Marchés mondiaux des produits aquatiques et opportunités de positionnement pour les opérateurs français
Date de publication : 25/06/2020
Synthèse de l'étude portant sur les opportunités de positionnement à l'export et à l'import pour les opérateurs français de la filière pêche et aquaculture et conduite par le groupement Via aqua-Business France- Sopexa.
A travers cette étude, l’Unité Pêche et aquaculture de la Direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer cherche à analyser les opportunités d’amélioration du positionnement déficitaire de la France dans le domaine des produits aquatiques, à la fois en améliorant la stratégie à l’export qu’en adoptant une stratégie de sécurisation des risques d’approvisionnement à l’import.
Méthodologie
L’étude a été découpée en deux sections distinctes : le volet importation et le volet exportation, celui-ci devant occuper la part la plus approfondie. Pour le volet export, après une analyse globale des exportations de produits aquatiques, une sélection a été faite sur 25 couples pays-produits qui ont donné lieu à des fiches synthétiques mobilisables pour les opérateurs français, sur la base d’une présélection, qui s’est basée sur un score basé sur 8 critères : importance du pays dans l’export français du produit, évolution des exportations françaises vers ce pays, évolution de l’exportation française du produit vers ce pays, importance du produit dans l’export français, importance du pays dans les importations mondiales de ce produit, importance de l’origine européenne dans l’import du produit du pays, importance de l’origine française dans l’import, intensité des importations de produits aquatiques dans le pays, importance des produits agroalimentaires français dans le pays. Dans ces fiches, étaient compris des éléments sur les concurrents de ces opérateurs français ainsi que des éléments qualitatifs issus d’entretiens avec ces opérateurs et les importateurs des pays sélectionnés. Pour le volet import, les flux d’importation de la France entre 2010 et 2018 ont été analysés, ce qui a permis d’identifier les douze espèces correspondant aux flux les plus sensibles pour les importateurs et industriels français. Les espèces sélectionnées ont fait l’objet d’une analyse bibliographique et d’entretiens auprès de professionnels spécialistes, regroupés dans des fiches synthétiques. Une matrice des risques à l’import a pu ainsi être réalisée afin d’avoir une évaluation des menaces pesant sur les approvisionnements des importations de produits aquatiques en France.
Résultats
Au-delà des 25 fiches {pays ; produits}, quelques éléments généraux ont été apportés par l’étude, au travers d’une analyse AFOM (atouts – faiblesses – opportunités – menaces) ainsi que d’un tableau évoquant le potentiel export des produits aquatiques français par zone géographique. Globalement, si la France a une renommée gastronomique mondiale, elle est peu connue pour ses produits aquatiques qui, malgré des forces certaines (logistique efficace vers les pays européens, force d’innovation), souffrent d’une offre peu visible dans un marché mondial de prix qui la dessert. Dans ce cadre, l’augmentation mondiale de la consommation de produits aquatiques peut soutenir les exportations françaises qui pourraient, pour certains produits, se positionner sur le haut de gamme dans le cadre de campagnes de communication groupées avec d’autres produits français, malgré les critiques récurrentes sur l’impact de la surpêche sur la biodiversité aquatique. Au niveau mondial, l’Europe de l’Ouest et du Sud restent les zones principales d’exportations de la France. Néanmoins, les perspectives semblent limitées en Europe de l’Est. L’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est offrent des conditions de concurrence très peu favorables mais un marché gigantesque. Sur le volet des importations, après une analyse portant sur 12 espèces principales, il a été relevé que les parades possibles aux points de vulnérabilité sont du ressort des entreprises dans le cadre d’une stratégie de gestion des risques. Le recours à l’import est globalement stable en volume, mais augmente en valeur. Près de la moitié des importations est utilisée en tant que matière première pour la transformation française. L’import français montre des points de vulnérabilité au niveau de la production, des aspects politiques et réglementaires, des relations commerciales, de la logistique et de l’image. Des stratégies de sécurisation des approvisionnements peuvent être mises en place pour lutter contre ces vulnérabilités. Ce sujet réclame peu d’intervention de l’État (sauf à développer l’aquaculture nationale), si ce n’est pour aider ces actions individuelles ou collectives et être à l’écoute des demandes des entreprises sur les aspects géopolitiques (autorisation d’importation de nouveaux pays/ espèces).