Légumineuses et autres protéines végétales : évolution des achats en France
Date de publication : 04/11/2024
Période concernée : Années 2015 à 2022
Auteurs : Unité Consommations et valorisations alimentaires - SAET - DMEP - FranceAgriMer
Dans un contexte de baisse des achats de produits animaux, l’étude dresse un état des lieux des achats des ménages, pour leur consommation à domicile, d’alternatives végétales et plus particulièrement de légumineuses.
Objectifs
Depuis plusieurs années, les Français font état d’une volonté de réduire leur consommation de produits animaux, que ce soit pour des raisons environnementales, nutritionnelles ou encore de santé. Ce recul des achats des ménages en produits carnés et, de fait, des apports de protéines animales, interroge sur la place accordée aux alternatives végétales, dont les apports en protéines peuvent être nutritionnellement intéressants. Ces alternatives seront essentiellement étudiées à travers les légumineuses (sous forme sèche et d’épicerie), mais aussi à travers l’offre végétale incluant les substituts aux produits animaux et les produits à base de soja. L’objectif de cette étude est de mettre en lumière l’évolution des achats de légumineuses et des autres alternatives végétales, d’identifier le profil des ménages acheteurs de ces produits et, enfin, de s’intéresser à une éventuelle compensation de la baisse des apports en protéines animales par une augmentation des ceux en protéines végétales.
Méthodologie
Les données d’achat pour la consommation à domicile utilisées sont issues du panel consommateurs Kantar Worldpanel de 20 000 ménages, représentatifs de la population française. La disponibilité des données pour les légumineuses et produits à base de soja couvre la période 2015-2022, et 2020-2022 uniquement pour les substituts végétaux. Les variables utilisées reprennent, entre autres, les pourcentages de ménages acheteurs, les quantités achetées par ménages, mais aussi celles achetées par les ménages seuls. Les données sont souvent indicées et comparées à une moyenne nationale (base 100). Enfin, des éléments d’une étude réalisée, pour FranceAgriMer, par des étudiants ingénieurs de l’Institut Agro Rennes Angers et visant à approfondir le rôle des déterminants économiques dans les dynamiques de substitution des protéines animales par des protéines végétales en France viendront compléter l’analyse.
Résultats
L’étude présente l’évolution des achats de légumineuses réalisés par les ménages français depuis 2015. Tandis que les achats de protéines animales reculent depuis plusieurs années, ceux de légumineuses se développent. Entre 2015 et 2022, ils ont progressé de 16 % en volume mais restent à des niveaux relativement faibles : 5 kg par ménage et par an contre 15 kg de viande de boucherie fraîche ou encore 17 kg de pâtes. Les lentilles sont les légumineuses les plus achetées, elles représentent 32 % des volumes juste devant les haricots (30 %), suivis des flageolets verts (22 %). Les pois chiches représentent seulement 14 % des quantités achetées mais enregistrent la plus forte progression sur la période.
Les ménages de plus de 50 ans achètent le plus de légumineuses, de l’ordre de 15 % supplémentaires par rapport à la moyenne nationale. Les sur-consommateurs de légumineuses sont également souvent des personnes seules ou des foyers sans enfant habitant dans le sud de la France. Les sur-consommateurs de légumineuses apparaissent aussi sur-consommateurs de viandes de boucherie. Cela ne permet pas d’identifier, à partir des données traitées, une stratégie de compensation pour leurs apports en protéines entre origines animale et végétale, alors que des données déclaratives témoignent de tels comportements de compensation. En effet, certains ménages consommant moins de viandes se reporteraient vers des achats de légumineuses ou encore de substituts végétaux. En ce qui concerne les substituts végétaux, les plus de 65 ans sont peu nombreux à en acheter, sauf pour les matières grasses allégées végétales porteuses d’allégations santé, importantes pour cette tranche d’âge vieillissante. À l’inverse, les moins de 50 ans sont relativement nombreux à acheter des substituts végétaux mais, compte tenu de prix relativement élevés, les 50 à 64 ans en restent finalement les consommateurs les plus importants. Parmi ces produits, les boissons végétales représentent les plus gros volumes achetés, suivis par les produits à base de soja, l’ultra-frais végétal et les matières grasses allégées végétales.