Implications d'une hausse du taux d'auto-approvisionnement pour la filière fruits, légumes et pommes de terre frais
Date de publication : 07/11/2023
Auteurs : Agrex Consulting pour Interfel et FranceAgriMer
Cette étude, a pour objectif principal d’amener des pistes de réflexion en vue d’un accroissement du taux d’auto-approvisionnement de la filière française des fruits et légumes frais.
Méthodologie
Elle s’est appuyée sur une analyse détaillée de quelques filières françaises (7 études de cas) ainsi que sur un benchmark de filières étrangères (dont 13 couples espèces-pays étudiés en détails avec des entretiens), en vue de conclure sur les freins et les leviers à actionner pour les 3 grands types de culture : culture sous serre et abris, arboriculture, et culture de plein champ.
Résultats
L’étude met en évidence une forte disparité des taux d’auto-approvisionnement (TAA) des filières fruits et légumes françaises. Pour les cultures sous serre / abris, les TAA sont très variables : 72 % en concombre, 58 % en tomate, 45 % en courgette, 39 % en aubergine, 19 % en poivron. Les TAA des cultures arboricoles françaises sont également très variables : 85 % en pomme, 75 % en abricot, 69 % en cerise de table, 54 % en pêche-nectarine, 42 % en poire, 33 % en kiwi, 30 % en raisin de table et 15 % en framboise. Globalement, en culture de plein champ, les TAA sont supérieurs à 60 % (81 % en oignon, 64 % en carotte).
L’étude a permis de faire émerger les principales problématiques communes aux différentes filières agricoles. On note notamment des enjeux concernant : la recherche de méthodes de lutte alternatives, le manque de main-d’œuvre et le renouvellement des générations, les coûts de production élevés, la consommation et la communication concernant l’origine France et autres mentions positives.
L’étude a également mis en évidence des problématiques spécifiques à chaque filière comme par exemple l’installation et la modernisation des serres ; la sélection variétale, l’irrigation et le stockage pour les cultures de plein champ et la rénovation des vergers pour l’arboriculture.
Le travail de benchmark avec les filières étrangères a mis en évidence certaines pratiques favorables sur le taux d’autoapprovisionnement. Même si un certain nombre de mesures prises à l’étranger peuvent être transposées aux filières françaises, les réponses doivent être adaptées dans la mesure où celles-ci évoluent dans un contexte réglementaire, fiscal, et social parfois très différent de leurs concurrents européens ou mondiaux.
Certains leviers ont été identifiés par l’étude pour contribuer à l’amélioration ou au maintien du TAA des filières françaises selon les modes de production.
Conclusion
L’étude a permis de faire un état des lieux de la filière française en identifiant les principales problématiques. Ces enjeux sont connus depuis plusieurs décennies, mais les tensions exacerbées de ces dernières années (changement climatique, augmentation de la pression des ravageurs, raréfaction de la ressource en eau, inflation, crise de l’énergie, pénurie de main-d’œuvre) ont accentué les enjeux concernant l’autonomie alimentaire.