Marché des vins HVE en France

Synthèse de l'étude sur le marché des vins HVE en France, mené par le cabinet d'étude Soliance. 

La production sous certification HVE en viticulture s’est fortement développée au cours des dernières années (6 699 exploitations certifiées HVE en 2020). La filière vitivinicole étant précurseur dans le domaine de la certification environnementale, ce sont plus de 80 % des exploitations agricoles ayant adopté cette démarche qui sont désormais certifiées HVE. Ces évolutions montrent l’intérêt croissant des viticulteurs de s’inscrire dans la transition écologique. Cependant les connaissances et les informations sur le marché des vins HVE sont encore très limitées. FranceAgriMer a donc décidé de mettre en place une étude pour faire un état des lieux. 

Méthodologie 

La méthodologie qui a été appliquée s’articule en trois phases. En premier lieu une analyse documentaire a été réalisée à partir de rapports d’études, de statistiques et de données quantitatives. Ensuite, un ensemble d’entretiens auprès d’acteurs « têtes de réseau » de la filière, de professionnels et de consommateurs, ont été conduits. Enfin, une réflexion prospective a été mise en place pour élaborer des scénarios d’évolution de la HVE. 

Résultats 

Depuis les années 90, le sujet de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) se développe dans la filière vin française et une multitude d’initiatives et labels sont apparus. La certification HVE est majoritaire et concerne plus de 15 000 exploitations. L’agriculture biologique arrive ensuite avec un peu moins de 10 000 exploitations. Les autres démarches environnementales concernent moins de 2 500 entreprises. La certification HVE présente un dynamisme variable selon les régions. 

Les vins HVE sont distribués majoritairement via la GMS où ont lieu 83 % des achats. Ce circuit a fortement plébiscité l’offre HVE, bien que certaines enseignes privilégient le bio. 

Parmi les principaux avantages perçus de la HVE par les professionnels, il y a notamment la mise en avant de pratiques vertueuses déjà existantes mais peu connues. Ce label couvre également un champ plus large que le strict aspect « environnement », contrairement à d’autres certifications. La certification HVE est aussi souvent perçue comme un premier pas vers une agriculture plus « verte », pouvant faciliter le passage à d’autres labels ou démarches. Le coût de la démarche est en majorité jugé relativement faible. Enfin, la possibilité de certification collective a été la clé du succès, permettant d’amortir les coûts et d’accroître rapidement les surfaces et les volumes certifiés. En revanche, le calcul des indicateurs représente souvent un frein administratif dans les démarches HVE. De même certains professionnels connaissent des freins économiques, notamment les multi-labellisés. La faible notoriété de ce label auprès des consommateurs, l’absence de reconnaissance à l’export ainsi que le manque de valorisation des prix en GMS sont autant de freins au développement de la HVE. 

Conclusion 

La certification HVE s’inscrit dans un panel de labels environnementaux très fourni. Malgré un fort développement suite à la sollicitation des GMS, le label manque de visibilité auprès des consommateurs qui ne s’y retrouvent pas face à la multitude de démarches environnementales. La HVE connait un développement variable en fonction des régions mais autorise les démarches collectives qui facilitent l’engagement des producteurs. L’avenir de la HVE dans la filière vitivinicole semble fortement reposer sur le consentement à payer des consommateurs et sur l’harmonisation de la filière sur ce sujet.