Proximité, local, approvisionnements directs, circuits courts - filière fruits et légumes frais
Date de publication : 06/12/2022
Porter à connaissance : proximité, local, approvisionnements directs, circuits courts : Quelles opportunités, limites, quels défis, quelles pratiques dans la filière fruits et légumes frais française ? Étude réalisée par CERESCO et commanditée par INTERFEL et FranceAgriMer.
Méthodologie
L’étude réalisée s’est appuyée sur un travail d’analyse bibliographique et la réalisation de plus de 60 entretiens auprès d’experts et d’opérateurs de la filière, qui ont abouti à un porter à connaissance sur les principales clés de compréhension des notions de local et de circuits courts pour la filière fruits et légumes frais. Quatre études de cas régionales illustrent les limites et opportunités rencontrées par les opérateurs de la filière fruits et légumes frais.
Résultats
Les entretiens réalisés montrent que, bien que les démarches de local et de circuits courts renvoient à deux concepts distincts et impliquent en théorie des enjeux différents (proximité géographique vs proximité relationnelle et réduction du nombre d’intermédiaires), en pratique, ces deux notions sont fortement imbriquées pour une grande part des opérateurs. En effet, dans les stratégies commerciales, le caractère local d’un produit est principalement mis en avant pour faire ressortir le « lien au producteur » recherché par le consommateur et favorise de ce fait les relations commerciales en circuits courts. De plus, le schéma d’organisation actuel de la filière, construit pour assurer une optimisation des coûts (via des systèmes très centralisés) limite les possibilités de développer des « boucles locales ». Ainsi, le développement d’une offre locale dans les circuits de distribution classiques (grande distribution, primeurs, restauration hors domicile…) passe souvent par une relation directe avec le producteur, qui se superpose à l’offre historique existante non locale. Les études de cas régionales, qui présentent des situations contrastées en termes de bassin de production, de consommation et de tissus d’opérateurs, ont permis de mettre en évidence que dans les régions où l’offre ne permet pas de répondre à la demande des habitants, les initiatives pour soutenir les démarches locales sont plutôt portées par les acteurs de l’aval (distributeurs, grossistes) qui vont entreprendre un travail de sourcing important et tâcher de sécuriser les volumes de production.À l’inverse, dans les régions fortement productrices, l’adaptation vient plutôt de l’amont de la filière (agriculteurs, metteurs en marché). Elles diversifient leurs offres, font évoluer les statuts des structures pour rendre possible la vente directe ou créent des structures commerciales dédiées au local.
Conclusion
De manière générale, le développement du local au-delà des circuits courts implique un changement d’échelle et donc une évolution structurelle des modèles organisationnels. Même si une hybridation des métiers s’opère pour intégrer plus de local dans les approvisionnements et sécuriser l’offre disponible en renforçant les liens avec les producteurs, les défis restent encore importants et concernent notamment la répartition de la valeur, l’organisation de la logistique et de la distribution.