Signes d'Identification de la Qualité et de l'Origine (SIQO) dans la filière fruits, légumes et pommes de terre
Date de publication : 16/07/2020
Cette étude vise à dresser un état des lieux des signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) en France, sous un angle régional et à fournir des recommandations pour favoriser leur développement.
Le développement des Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO), à savoir multiplier par deux la part des fruits et légumes sous SIQO, est un axe stratégique pour la filière fruits et légumes. L’enjeu concernant les SIQO est double : il s’agit d’une part de répondre aux engagements des professionnels établis dans le Plan de la filière fruits et légumes à horizon 2023 (atteindre 25 % en valeur des produits commercialisés) et, d’autre part, se préparer aux exigences fixées par la loi EGALIM (atteindre 50 % de produits « de qualité et durables » en restauration collective).
Méthodologie
Cette étude réalisée par le cabinet Dowel Stratégie et cofinancée par FranceAgriMer et Interfel s’inscrit dans la suite d’une mission réalisée en 2017 sur les SIQO dans la filière fruits et légumes à un niveau national. Il s’agit dans ce second volet d’étudier la dynamique économique des SIQO sous un angle régional à partir de données et d’entretiens avec les Régions, les ODG (organisme de Défense et de Gestion), les chambres d’agriculture, l’INAO, afin de proposer un plan d’action pour développer les filières fruits et légumes sous SIQO dans les régions.
Résultats
Plus du tiers des ODG (Organisme de Défense et de Gestion) interrogés a déposé un signe avant l’an 2000 et près de 30 % l’ont fait après 2010. Le plus ancien ODG est celui de l’ail rose de Lautrec (déposé en 1966). Le choix du signe ne semble pas toujours réfléchi en fonction des opportunités ou contraintes qui en découlent. Les Indications Géographiques (IG) sont par exemple peu enclines à la création variétale, alors que le Label Rouge peut le permettre sous certaines conditions (notamment d’accessibilité de la variété). L’appellation d’origine protégée (AOP) (22 % des signes de la filière fruits et légumes) semble de moins en moins choisie dans la création des nouvelles filières sous indication géographique. Le signe le plus utilisé reste l’IGP (indication géographique protégée) qui recouvre 43 % des signes de la filière fruits et légumes. Le Label Rouge, malgré son historicité, est moins présent en fruits et légumes (35 % des signes) et vient souvent en complément des IGP.
Conclusion
5 axes de travail ont été identifiés pour soutenir le développement des filières fruits et légumes sous SIQO : # 1 : FAVORISER LE DIALOGUE INTERPROFESSIONNEL Les cahiers des charges sous SIQO détaillent les conditions de production. Ils sont donc montés suite à des demandes de l’amont de la filière, notamment des producteurs.# 2 CRÉER UN RELAIS DES FILIÈRES AU NIVEAU NATIONAL Les fruits et légumes sous SIQO ne sont pas représentés au niveau national. Les acteurs de la filière fruits et légumes sous SIQO y voient un frein important à leur développement.# 3 DIFFUSER / PARTAGER LES ÉTUDES ET LES DONNÉES ÉCONOMIQUES Les ODG sont très peu armées en matière d’analyse économique (marchés, coût de production, prospective…). Or ces éléments sont essentiels.# 4 : FACILITER L’ACCÈS AUX INFORMATIONS TECHNIQUES Les évolutions des attentes des consommateurs et de la réglementation notamment environnementale impliquent que les ODG travaillent à l’adaptation de leurs cahiers des charges. Toutefois, l’évolution de ceux-ci est très complexe et chronophage.# 5 GAGNER EN VISIBILITÉ Les ODG ont peu de moyens financiers pour mener des opérations d’information et de communication sur leur produit au niveau national, voire international, en B to C comme en B to B (actions auprès des grossistes, de la RHD…).