Petite pêche côtière en France métropolitaine
Date de publication : 12/08/2020
Eléments d'analyse, enjeux et préconisations pour la petite pêche côtière selon la définition du FEAMP en France métropolitaine.
À travers cette étude, l’Unité Pêche et aquaculture de la Direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer répond à la demande de la DPMA d’établir des pistes d’actions finançables dans le cadre du prochain Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP 2021-2027) portant sur les petites pêches côtières (PPC) en France.
Méthodologie
L’étude s’est appuyée tout d’abord sur une analyse distincte des deux populations correspondant au segment de flotte de la petite pêche côtière, celle qui répond aux critères du FEAMP, et la population « proche » (navires de moins de 12 mètres ayant un art traînant comme engin principal, effectuant des marées de moins de 96 heures dans la bande des 12 milles, pêche à pied professionnelle et navires en conchyliculture-petite pêche). Après un état des lieux régionalisé, les enjeux spécifiques à ce segment ont été identifiés, une analyse avantages – faiblesses – opportunités – menaces a été produite pour déboucher sur des propositions d’actions. Ce travail s’est basé sur des sources bibliographiques et surtout sur des consultations d’acteurs dans chaque région littorale française menées soit en atelier soit en entretien individuel.
Résultats
Les flottes des deux populations sont vieillissantes, avec un âge moyen des navires de plus de 30 ans. Ce constat est particulièrement marqué sur la façade méditerranéenne qui concentre la majorité des unités présentant un âge supérieur à 40 ans. La PPC constitue près de 60 % des navires dont l’âge est compris entre 0 et 10 ans. En 2018, 44 377 tonnes (6 % de la flotte française) ont été débarquées par la PPC selon les critères du FEAMP pour 199 millions d’€ (13 % de la flotte française). Reconnue en 2001, la profession de pêcheur à pied s’est vue délivrer 1 283 permis par l’Etat en 2019. En France métropolitaine, 289 navires sont inscrits au genre de navigation « conchyliculture-petite pêche » (CPP) au titre de l’année 2019. En France, la petite pêche côtière emploie 12 463 marins, dont 9 574 marins sur le territoire métropolitain.
Les navires de petite pêche côtière ont des productions à forte valeur commerciale, sont moins dépendants des prix du carburant, ont des pratiques (arts dormants) considérées comme ayant un faible impact sur l’environnement. Par ailleurs, leur contribution au tissu social du littoral complète la vision d’une activité qui répond aux attentes de la société. Toutefois, la très petite taille des entreprises limite leur capacité d’investissement (pécuniaire comme temporel) pour améliorer la valorisation des produits, et ces entreprises sont chacune très dépendantes de quelques espèces et de l’état écologique du milieu côtier en général. Les navires « proches de la petite pêche côtière » peuvent également subir la médiatisation des captures accidentelles de mammifères marins. Enfin, la pêche à pied souffre de sa faible visibilité auprès du grand public, et est vulnérable par sa concentration sur un très faible nombre d’espèces et de gisements.
Les entretiens auprès des acteurs ont fait ressortir des enjeux différents sur le plan économique, environnemental ou encore sur le plan de gouvernance, enjeux jugés majeurs ou secondaires selon les régions, ainsi que des problématiques communes comme la sécurité et l’ergonomie à bord.
Un plan d’actions a ainsi pu être défini selon six axes :
• la qualité des produits de la PPC, de leur mise en vente et de leur valorisation ;
• la gestion et assistance des entreprises de pêche ;
• les dynamiques collectives la cohésion de la filière et la représentativité ;
• l’amélioration des connaissances, la gestion de la pêche et des écosystèmes côtiers ;
• les conditions de pêche, la qualité des engins vis-à-vis de leur impact sur l’environnement, la santé et la sécurité des pêcheurs ;
• la diversité des activités de la PPC et économie de la mer, dite économie bleue.