financier du ménage et le nombre de personnes au foyer.
Résultats
L’analyse de l’évolution des achats de boissons alcoolisées par les ménages français pour leur consommation au domicile principal confirme une baisse de la consommation de l’alcool concentrée essentiellement dans le segment du vin tranquille, et touchant principalement son produit phare, le vin rouge, dont la consommation et le taux de clientèle diminuent systématiquement. Elle met également en évidence les logiques de remplacement générationnel à l’œuvre dans ce recul des achats du vin tranquille, concurrencé de manière croissante par la bière. Cette dernière bénéficie d’une dynamique positive sur tous les aspects : le taux de pénétration, les quantités consommées, les sommes dépensées, mais aussi en termes de structure démographique de sa clientèle. Son profil se « démocratise » au sens large du terme, dépassant les frontières de revenu mais aussi d’âge ou de région, et se rapprochant de la structure des ménages français.
La bière devient ainsi petit à petit un produit généralisé dans l’ensemble de la population comme l’était le vin autrefois, même si elle reste un alcool de choix des jeunes générations et que les plus âgés restent encore largement attachés à la consommation du vin rouge.
Par contraste, le vin tranquille affiche un profil résolument âgé, tant sur le vin rouge que sur le vin rosé, et perd progressivement son aspect populaire avec une certaine désaffection des ménages les plus modestes.
Les données des achats de ménages confirment également la montée en gamme du segment des vins tranquilles, et notamment du vin blanc.
Dans le segment des vins effervescents, le profil du champagne se fait de plus en plus sélectif, les vins mousseux le remplaçant chez les ménages jeunes ou à faible revenu.
La consommation des spiritueux reste globalement stable malgré les dynamiques négatives affectant le taux de consommateurs des deux lignes phares de ce segment, les whiskys et les anisés. Mais ces difficultés ne semblent pas concerner d’autres produits associés à l’apéritif ou aux autres occasions festives de consommation de l’alcool : les autres spiritueux, notamment des alcools blancs de type téquila/gin/vodka, ainsi que les produits intermédiaires (dont les apéritifs à base de vin, en particulier). Ces résultats, ainsi que le succès de la bière, semblent en effet confirmer le déplacement de la consommation d’alcool vers des occasions hors repas, l’alcool quittant progressivement l’univers alimentaire au profit de l’univers de loisirs.
Conclusion
Au final, la structure des achats de boissons alcoolisées évolue vers plus d’équilibre entre différents types de produits, le vin tranquille perdant progressivement sa position hégémonique.