Réduction de l'impact sur l'environnement des plastiques utilisés dans la filière pêche et aquaculture
Date de publication : 09/09/2020
A travers cette étude, l’Unité Pêche et aquaculture de la Direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer répond à la demande de la DPMA d’établir des pistes d’actions finançables dans le cadre du prochain FEAMP (2021-2027) portant sur les moyens pour la filière pêche et aquaculture de réduire l’impact des déchets plastiques sur le milieu marin.
Méthodologie
L’étude s’est appuyée sur une revue de la bibliographie ainsi que sur la réalisation de 84 entretiens tant à l’échelon national que local pour effectuer une estimation territorialisée des gisements de déchets plastiques par métier de pêche. Les résultats obtenus lors des enquêtes ont permis d’identifier les besoins et les attentes des professionnels de la filière en matière de gestion de leurs déchets plastiques. Ces besoins ont ensuite été regroupés par thématiques logiques, afin d’élaborer un plan d’actions qui présente, pour chaque action, les parties prenantes, les sources potentielles de financement ainsi que les indicateurs FEAMP auxquels raccrocher chaque action.
Résultats
Le gisement global de déchets plastiques est estimé à 4 606 tonnes par an : 2 394 tonnes de casiers, 1 130 tonnes de filets, 525 tonnes de dispositifs de concentration de poissons (DCP), 160 tonnes de bidons, 120 tonnes de pots à poulpe et 43 tonnes de vêtements. 34 % de ces déchets se situent dans les Direction Régionales de l’Outre-Mer – DROM - (issus des caseyeurs et des senneurs de thon), 32 % en Nord Atlantique
– Manche Ouest (déchets mytilicoles, filets, casiers), 15 % en Sud-Atlantique (filets, déchets ostréicoles et mytilicoles), 11 % en Manche Est – Mer du Nord (dont 44 % issus de caseyeurs) et 8 % en Méditerranée (mytiliculture, ostréiculture et pots à poulpe). Un recensement des initiatives locales et nationales, tant privées que publiques, a également été fait.
Les entretiens de cadrage auprès des acteurs institutionnels ont fait ressortir des besoins différents des acteurs locaux. En effet, les institutionnels ont l’accent sur les besoins de stockage à bord, d’écoconception et de valorisation des engins de pêche, tandis que les acteurs locaux ont, eux, plus évoqué des besoins en matières de collecte et de gestion à terre des déchets, de soutien financier d’initiatives locales et de réglementation, mais également, comme pour les entretiens de cadrage, d’écoconception et de valorisation.
Un plan comprenant 20 actions a ainsi pu être défini selon cinq axes :
• l’état des connaissances des flux et le diagnostic, afin d’améliorer l’analyse quantitative et qualitative des gisements, les risques physico-chimiques et l’amélioration de la connaissance des pratiques ;
• la prévention et la réduction des matières plastiques, avec le développement de l’écoconception, l’amélioration des usages et la réutilisation des engins de pêche et aquacoles ;
• le développement de solutions de précollecte en mer, à terre et le renforcement des dispositifs de collecte ;
• le recyclage et la valorisation des déchets, incluant le soutien à la création d’une filière dédiée ;
• enfin, le développement d’initiatives locales d’économie circulaire et le développement des connaissances et des bonnes pratiques.