Impacts du Covid 19 sur l'évolution de la consommation
Date de publication : 25/06/2020
L’étude a pour objectif de rassembler dans un seul document l’ensemble des informations pertinentes à l’analyse de l’effet potentiel de la crise de la Covid-19 sur la consommation alimentaire en France, en particulier pour le porc, la volaille et les oeufs.
Méthodologie
L’étude repose sur l’analyse des données et publications issues des sources diverses : données du panel consommateur Kantar Worldpanel, données du panel distributeur IRI, relevés de prix du Réseau des Nouvelles de Marchés de FranceAgriMer, données de sondages publiés et des analyses de cabinets d’études spécialisés dans le comportement de consommateur.
Résultats
Les principaux résultats à retenir sont les suivants :
- la crise de la Covid-19, le confinement et la situation épidémique ont profondément modifié le comportement d’achat des Français avant et pendant la phase de confinement, à la fois sur les pratiques d’achats et en ce qui concerne le choix de circuits et produits ; le retour « à la normale » ne se fait que progressivement au cours de l’été ; -si la fermeture de la restauration fait exploser les dépenses pour la consommation à domicile, toutes les catégories de produits n’en bénéficient pas de la même manière : les produits conviviaux, le snacking et les produits jugés non essentiels (boissons) sont exclus de cette tendance positive ;
- à l’inverse, les produits non périssables (conserves, surgelés, pâtes…), les produits de base, les aides à la cuisine ou encore les produits pratiques ont le plus bénéficié de ce report vers le domicile et de la peur de manquer ;
- malgré les changements de pratiques, les Français maintiennent, au moins dans le déclaratif, leur volonté de consommer mieux et plus responsable ; -parmi les tendances préexistantes, le locavorisme (circuits courts, priorité aux produits locaux et au « made in France ») semble ressortir renforcé de la crise ;
- le bio, malgré une croissance forte pendant le confinement, pourrait être davantage en difficulté par la suite face au ralentissement du développement de l’offre et au contexte économique dégradé ;
- le pouvoir d’achat semblerait en effet un facteur clé pour la poursuite de ces tendances à la consommation « qualitative » dans la mesure où la crise de la Covid-19 s’accompagne d’un sentiment de hausse de prix chez les consommateurs, qu’elle soit réelle ou perçue, liée au changement de circuit ou de composition de paniers ou à l’inflation elle-même.
Conclusion
Malgré le bouleversement du quotidien du consommateur, la crise semblerait conforter, dans l’esprit des Français, l’idée du besoin d’aller vers une consommation plus raisonnée. Loin de concentrer les préoccupations des Français en matière d’achat sur la question de prix et de santé, la crise semblerait renforcer, au moins dans les intentions, certaines tendances préexistantes qui auraient pu souffrir de ce changement d’optique provoqué par l’épidémie. Cependant, l’avenir de ces tendances dépendra tant des volontés que des capacités des consommateurs à modifier leurs habitudes, à intégrer leurs contraintes du quotidien et à payer pour la « qualité » recherchée.