Structure et évolution des coûts de production en élevages laitiers : identification des leviers de maitrise des charges
Date de publication : 07/12/2021
Cette étude FranceAgriMer-Cniel a pour objectif d’analyser l’évolution des postes de charges au cours des cinq dernières années, de diagnostiquer les marges de manœuvre et d’identifier les pistes d’amélioration de la maitrise des coûts de production pour les éleveurs de bovins laitiers.
Objectifs
Cette étude menée par FranceAgriMer et le Cniel a pour objectif d’analyser l’évolution des postes de charges au cours des cinq dernières années, d'identifier les marges de manœuvre et les pistes d’amélioration de la maîtrise des coûts de production pour les éleveurs laitiers.
Méthodologie
Deux phases composent cette étude :
• la première phase consiste à analyser la structuration et l’évolution des coûts de production (charges opérationnelles et de structure) par poste. Trois bases de données ont été mobilisées pour ce travail : la base du RICA, la base INOSYS Réseaux d’Élevage de l’Idele et la base ECOLAIT du BTPL. Un maximum de situations a été analysé grâce à ces bases, en tenant compte de la diversité des systèmes de production (y compris AOP et bio), des territoires (y compris les zones intermédiaires) et des cas particuliers des exploitations de jeunes agriculteurs ;
• ce travail a permis dans un second temps de hiérarchiser les postes de coût en fonction de leur caractère limitant sur la formation du revenu, puis de fournir aux éleveurs des clés et leviers d’amélioration pour mieux gérer et optimiser leurs coûts de production.
Résultats
L’analyse globale du revenu disponible par UTANS des exploitations produisant du lait, faite sur deux périodes différentes (2000-2002 et 2017-2018), montre un étalement de la distribution des revenus des exploitations : le quartile inférieur (seuil en dessous duquel on trouve 25 % des exploitations) a reculé de 14 % en euros constants entre les deux périodes étudiées, tandis que le quartile supérieur a progressé de 17 %. L’analyse indique que les facteurs limitants du revenu sont moins souvent la dimension de l’atelier mais plus souvent l’efficacité économique et donc la maîtrise des charges. Pour 100 % des ateliers laitiers, 47 % ont leur résultat limité par le coût par litre, dont 24 % ateliers le sont plus particulièrement par le coût du système alimentation tandis que 16 % le sont par le coût du bâtiment, des équipements et des salaires. D’autres ateliers sont limités par les produits par litre de lait (31 % des ateliers), et certains par le volume produit par UTANS (22 %). Le prix du lait apparaît très peu dans l’analyse des facteurs limitants car celle-ci se fait à conjoncture donnée. Dans un second temps, ces facteurs limitants ont été recroisés avec les classes de résultats de l’atelier lait par UTANS. Il en ressort que plus les résultats sont faibles, plus les charges sont en cause (à l’exception des charges bâtiment-équipement, qui peuvent être élevées même dans des classes de résultats élevés). Une analyse spécifique a ensuite été réalisée sur le cas de jeunes agriculteurs. Les coûts de production sont souvent plus élevés, en lien avec le cycle de relance de l’exploitation et avec la taille des exploitations, généralement plus grande. La 2e partie de l’étude concerne la recherche de marges de progrès (chiffrer, positionner, et contextualiser les résultats) pour améliorer la rémunération de l’éleveur (définir une stratégie). Deux stratégies peuvent être étudiées : la première à envisager est la voie d’optimisation du coût de production (améliorer la rémunération permise par 1 000 litres), mais la voie dimension peut également être intéressante (raisonner les investissements). Neuf fiches leviers d’action ont été élaborées pour permettre cette recherche de marges : 6 fiches charges, 1 fiche renouvellement du cheptel laitier et 2 fiches postes de produits.
Conclusion
À conjoncture donnée, les charges sont le premier facteur limitant du revenu des ateliers laitiers et donc source de marges de progrès. En particulier, le coût du système d’alimentation est le point faible des systèmes de production français. Le travail mené dans le cadre de cette étude a permis l’élaboration de fiches-leviers qui serviront d’appui à la recherche de marges de progrès au niveau de l’exploitation, en positionnant les résultats de celle-ci puis en définissant une stratégie d’amélioration. Ces fiches ont vocation à être diffusées largement pour pouvoir être utilisées sur le terrain.