Nouveaux gisements de biomasse végétale fermentescible, et des conditions de leur mobilisation pour la méthanisation
Date de publication : 25/09/2024
Cette étude vise à évaluer le potentiel méthanisable des gisements qui, à ce jour, ne sont pas encore recensés dans l'ONRB. Il s'agit notamment des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), des surplus fourragers, des résidus de culture (hors pailles de céréales), des bandes enherbées, des déchets verts ainsi que des fauches de bord de route. L'analyse s'étend également aux conditions de mobilisations de ces gisements en tenant compte des dimensions socio-économiques et environnementales. Ainsi, le gisement avec le plus gros potentiel estimé est celui des CIVE, avec 67 TWh PCS biométhane en France métropolitaine. Suivent les cannes de maïs, avec 11 TWh PCS.
Objectifs
La méthanisation fait partie des énergies vertes proposées comme solutions de décarbonation du mix énergétique français. Elle présente l’avantage de pouvoir utiliser le réseau de gaz existant, ou de générer chaleur et électricité dans les zones non raccordées au réseau. Cependant, son développement implique d’accroitre son approvisionnement en biomasse fermentescible, ce qui pourrait générer une concurrence entre production de biogaz et production alimentaire. Les autres usages de la biomasse sont également à considérer. L’objectif de cette étude est ainsi d’étudier des ressources jusque-là peu ou pas exploitées, donc sans concurrence d’usage et d’en estimer le potentiel pour la méthanisation. Dans la première phase de l’étude, les conditions technicoéconomiques, sociales, logistiques, etc. de leur mobilisation ont été questionnées afin de vérifier le caractère réaliste de leur mobilisation ; dans une seconde partie, les quantités maximales mobilisables pour la méthanisation ont été estimées. Une borne supérieure est ainsi obtenue pour la France métropolitaine, à laquelle il est possible de comparer les résultats des différentes projections et prospectives existant dans la littérature.
Méthodologie
30 enquêtes, équitablement réparties sur le territoire, ont été réalisées auprès d’acteurs terrain pour recenser les atouts et les freins à la mobilisation des différentes biomasses végétales sélectionnées. Des entretiens avec 6 experts de la méthanisation se sont tenus en complément.
Les données des Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) ont été utilisées pour estimer la mobilisation actuelle de ces biomasses. Enfin, le potentiel maximal de mobilisation a été estimé, en tonnes de matières sèches (t MS) et térawattheure en pouvoir calorifique supérieur (TWh PCS). Les méthodes d’estimation sont adaptées à la biomasse considérée. Dans tous les cas, l’usage alimentaire est jugé prioritaire – la mobilisation des biomasses pour la méthanisation ne doit pas impacter la production alimentaire.
Résultats
Le gisement avec le plus gros potentiel estimé est celui des cultures intermédiaires à vocation énergétiques (CIVE), avec 67 TWh PCS biométhane en France métropolitaine. 30 % de ce potentiel est issu des CIVE d’été et il est ainsi plus particulièrement sensible aux aléas dus au changement climatique (manque d’eau à la levée).
Les cannes de maïs constituent la seconde ressource au potentiel le plus prometteur, avec 11 TWh PCS. Il n’y a pas de frein majeur à leur mobilisation, si l’agriculteur trouve un débouché. Le sorgho peut être mobilisé de la même manière, en remplacement du maïs sur les zones sensibles à la sécheresse.
Les surplus fourragers (maïs, foin et herbe de pâture) présentent un bon pouvoir méthanogène, mais leur usage entre en compétition directe avec l’alimentation animale. 30 TWh PCS pourraient être produits au maximum, si la méthanisation remplaçait l’élevage dans les zones récoltables (passage des machines possible). Ce potentiel tombe évidemment à zéro si la décapitalisation des cheptels est endiguée ou si les agriculteurs changent l’orientation de ces surfaces (par l’implantation de grandes cultures).
Les autres ressources étudiées sont plus difficilement mobilisables. Ce n’est donc pas sur elles que les politiques de développement de la méthanisation doivent concentrer leurs efforts.
Document principal
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Documents associés
- Rapport d'étude "Nouveaux gisements de biomasse végétale fermentescible, et des conditions de leur mobilisation pour la méthanisation" 25/09/2024 - pdf – 3.30 MB
- Synthèse d'étude "Nouveaux gisements de biomasse végétale fermentescible, et des conditions de leur mobilisation pour la méthanisation" 25/09/2024 - pdf – 1.03 MB
- Fiche gisement : CIVE d'hiver 27/09/2024 - pdf – 949.20 KB
- Fiche gisement : CIVE d'été 27/09/2024 - pdf – 958.69 KB
- Fiche gisement : Surplus fourrager 27/09/2024 - pdf – 1.99 MB
- Fiche gisement : Résidus de cultures (hors pailles de céréales) 27/09/2024 - pdf – 2.30 MB
- Fiche gisement : Fauches de bord de route 27/09/2024 - pdf – 2.25 MB
- Fiche gisement : Bandes enherbées 27/09/2024 - pdf – 2.94 MB
- Fiche gisement : Déchets verts 27/09/2024 - pdf – 2.22 MB