Panorama des marchés des PPAM
Date de publication : 17/12/2024
Regroupant l’ensemble des données économiques disponibles, le panorama PPAM 2023 présente la production nationale, les marchés et le commerce extérieur de la filière.
Il décrit de manière aussi détaillée que possible, tant la production nationale que les marchés de l’aval de la filière et les derniers chiffres sur le commerce extérieur français.
Méthodologie
Ce travail a mobilisé différentes sources : données publiques (données PAC, douane française), organisations professionnelles de la filière (Synadiet, Sniaa, Cihef, AIHP), fournisseurs de données (Circana, OpenHealth, GOOD, Trade Data Monitor).
Résultats
La filière englobe la culture et la cueillette régulière de plus de 300 espèces de plantes à parfum, aromatiques et médicinales commercialisées et plus de 1 000 produits commercialisés.
En 2022, la surface occupée par les PPAM est de 64 887 ha, dont près de la moitié sont des lavandes et lavandins. Contrairement à d’autres filières agricoles, cette surface a fortement progressé jusqu’en 2021. Cependant en 2022, les surfaces en PPAM ont cessé de croitre et ont diminué d’environ 4 % par rapport à 2021.
Le nombre d’exploitations déclarant cultiver des PPAM est de 6 499. Leurs profils sont multiples et les PPAM sont le plus souvent des cultures de diversification.
La part de l’agriculture biologique dans la filière PPAM est très importante et représente 26 % des surfaces en 2022, soit 16 815 ha, en forte croissance depuis plusieurs années. D’autres signes de qualité existent dans la filière : l’IGP Thym de Provence, le Label Rouge Herbes de Provence et l’AOP Huile essentielle de lavande de Haute-Provence.
Les transformations des PPAM sont très diverses et alimentent de multiples secteurs d’activités (parfumerie, cosmétique, herboristerie, homéopathie, aromathérapie, agroalimentaire, etc.). L’année 2022 est encore très particulière pour les différents marchés français, en cette période post pandémie de la Covid. Les marchés des PPAM sont très hétérogènes selon les circuits de distribution ; ils sont en baisse pour la GMS et les magasins bio mais en progression pour la pharmacie.
Les derniers chiffres d’affaires disponibles sont les suivants :
• compléments alimentaires : 2,6 Md€ ;
• aromatique alimentaire : 730 M€ ;
• gemmothérapie : 3,8 M€ en pharmacie et parapharmacie ;
• huiles essentielles : 215 M€ en pharmacie et parapharmacie et 21 M€ en magasins bio ;
• infusions : 201 M€ (dont 84 M€ pour le bio) en GMS, 28 M€ (dont 20 M€ pour le bio) en pharmacie et parapharmacie ainsi que 37 M€ en magasins bio ;
• herbes de Provence : 13,3 M€ en GMS, dont 1,8 M€ Label Rouge et 417 000 € bio ;
• thym : 7,1 M€ en GMS, dont 508 000 € IGP Thym de Provence et 417 000 € bio ;
• plantes aromatiques surgelées : 19,4 M€ en GMS dont 2,9 M€ bio.
La balance commerciale pour les plantes aromatiques et médicinales en l’état (le plus souvent sèches) est très déficitaire car, outre que toutes les plantes ne peuvent pas être cultivées en France, certains pays concurrents ont une production plus importante et des prix plus compétitifs. Les importations restent en forte augmentation alors que les exportations sont plutôt stables en volume ces dix dernières années.
Concernant les huiles essentielles, importations et exportations sont globalement en hausse ces dix dernières années. La France est légèrement déficitaire en 2022 alors qu’elle était excédentaire depuis 2016. Les importations concernent notamment les huiles essentielles d’agrumes et de menthes et les exportations des huiles à plus forte valeur ajoutée, principalement de lavande et de lavandin. La France est également un pays de transit et de négoce pour les autres huiles essentielles.
À noter que ces flux de matières premières (huiles essentielles et plantes en l’état) ne rendent pas compte de la totalité de la filière. En effet, les PPAM sont fréquemment incorporées dans des produits finis comme les parfums et les cosmétiques pour lesquels la balance commerciale française est très largement excédentaire. De plus, de nombreux produits, mais pour lesquels il n’existe pas de données publiques spécifiques, contribuent au commerce extérieur de la filière.