Marché mondial du lactosérum
Date de publication : 12/09/2024
Période concernée : 2010-2023
Auteurs : Élevage - Analyse économique des filières - Direction marchés, études et prospective - FranceAgriMer
Étude sur les évolutions récentes du marché mondial du lactosérum.
Objectifs
Cette étude est un état des lieux actualisé du marché mondial de ce coproduit de la filière laitière, issu des productions fromagères. Après une première étude en 2013, l’enjeu est de souligner les principaux développements que le marché a connus depuis cette date.
Méthodologie
Cette étude se base essentiellement sur des données des douanes, obtenues via Trade Data Monitor. Elles ont été éventuellement vérifiées et comparées aux données de la FAO, ou dans certains cas, retravaillées si les valeurs unitaires ne correspondaient pas aux produits. Deux codes douaniers ont été retenus, le HS 040410 et le HS 350220. Dans de rares cas, des données miroirs ont dû être utilisées, et dans le cas de la Russie et de la Biélorussie, les données de 2021 ont été reconduites sur 2022 et 2023.
Des données de production ont également été mobilisées, issues de diverses sources : enquête laitière mensuelle ou annuelle, Eurostat, USDA…
Ces données ont été complétées par une approche qualitative, correspondant d’une part à une recherche bibliographique, avec notamment des sources USDA et Business France, et d’autre part, à une série d’entretiens avec des acteurs de la filière laitière, spécialistes du lactosérum.
Résultats
Entre 2010 et 2023, les volumes de lactosérum échangés sur le marché mondial ont continué de se développer. Les principaux acteurs exportateurs sont restés les mêmes. Par la nature de coproduit du lactosérum, ces zones exportatrices sont aussi les grandes zones productrices de fromages, à savoir l’Union européenne à 27, et les États-Unis, qui, à eux deux représentaient 70 % des exportations en 2023. Au sein de l’UE, de nouvelles tendances se dégagent : les pays se sont de plus en plus tournés vers l’exportation en direction des pays tiers, tandis que les échanges intracommunautaires ont plafonné. La production s’est développée chez d’anciens petits acteurs comme la Pologne et l’Irlande.
À l’échelle mondiale, la Biélorussie prend de plus en plus de parts de marché. Cette dernière exportait uniquement vers la Russie en 2010, mais s’est diversifiée depuis 2017, et en 2023, les deux tiers de ses envois ont été faits vers d’autres pays, dont la Chine. En parallèle, l’Australie et l’Argentine ont plutôt eu tendance à se retirer du marché mondial du lactosérum.
En dehors des échanges intra-UE 27 qui sont conséquents et parfois même sous forme brute liquide, la Chine est restée le principal importateur de ce produit, suivie de l’Indonésie et de la Malaisie. Sur ces marchés, la demande est principalement tirée par le débouché de l’alimentation animale. Mais en Chine, les dernières années ont été marquées par une hausse de la demande pour les fabrications de poudres infantiles « locales », recomposées grâce aux produits importés, dont le lactosérum. Par ailleurs, le marché chinois fait face à plusieurs problématiques liées à la diminution de la natalité, qui fait baisser la demande, à la fois sur la poudre infantile et sur la viande (et donc sur la demande pour l’alimentation animale). Chez les autres importateurs historiques, les volumes importés ne progressent plus (Indonésie, Malaisie, Japon…). Les seuls débouchés où le développement est encore fort sont le Vietnam et les Philippines.