Production de fruits à cidre
Date de publication : 15/05/2020
Cette étude a pour objectif de faire un état des lieux de la filière cidricole française. Elle permet de mieux appréhender les enjeux que connaît actuellement la filière notamment en lien avec le vieillissement de sa profession, les difficultés de transmission de l’activité cidricole et la baisse de la consommation de cidre.
La filière cidricole française fait aujourd’hui face à plusieurs défis de taille qui concernent principalement le vieillissement de sa profession et les difficultés de la transmission de l’activité cidricole, entrainant de facto le vieillissement des vergers et la question de leur renouvellement sur le long terme. Ces questions sont à mettre en perspective dans un contexte de basse consommation française de ces produits, difficiles à valoriser. Ce constat constitue un besoin d’établir un état des lieux de la production cidricole en France. Cet article fait la synthèse des principales observations obtenues à partir d’une enquête réalisée en 2018 auprès de 2 500 producteurs français de fruits à cidre par le cabinet Agrex Consulting pour FranceAgriMer.
Méthodologie
Dans cette étude réalisée par le cabinet Agrex Consulting, un échantillon représentatif de 2 500 producteurs a été interrogé en 2018 par le biais d’un questionnaire envoyé par mail puis par le biais d’entretiens téléphoniques. 20 entretiens en face à face ont également été réalisés avec des producteurs « référents » proposés par l’Unicid.
Résultats
• 60 % des 2 500 producteurs sont des agriculteurs actifs (spécialisés ou non), 33 % sont retraités et 7 % sont pluriactifs.
• Les agriculteurs actifs à temps complet assurent près de 93 % de la production nationale en 2018.
• L’âge moyen est compris entre 50 et 52 ans et la profession demeure très masculine : les femmes ne représentent que 19 %.
• 37 % des exploitations produisant des fruits à cidre sont des exploitations individuelles.
• L’activité cidricole s’insère au sein d’exploitations de taille réduite : 70 % des producteurs ayant un atelier pomme à cidre ont une exploitation de moins de 50 ha.
• Seulement 11 % des agriculteurs actifs interrogés sont spécialisés en cidriculture. Dans la plupart des cas, cette dernière demeure une activité de complément aux autres ateliers, notamment aux grandes cultures et au maraîchage.
• La cidriculture emploie en moyenne 2,3 ETP pour 100 ha.
• En 2018, la tendance demeure aux petits vergers. La densité moyenne nationale est estimée à 285 arbres/hectare et le rendement moyen national est de 11,8 tonnes/ha.
• L’âge moyen des vergers français est estimé à 29 ans avec un écart de près de 10 ans entre vergers basses-tiges et hautes-tiges.
• Les vergers certifiés agriculture biologique sont en moyenne plus étendus (8,9 ha) qu’en conventionnel (4,3 ha) car plus souvent cultivés en exploitations spécialisées.
• La production en conventionnel assure malgré tout 71 % des volumes produits (contre 64 % des surfaces).
• La production sous label géographique (AOP, IGP…) représente 25 % des volumes, 30 % des surfaces et 19 % des exploitations.
• En 2018, 72 % des producteurs ne transforment pas leur production.
• Le cidre représente la moitié des produits transformés par les exploitations, suivi du jus de pomme (42 %), du poiré (15 %), du vinaigre (6 %) et des eaux de vie (8 %).
• Le chiffre d’affaires moyen de l’atelier cidricole déclaré par les producteurs-transformateurs est de 9 500 € en 2018. Un tiers des exploitations sont contractualisées.
• Les producteurs-transformateurs commercialisent leur production via la vente à la ferme (44 % des volumes), en GMS (13 %) et en magasins spécialisés (13 %).
Conclusion
La profession est vieillissante avec un âge moyen de 57 ans (tous producteurs confondus).Il en est de même pour les vergers dont l’âge moyen est de 29 ans. Cela traduit un manque de renouvellement à la fois de la population des producteurs, mais aussi des vergers.