Tendances de marché pour la pomme de terre française
Date de publication : 23/07/2024
Cette étude vise à évaluer les tendances et les perspectives de marché à l’horizon 2030 pour la pomme de terre fraîche et transformée, afin que les filières françaises puissent s’y préparer.
L’étude est organisée en 2 phases avec une phase d’analyse rétrospective globale et des éclairages qualitatifs pour 23 pays, et une phase d’élaboration de scénarios et de projections à 2030.
Méthodologie
La première partie de l’étude a été réalisée à partir d’une analyse croisée de ressources bibliographiques, d’entretiens qualitatifs complémentaires d’experts en France et à l’international, et de données quantitatives issues de divers organismes (FAO, NEPG, etc.) et administrations locales (douanes, ministères, etc.).
Résultats
Cette étude met en évidence une stabilisation de la consommation mondiale de pomme de terre, avec une importance croissante des produits transformés.
La production mondiale est en légère croissance grâce à des rendements en hausse, avec une offre mondiale concentrée autour de 20 pays. Dans l’ordre, les premiers pays producteurs sont la Chine, l’Inde, la Russie, l’Ukraine, les États-Unis et l’Allemagne (classement inchangé depuis 10 ans).
L’augmentation de la production repose entièrement sur l’amélioration globale des
rendements, qui passent en moyenne de 21,9 t/ha (contre 19,6 t/ha 10 ans auparavant), les surfaces connaissant quant à elles un recul non négligeable : 16,9 millions d’hectares emblavés en moyenne sur 2018-2020 contre 18,6 Mha sur 2011-2013.
Environ 10% de la production de pomme de terre est échangée, sous forme fraiche ou transformée.
L’étude met en évidence la mise en place de nouvelles stratégies industrielles, en effet un peu plus d’une quarantaine de pays dans le monde disposent de capacités de transformation. En Europe et en Amérique du Nord, les industriels continuent d’investir, à la fois sur leur territoire, où la productivité est excellente, et dans des pays tiers où la consommation est plus dynamique et l’accès au marché plus complexe.
Cette étude propose des projections à l’horizon 2030. Plusieurs scénarios ont été étudiés.
Ainsi, à l’horizon 2030, la consommation mondiale devrait continuer à croitre, défi auquel la production répondra. La consommation de pomme de terre sera tirée quasi exclusivement par la consommation de produits transformés (majoritairement des produits congelés, mais aussi déshydratés).
Des investissements seront à prévoir pour répondre à cette demande, dans un contexte plus concurrentiel que ces dernières années : de nombreux pays, pour des raisons souveraines ou géopolitiques cherchent à s’industrialiser. La Chine et l’Inde ont déjà largement progressé et fournissent d’ores et déjà de nombreux pays en développement, en concurrence directe avec les grands exportateurs que sont la Belgique, les États-Unis et les Pays-Bas. Outre ce paysage plus varié, des difficultés d’approvisionnement sont à envisager, dans un cadre où le changement climatique rend les rendements plus incertains et où les réserves de terres arables ne se situent plus dans les bassins historiques de production. À terme, des tensions, à la fois économiques et géopolitiques, pour accéder aux ressources, sont à anticiper.